...sur le chemin...

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Sur le chemin, Yemaya est la seule prennant la peine d'entretenir une conversation avec Anila. La jeune femme parle trop

et trop vite,

je la trouve épuisante et sa voix ne m'est pas agréable. Sekani semble penser la même chose, ou alors il est simplement trop préoccupé pour se soucier de l'interêt que lui porte Anila et pratiquement toutes les femmes que l'on croise depuis notre arrivée dans le camp. Je retiens une grimace de douleur quand une passante m'effleure l'epaule. Mes mains tremblent, je sens ma langue devenir pâteuse et un mal de crâne s'épanche de plus en plus.

Le GH.

— La doula va régler ça rapidement tu vas voir.

Je hoche la tête sans un mot en espérant qu'Anila ne le prenne pas pour une invitation à discuter.

Tu es en manques.

J'avale ma salive dans une gorge trop sèche, des perles de sueurs me coulent dans les yeux. J'ai besoin de m'allonger.

Tu as besoin de GH.

— Les chiens peuvent faire peur, mais ils sont vraiment gentils, certaines développent des liens fort avec eux, poursuit elle.

Je retiens une forte envie de lever les yeux aux ciel avant de lui faire un sourir forcé.

Tu es en manques.

— Tu t'appelles Fayyisa n'est ce pas ? j'ai entendu quand ta sœur l'a dit

— Oui.

— Toi aussi tu t'es enfuis ?

— Ça ne se voit pas ? ricané je

A l'expression de son visage je comprends que ça question était sérieuse. Je fronce les sourcils.

— Tu penses que je suis ici en vacance ?

— Non, c'est juste que tu n'as pas de collier, répond t'elle en baissant le regard vers mon cou.

Je la fixe, confuse. J'entrouvre les lèvres pour lui poser des questions, puis comme si quelque chose s'était debloqué dans mon cerveau, je comprends. Mon regard s'adoucit en cherchant à capter celui fuyant de la jeune femme.

— Je ne suis pas une jonquille, fais je doucement.

— Personne ne l'est ici, rigole t'elle gêné que j'emploi ce terme.

— Non, je veux dire, je n'ai jamais été une jonquille.

Elle s'arrête, m'obligeant à faire de même et m'observe avec des yeux arrondis. Elle les cligne plusieurs fois et je la vois hésiter longtemps avant de finalement me répondre :

— Comment tu as fait ?

Mon corps tremble de plus en plus, je me sens faible, fiévreuse.

— Comment ? je ne sais pas.

— Mais tu es Nervidienne, toutes les Nervidiennes sont obligées de devenir des jonquilles, il n'y a que les Afroïdes qui ont le choix et les autres...sont exemptés.

Je note que la dernière partie de sa phrase est pronnoncée avec une grimace mais je ne relève pas. Elle continue de m'observer, cherchant une réponse que je n'ai pas.

Une explication que tu ne peux pas donner.

Je ne savais même pas que les Nervidiennes étaient obligées à quoi que ce soit, je pensais que nous n'étions là que pour meubler la séparation.

— Personne ne m'a obligé à rien.

— Tes parents ne t'ont pas...

— Mes parents sont morts, laché je avant qu'elle ne finisse sa phrase.

ALKEBULAN T.1.Le cœur du mondeWhere stories live. Discover now