Chapitre 17

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 Primrose n'avait jamais manqué de rien. Élevée parmi la haute société, elle mangeait toujours à sa faim, était libre d'étudier quand bon lui semblait, s'amusait de diverses façons et dormait dans un manoir fort raffiné. Sa vie était parfaite, tout comme elle. Les gens du voisinage tout comme ses professeurs et camarades de classe ne cessaient de vanter la générosité de Primrose, ses manières élégantes et sa beauté innocente.

Toutefois, bien que tous prétendaient le contraire, la jeune fille n'était pas sans défauts. Elle était méprisante envers ceux qui ne faisaient pas partie de son milieu, de cette société qui se croyait supérieure. Cela lui avait déjà joué des tours par le passé et continuerait très certainement. Mais ce n'était pas tout, elle était aussi très naïve et se laissait avoir facilement. Alors, bien que ses défauts ne soient pas nombreux, ils avaient leur importance.

Ce matin-là, Primrose se réveilla un peu étourdie. Sa tête tournait un manège et rien ne pouvait l'arrêter. Les couleurs étaient encore un peu floues et elle peinait à se rappeler les évènements de la veille. Elle comprit plus tard qu'elle avait dormi pendant une semaine complète. Elle avait été droguée pour ne pas causer de problèmes pendant qu'on l'enlevait pour l'emmener elle ne savait où.

La chambre dans laquelle elle se trouvait n'avait pourtant rien de déplaisant contrairement à ce à quoi elle aurait pu penser de l'antre d'un kidnappeur sans cœur. Les murs étaient d'un rose bonbon tout à fait Levissant – sa couleur préférée. Le lit à baldaquin était assez grand pour qu'elle puisse s'étirer à sa guise, même s'il était un peu plus petit que celui dans lequel elle dormait habituellement. Les draps sentaient la rose et la pièce embaumait cette même fragrance, comme un clin d'œil à son prénom.

Lentement, elle se leva et se retint à la table de nuit pour ne pas tomber. Elle se rendit alors compte qu'elle ne portait plus ses vêtements, mais une longue chemise de nuit saumon. Elle rougit de gêne à l'idée que quelqu'un ait pu la déshabiller, mais sa gêne se transforma rapidement en un sentiment plus complexe de peur lorsqu'elle vit le petit cadre posé sur la table de nuit. Sur la photographie, c'était elle en un peu plus jeune avec à ses côtés, un garçon qu'elle connaissait que trop bien. Ses cheveux blonds détachés sur ses épaules, d'apparence toujours impeccable, elle embrassait délicatement sur la joue un jeune homme musclé aux cheveux aussi noirs que son cœur.

C'était Callan sur la photo, tout comme c'était probablement lui qui l'avait faite enlever pour l'empêcher de révéler quoi que ce soit de plus sur sa personne. Pendant un bref instant, elle se demanda jusqu'où il serait prêt à aller pour la faire taire. Allait-il la retenir éternellement captive dans cette chambre qui était soudain devenue étouffante ? Prévoyait-il un sort pire encore pour celle qui lui avait brisé le cœur en refusant de s'enfuir avec lui ?

Un frisson de peur la parcourut tout entière lorsqu'elle songea à ce dont il était capable. Elle choisit donc de continuer son exploration de ses appartements pour se changer les idées. Elle se rendit vite compte qu'il n'y avait que deux pièces : la chambre et la salle de bain. Cette dernière était tout aussi somptueuse que la première. Composée d'une douche à l'italienne ainsi que d'une baignoire en marbre blanc, la pièce mariait à merveille élégance, richesse et puissance.

Accrochée à un cintre pendu au dessus du grand miroir de la salle de bain, une robe splendide avait attendu patiemment qu'elle se réveille pour pouvoir la porter. D'un rose plus pâle que les murs de sa chambre, la robe comportait plusieurs volants et jupons en soie et en dentelle. Elle était extravagante, digne d'une princesse fantaisiste, digne de Primrose. Ce présent lui fit presque oublier qu'elle était retenue captive par un homme qu'elle avait déjà repoussé par le passé et qu'elle n'avait aucune envie de revoir.

La bombe anti CHМесто, где живут истории. Откройте их для себя