Chapitre 2

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Il se réveilla en sursaut, son corps tremblant de terreur. Il mit quelques instants à reprendre ses esprits, réalisant peu à peu que tout cela n'était qu'un rêve, un cauchemar aussi troublant que terrifiant. Reprenant son souffle, il se leva et se dirigea vers la salle de bain pour se rafraîchir, déterminé à chasser les images cauchemardesques de son esprit.

Les journées suivantes se déroulaient assez répétitivement pour lui, il se réveillait de cauchemars se préparait et allait au collège, se présentait puis malgré quelques élèves dissipés comme Brandon qui pensait être au-dessus des règles, il gardait son calme et sa patience habituels, sachant que ces situations pouvaient être gérées avec le temps.

Pendant les pauses déjeuner, il savourait son moment de tranquillité, loin du tumulte de la cantine. Assis à une table isolée, il dégustait son repas habituel; un sandwich garni de différentes façons selon ses envies du moment, accompagné d'eau pour s'hydrater et de quelques biscuits pour une touche de douceur ou d'un morceau de mimolette.

Ce moment lui permettait de recharger ses batteries et de se recentrer avant de retourner en classe pour l'après-midi. Parfois, s'il avait du temps supplémentaire, il en profitait pour corriger les copies des élèves, mais s'il se sentait plus besoin de prendre juste un peu de temps pour lui, il sortait prendre l'air, profitant du calme relatif de la cour de récréation.

À chaque autre pause, il retrouvait sa nouvelle amie, la professeure d'histoire géographie Wagenfront, avec qui il partageait des anecdotes amusantes et parfois incroyables sur la vie au collège. Elle lui raconta des histoires mémorables, comme celle où le collège avait pris feu à cause d'un papier brûlé ou celle où un élève avait tenté de faire passer des herbes pour de la drogue.

Cependant, malgré leur bonne humeur, il ne pouvait s'empêcher de remarquer un autre professeur qui passait son temps seul . L'homme avait des yeux bleus perçants qui semblaient capables de percer à travers les gens, contrastant avec ses cheveux courts châtains clairs qui encadraient son visage avec élégance. Il était également plus grand que lui. En outre, sur son cou, il arborait un tatouage discret mais distinctif, c'était le nom du célèbre peintre "Monet" ajoutant une touche d'individualité à son apparence. Malgré son allure soignée, l'enseignant émanait une aura de confiance mystérieuse.

Lorsque Deportiaire aborda le sujet de ce professeur avec elle, elle lui révéla qu'il s'agissait du professeur d'art Marquen James, et qu'elle ne le connaissait pas tant que ça avant que la sonnerie ne retentisse, mettant fin à leur conversation.

Après cette semaine chargée de cours et de corrections, il décida de profiter un peu de son premier week-end malgré les tourments qui le suivaient. Le dimanche, après avoir consacré du temps à corriger les copies, il décida de s'offrir un moment bien mérité pour lui-même car contrairement aux jours précédents, il était rempli d'énergie nouvelle à l'idée de profiter de ce jour dans sa nouvelle ville. Il sortit alors à la recherche d'un endroit où passer une partie de sa soirée.

"C'est presque la fin de mon premier week-end dans cette endroit" se dit-il douloureusement alors qu'il vagabondait dans la ville de nuit. Il décida alors de se rendre dans un bar pour boire et se changer les pensées. "C'est ma dernière soirée avant de reprendre demain, je devrais en profiter avant d'être surchargé à nouveau" se convainquit-il.

Il entra dans le bar et remarqua immédiatement l'ambiance chaleureuse et animée. Après avoir commandé un verre, il s'assit et attendit, laissant ses pensées vagabonder.

Le bar était un véritable temple de la musique. Dès qu'on y pénétrait, on était enveloppé par une atmosphère électrique et vibrante. Les murs étaient tapissés de posters de légendes musicales comme Kurt Cobain, Jimi Hendrix ou d'autres musiciens connus de tout genres, tandis que des lumières tamisées créaient une ambiance chaleureuse et accueillante.

Au fond de la salle, une scène trônait fièrement, prête à accueillir les artistes locaux et internationaux qui venaient se produire chaque soir. Les instruments étaient soigneusement disposés, prêts à résonner sous les doigts talentueux des musiciens. Une rangée de micros attendait patiemment d'être utilisée, prête à amplifier les voix des chanteurs et chanteuses qui allaient enflammer la soirée.

Des groupes locaux et des artistes émergents se succédaient sur scène, offrant des performances variées et envoûtantes. Du rock au jazz, en passant par le blues et la folk, il y en avait pour tous les goûts. Les musiciens se donnaient à fond, transportant le public dans un tourbillon d'émotions et de rythmes envoûtants.

Quelques temps passèrent et Deportiaire commença à se sentir un peu étourdi après avoir bu quelques verres de trop. Alors qu'il regardait autour de lui, il vit un visage familier, c'était le professeur d'art du collège. "Tiens, lui aussi est ici ce soir." se surprit-il à penser.

Rassemblant son courage, il se leva et décida d'aller le saluer. "Hey salut !" dit-il énergiquement "Salut c'est vous le nouveau professeur ? Monsieur Deportiaire Félix c'est bien ça ?" Demanda t-il. Cependant, étant déjà bien éméché, Deportiaire se mit à dire des choses sans queue ni tête. "Oui mais attendez vous êtes prof alors vous trouvez pas que les œuvres d'art, c'est comme la vie, vous voyez ? Ça peut être beau mais aussi sombre, vous comprenez ?" articula-t-il difficilement, en titubant légèrement.

Marquen le regarda avec surprise, puis avec préoccupation en voyant son état. Sans un mot, il se leva et vint à sa rencontre. "Où habitez-vous ? Je vais vous ramener chez vous,il ne faudrait pas que quelque chose vous arrive dans cet état" dit-il d'une voix calme et compatissante.

Deportiaire lui donna l'adresse de son appartement, sa voix légèrement pâteuse. Ensemble, ils quittèrent le bar, le professeur d'art soutenant le jeune professeur d'histoire qui peinait à marcher droit.

Le lendemain matin, il se réveilla avec un mal de tête épouvantable. En regardant son téléphone, il vit un message de "James Marquen" qui demandait comment il allait depuis hier soir. "Oh non, qu'ai-je fait hier soir ?" se lamenta-t-il, réalisant peu à peu ce qu'il s'était passé.

L'art D'aimer Where stories live. Discover now