Nuit 4. La reine des neiges.

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Valkan

Cette première soirée était un désastre et je ne suis pas mécontent qu'elle se termine. En sortant, je récupère l'enveloppe que j'ai donnée à la petite blonde dans ma boîte aux lettres. Elle a vraiment refusé les dix milles euros ? C'est la merde, elle ira chanter partout que le Délirium est un repère de surnaturel et l'état le fera fermer.

Je soupire en rentrant chez moi avant de préparer le saumon de Lady Moon. Ma petite chatte blanche ne rate pour rien au monde mon retour. Dire que je l'ai trouvée dans un sac plastique. C'est triste que l'humain qui a fait ça ait été victime d'un tragique accident domestique. Rien n'est trop beau pour ma patoune favorite. Elle ronronne alors que je découpe son déjeuner en morceaux adaptés à sa gueule.

Il faut aussi que j'envoie un message à papa pour lui expliquer. Il va être terriblement déçu de moi. Eh puis merde, je vais lui téléphoner.

— Mon petit, ça va ? Il est très tôt pour mon prince de la nuit.

— Papa... Il y a eu un souci au club.

— Tu es blessé ? Je dois venir ? J'enfile un slip et je suis là, mon chéri. Hélène, le petit a eu un souci au Délirium.

Ahhh ! Mais non, ce n'est rien de grave. Espèce de papa poule.

— Stop, vous respirez, je vais bien. Une humaine a été un peu traumatisée par un vampire et je vais perdre le club.

— Attends, ta mère est la tête dans le coffre d'armes, fils. On a failli lâcher une reine furieuse sur les humains. C'est juste ça ? Valkan, on en a tous les jours des humains secoués par les surnaturels. C'est normal et on a l'immunité diplomatique. Ta maman t'embrasse fort, va dormir, tout va bien.

J'ai mes yeux qui s'emplissent de larmes comme un enfant et je renifle un grand coup en les entendant me rassurer. Enfin, papa m'explique qu'un mage a fait exploser un mec dans son bar la semaine dernière et qu'il a dû fermer deux jours pour nettoyer. OK, tout va très bien au Délirium.

— Merci, je vous aime, soufflé-je.

— Nous aussi Valkan, on est très fiers de toi, gros bisous.

Je prends Moon dans mes bras pour chialer un bon coup puis file prendre ma douche avant d'aller au lit. Mes parents sont extraordinaires. Parfois, c'est dur de ne plus vivre avec eux. J'aime mon indépendance, mais j'aimerais être davantage avec mes parents.

Surtout quand je panique comme durant la soirée. Je suis épuisé et ne tarde pas à sombrer. C'est idiot, mais j'ai adoré passer du temps avec l'humaine, elle était mignonne. En d'autres circonstances, j'aurais pu lui faire des avances. La génétique sans doute. Papa aussi les aime blondes aux yeux bleus.

J'émerge aux alentours de seize heures pour me téléporter au magasin. Il me faut quelques courses pour ma chatte. Sans surprise, le Délirium fait la une du journal et je grince des dents en lisant l'article. Un repère dangereux peuplé de surnaturels. Qui a osé ? C'est signé Julie. Super, je ne vais pas me gêner pour incendier cette petite pute. Étrangement, c'est le seul article du genre. Je ne m'en sors pas trop mal, tant mieux.

Helaya, je ne cesse de penser à elle. Avec un prénom pareil, je ne devrais pas avoir trop de mal à la retrouver. Je m'étonne d'ailleurs que l'article ne la mentionne pas. Je fais quelques recherches et passe par mes amis pour pirater le site de la ville. Il n'y a qu'une seule Helaya Delacour, domiciliée dans un immeuble insalubre au beau milieu de la cité. En somme, un endroit très mal fréquenté.

Maintenant que je sais où elle vit, je peux m'arranger pour la croiser cette fille quand bon me semble. Tiens donc, un petit lézard volant m'apprend que madame est journaliste. J'aurais peut-être dû la laisser avec Gill au final. Jolie mais problématique. Je déteste qu'on enquête sur moi ou sur ce que je fais. Je referme mon téléphone et sors de ma torpeur pour tomber nez-à-nez avec l'origine de mon trouble. Son visage est encore tiré, elle a dû avoir très peur hier. Je l'observe tenter de choisir un melon avant de rire doucement.

Les Enfants de la Nuit : Le Prince VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant