18 | luciana

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Musique : Angel Haze - Werkin' Girls



À bout de nerf, Gianna agite vivement son éventail pour se faire de l'air.

— Bon sang, qu'il fait chaud ! geint-elle en remontant ses lunettes de soleil, son foulard vert pâle lui donnant une drôle d'allure. Sérieusement, tu es sûre que ce qu'on est en train de faire est une bonne idée ?

Je baisse brièvement le journal papier entre mes mains qui dissimule mon visage pour examiner les personnes qui défilent devant nous.

En y repensant, je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête pour suivre Adonis jusqu'à Hurghada. C'est peut-être ce désagréable pressentiment que je peine à ignorer et qui me ronge chaque jour un peu plus l'estomac qui m'a poussé à le faire,ou bien cette petite voix à l'arrière de ma tête qui m'implore de m'enfuir avant qu'il ne me détruise définitivement. Mais depuis peu, sa manière d' agir et ses étranges préoccupations à mon égard ne font qu'aggraver cette vive confusion qui me tourmente de puis plusieurs jours.

Je repense à ses gestes doux et inhabituels dont il a fait preuve en soignant ma main, ses larmes ruisselant le long de ses joues, révélant pour la première fois sa vulnérabilité dissimulée, ou bien ce moment où sa main m'a rattrapé juste avant que je ne chute dans la noirceur de la grotte, son regard effrayé perçant le mien.

Mais j'en suis persuadé, Adonis cache un lourd secret, un secret terrifiant que je finirai par percer à jour. Chacune de ses paroles sont toujours soigneusement calculées, ne confiant seulement ce qu'il souhaite bien partager, gardant le reste derrière un voile impénétrable.

Je n'arrive plus à lui faire confiance, pas après les cruelles révélations d'Athéna.

Sa soif de pouvoir est sûrement bien plus grande que je ne le pense, et ses intentions sans doute bien plus sinistres que ce que l'Olympe pourrait imaginer.

— Arrêtes de parler aussi fort, je grimace, adossée contre le mur en pierre derrière. Tu risques de nous faire repérer en attirant inutilement l'attention sur nous.

Indignée, la blonde ouvre grandement la bouche avant de pouffer.

— Et toi ? Tu te crois crédible avec ton journal à l'envers ?

Gênée, je le remets aussitôt dans le bon sens en me mordant la lèvre.

— Tu aurais pu me prévenir !

— Pourquoi je le ferai alors que tu n'as même pas daigner m'avertir que notre "superbe mission" se résumait à rester ici sans rien faire, assise sur un seau dans une petite ruelle en attendant que le temps passe ! elle s'agace en me pointant du doigt. Et je ne parle même pas de ces vêtements ridicules. On ressemble à de vrais clowns !

The Son of ZeusWhere stories live. Discover now