Chapitre 4 bis

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Le professeur Marquen se retrouvait dans une situation déconcertante, confronté à l'évitement subtil du professeur Deportiaire, avec qui il entretenait pourtant une relation il y a quelques jours à peine. Il se sentait désemparé, incapable de comprendre pourquoi il semblait le fuir ou ce qui avait pu causer ce changement soudain dans leur dynamique.

Chaque tentative pour entamer une conversation avec lui se soldait par un échec, ce dernier esquivant habilement chaque approche. Il se retrouvait alors dans une impasse, se demandant comment rétablir le lien qui semblait s'être distendu entre eux.

Un soir, dans l'espoir de se changer les idées, il se rendit au bar habituel où il avait l'habitude de jouer de la musique et de chanter avec son groupe. Alors qu'il se produisait sur scène, son regard balaya la salle, cherchant involontairement Deportiaire parmi les clients. Finalement, ses yeux se posèrent sur lui, assis à une table.

Après l'interprétation de plusieurs chansons, il décida de quitter la scène pour prendre un peu d'air frais. Dehors, la nuit était douce, et il prit quelques instants pour respirer profondément et se ressourcer. C'est alors que Deportiaire le vit et vint le complimenter sur sa prestation.

Il hésita un instant, puis décida de parler en le regardant droit dans les yeux, il tenta de communiquer tout ce qu'il ressentait, l'interrogation, l'inquiétude. Cependant, Deportiaire resta silencieux, ne répondant ni par les mots ni par le regard.

Comprenant que la conversation ne mènerait probablement nulle part dans cet état, il décida de se retirer et de rejoindre ses amis du groupe.

Les membres de son groupe étaient talentueux. Tout d'abord, il y avait le batteur, monsieur Magnifico, d'origine italienne, il était petit et portait des lunettes. Malgré sa petite taille, il avait une présence imposante derrière sa batterie. Il canalisait sa rage et son énergie dans chaque coup de baguette, offrant des rythmes puissants et entraînants qui donnaient le ton à chaque morceau.

Ensuite, il y avait la guitariste, madame Fanée, une musicienne dynamique et charismatique, elle était grande avec des cheveux lisses, longs et noirs. Elle captivait le public avec ses solos rapides et mélodieux, jouant avec une dextérité impressionnante et une passion palpable. Son jeu était fluide et plein d'émotion, ajoutant une dimension vibrante à chaque chanson interprétée par le groupe.

Les membres du groupe avaient une habitude, ils se nommaient tous par leur nom de famille. Cette tradition était devenue une sorte de blague entre eux. Ainsi, même en si ils étaient de bons amis, ils gardaient un semblant de formalité en utilisant les titres "Monsieur" et "Madame".

Même au milieu de la musique et de la camaraderie, Marquen était préoccupé par Deportiaire. Il se demandait ce qui avait pu causer ce fossé entre eux et s'il y avait un moyen de le combler.

Cette soirée-là, alors que l'atmosphère électrique du bar battait son plein, Fanée et Magnifico, comprenant le mal-être de leur ami Marquen, décidèrent d'intervenir. Ils l'entourèrent de leur soutien chaleureux, offrant des mots d'encouragement et des gestes de réconfort. Ensemble, ils partagèrent des anecdotes joyeuses et des souvenirs plaisants pour égayer leurs esprits.

Pendant des heures, ils restèrent à ses côtés, veillant à ce qu'il se sente entouré et aimé. Fanée et Magnifico se relayèrent pour payer les consommations, refusant catégoriquement que Marquen ne dépense le moindre sou cette nuit-là. Leur générosité témoignait de l'amitié sincère qui les unissait.

Après avoir passé du temps ensemble, riant et plaisantant comme à leur habitude, ils décidèrent qu'il était temps de le ramener chez lui. Avec précaution, ils l'aidèrent à se lever, le soutenant sur le chemin de la sortie. Le trajet jusqu'à son appartement fut empreint de silence, mais pas d'un silence pesant. C'était un silence apaisant, rempli de compréhension et de camaraderie.

Une fois devant chez lui, Fanée et Magnifico s'assurèrent qu'il était en sécurité avant de lui dire au revoir. Ils échangèrent des promesses de se revoir bientôt, se quittant avec des sourires bienveillants et des gestes d'affection. Puis, ils se dirigèrent chacun vers leur propre domicile, Fanée retrouvant ses 39 chats et Magnifico retrouvant son copain monsieur Cavalier.

Le soir même, de retour chez lui, Marquen fut accueilli par son fidèle compagnon à quatre pattes, Buckley. Ce teckel adorable, en référence au célèbre chanteur Jeff Buckley, était d'une sagesse à toute épreuve et passait la plupart de son temps à dormir paisiblement dans un coin de la maison.

Après cette soirée épuisante, il se dirigea vers sa chambre, déposant son manteau coloré sur le porte-manteau. Ce manteau, orné de quelques taches de peinture, témoignant des activités artistiques qu'il avait menées plus tôt dans la journée. Avec un soupir de soulagement, il s'installa confortablement dans son lit, prêt à retrouver un repos bien mérité après cette journée mouvementée.

L'art D'aimer Where stories live. Discover now