Chapitre 25

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 Trois ans après que la nouvelle bombe anti CH ait explosé. Trois ans, ce n'est rien et en même temps, c'est suffisant pour que le monde s'écroule pour ne jamais se relever.

Alors que l'humanité était réduite à l'état de bêtes incapables de communiquer entre elles, incapables de créer quoi que ce soit, incapables de subvenir à leurs propres besoins. La capitale, quant à elle, prospérait et se divertissait sur leur dos. Une gigantesque arène, symbole de la puissance royale et d'une nouvelle ère de violence, prospérait au centre de la ville. Elle accueillait ceux qui désiraient entrer dans l'armée pour retrouver leur orgueil d'homme. On leur donnait un toit et de la nourriture gratuitement, et ils combattaient jour après jour dans l'arène afin de prouver leur valeur. Mais en vérité, ce n'était là qu'un moyen de divertir les hommes de Callan.

En voulant sauver le monde, Hadès n'avait fait que le rendre plus cruel encore. Sa principale erreur avait été d'épargner certains en leur laissant leur forme humaine. Il n'avait fait que renforcer leur envie de se jouer d'autrui. Mais ceux qui désiraient le plus profiter de la situation n'étaient nullement les criminels qu'il avait laissé en liberté.

Aideen était devenue plus malveillante que jamais. Elle n'avait pas apprécié la façon dont il avait agi dans son dos et avait exigé de lui qu'il lui cède une majeure partie de son pouvoir en tant que roi. Bien sûr, il avait accepté pour ne pas la perdre et ainsi regagner sa confiance. Il n'aurait jamais pensé qu'elle l'évincerait entièrement des affaires du royaume.

L'arène était son idée, elle avait un but dont il ignorait la nature. En général, on ne créait une nouvelle armée que si l'on désirait déclarer une guerre. Seulement, Aideen avait déjà le monde à ses pieds, elle n'avait pas besoin de prendre de telles précautions pour se protéger. A moins qu'elle ne veuille mener une attaque. Mais pourquoi, contre qui ?

Assis sur le trône majestueux qu'Aideen lui avait spécialement fait construire, Hadès contemplait distraitement sa reine. Les yeux dans le vague, cette dernière caressait son nouvel animal de compagnie, un pinscher nain qu'elle avait nommé Levi. Hadès soupçonnait que ce chien fut un jour l'un de leurs prisonniers, mais il n'avait rien dit lorsqu'il l'avait vu sur les genoux de la jeune femme. Il avait appris à ses dépends qu'il ne valait mieux pas contrarier une reine.

Lentement, il rapprocha sa main des longs doigts fins de sa compagne et lorsqu'il les enserra et qu'elle ne se déroba pas, il perçut ce simple geste comme une victoire, un premier pas vers leur réconciliation. Il n'y avait rien à faire dans cette immense salle vide, aucune distraction, et le silence commençait à devenir pesant. Mais Hadès restait, parce qu'Aideen n'avait pas l'intention de quitter la pièce.

« Combien de temps espères-tu encore tenir sans rien faire ? demanda soudain la rouquine sans lever les yeux du petit animale blotti contre elle.

- Aussi longtemps qu'il le faudra. »

Aideen ne répondit pas tout de suite et se leva dans un profond soupir. Levi sauta à terre et suivit bien sagement sa maîtresse tandis qu'elle descendait les marches de l'estrade pour se rapprocher de la sortie. Hadès la suivit à son tour, ne voulant surtout pas que ce début de conversation prenne fin aussi vite qu'il avait commencé.

« Je ne t'en veux pas, avoua la reine lorsqu'ils arrivèrent dans le couloir.

- Vraiment ?

- Tout est plus calme depuis que la bombe a explosé. Tu avais raison, le monde est meilleur ainsi.

- Je n'en suis pas si certain...

- Arrête ! Je t'en prie, cesses de toujours tout critiquer. Certes, cette nouvelle manière de fonctionner n'est pas parfaite, mais elle est mieux que la précédente. »

La bombe anti CHWhere stories live. Discover now