Chapitre 1

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Le soleil couchant teintait le ciel d'une palette de couleurs chaudes alors que le professeur d'histoire géographie, Monsieur Deportiaire Félix, terminait ses dernières affaires dans son ancien collège. Le regard perdu dans le lointain, il sentait encore le poids de l'événement traumatisant qui l'avait contraint à quitter cet endroit où il avait enseigné pendant des années.

Un collègue approcha, remarquant la mélancolie qui l'enveloppait. "Tu pars déjà ?" demanda-t-il avec empathie.

Deportiaire hocha la tête, son regard se perdant dans l'horizon. "Oui, il est temps pour moi de tourner la page."

"Tu vas nous manquer, tu sais. Ton départ laisse un vide dans l'équipe." dit son collègue, tentant de dissiper l'atmosphère sombre.

"Je sais. Mais parfois, il faut faire s'éloigner de son passé pour avancer." répondit-il d'une voix empreinte de résolution.

Son collègue le regarda, comprenant qu'il y avait des blessures cachées derrière son départ soudain, mais il n'insista pas. À la place, il lui tendit la main. "Bon courage pour la suite, mon ami. Où que tu ailles, je suis sûr que tu continueras à inspirer tes élèves comme tu l'as toujours fait ici."

Un sourire triste étira les lèvres de Deportiaire alors qu'il serrait la main de son collègue. "Merci. Je l'espère aussi."

Après avoir dit au revoir à son collègue avec l'espoir de maintenir le contact, puis il prit la route vers son nouveau collège à Saint-Catari-Sur-Mer. Dans sa voiture, il réfléchissait à ce nouveau chapitre qui s'ouvrait devant lui.

Le collège où il allait travailler se dressait fièrement au cœur de la ville, entre deux avenues animées. Son architecture moderne se distinguait par ses lignes épurées et ses façades en verre, reflétant la vie urbaine qui l'entourait. Les grandes fenêtres offraient une vue sur le paysage urbain avec un peu plus loin la mer et les rues bondées de gens. À l'intérieur, les couloirs étaient lumineux et spacieux, décorés de tableaux colorés réalisés par les élèves. L'ambiance était dynamique, avec le bruit des conversations et le cliquetis des casiers qui résonnaient à travers les halls. Malgré son emplacement central, le collège était un havre d'apprentissage et de développement pour les élèves et le personnel enseignant.

Arrivé à l'établissement, il se prépara pour son premier jour. Il ajusta sa cravate, vérifia son apparence dans le miroir et se regarda lui-même il était mate de peau, de taille moyenne, avec des cheveux noirs coupés courts, des yeux marron bienveillants et une barbe courte mal rasée. Malgré ses traits communs ce n'était pas le type de personne qu'on oubliait ou qu'on ne remarquait pas.

Une fois dans la salle des professeurs, il fut accueilli chaleureusement par ses collègues. Il se sentit mal à l'aise au début parce que la nouveauté était difficile pour lui. Après un moment, ce nouvel environnement l'angoissait beaucoup moins qu'au début. Pendant les pauses, il eut l'occasion de rencontrer plusieurs professeurs, dont une professeure d'histoire du nom de Wagenfront Christine. Elle était petite, avec des cheveux noirs épais et un sens de l'humour qui le fit sourire dès les premiers instants.

Au fil de la journée, ils se lièrent presque instantanément d'amitié en discutant de leur passion commune pour les thrillers. Leur échange animé et leurs intérêts partagés les rapprochèrent rapidement, et Deportiaire apprécia la gentillesse et le côté drôle de Wagenfront.

Alors qu'ils échangeaient des recommandations de livres, musiques et des anecdotes sur leurs auteurs et artistes préférés, il réalisa qu'il avait trouvé en elle non seulement une collègue, mais aussi une amie précieuse dans ce nouvel environnement.

Après la journée il se dirigea vers l'entrée de son immeuble après une journée bien remplie. Sa démarche était à la fois déterminée et fatiguée, reflétant le mélange d'excitation et d'épuisement propre à la fin d'une journée de travail.

Arrivé devant la porte principale, il sortit ses clés de sa poche avec un léger soupir de soulagement. Les clés, ornées d'un porte-clés en forme de guitare, étaient neuves mais toujours aussi fidèles et il inséra la clé dans la serrure avec habileté, déverrouillant la porte.

Une fois à l'intérieur, il fut accueilli par la chaleur réconfortante et la jolie décoration qu'il avait placé quelques jours avant dans son nouvel appartement.

La pièce principale était décorée avec simplicité mais avec goût, avec des meubles en bois clair et des touches de couleurs vives apportées par des coussins et des tableaux accrochés au mur . Une grande fenêtre laissait entrer la lumière du jour, illuminant l'espace et lui donnant une atmosphère accueillante.

Il se dirigea vers la cuisine, où il prit une pause bien méritée pour se préparer une tasse de café. Les armoires étaient bien rangées, chaque ustensile avait sa place, témoignant de son souci du détail pour l'organisation. Le salon était agrémenté d'un canapé confortable et d'une petite table basse où son lecteur vinyle reposait.

Après avoir savouré quelques instants de calme et de tranquillité, il s'installa confortablement dans son fauteuil et raconta sa journée à son fidèle compagnon, Van Gogh, son petit chat roux qui l'avait attendu la journée. "Tu sais, Van Gogh, aujourd'hui a été une journée intéressante. Je suis définitivement partis à un endroit où je ne peux que trouver du nouveau et j'ai rencontré de nouvelles personnes, et j'ai même réussi à me faire une amie. Mais malgré tout, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine appréhension..." murmura-t-il en caressant doucement le chat.

Van Gogh ronronna doucement, ignorant les mots de son maître mais offrant une présence réconfortante. Après avoir partagé ces moments avec son chat, il se prépara pour la nuit, bien conscient que le sommeil ne serait pas facile à trouver. Mais avec Van Gogh à ses côtés, il espérait que la nuit serait plus paisible que d'habitude.

Il se remémora avec tendresse le jour où il avait rencontré son fidèle compagnon félin. C'était il y a quelques années déjà, lors d'une froide soirée d'hiver. Alors qu'il rentrait chez lui après une journée épuisante, il avait entendu des miaulements plaintifs provenant d'une ruelle sombre. Intrigué et soucieux, il s'était approché pour découvrir un petit chaton tremblant, abandonné et affamé.

Sans hésiter, il avait ramassé le chaton frigorifié dans ses bras et l'avait emmené chez lui. Depuis ce jour, son chat était devenu un membre essentiel de sa vie, apportant chaleur, réconfort et compagnie à chaque instant.

Il était bien plus qu'un simple animal de compagnie, il était devenu un véritable ami, toujours là pour écouter, réconforter et lui apporter de la joie. Après cela, il alla dans son lit car il était exténué.

Il sentit son cœur s'emballer alors qu'il se retrouvait à nouveau dans cette ruelle obscure, les pas précipités résonnant autour de lui. L'angoisse lui étreignit la poitrine alors qu'il tentait désespérément de comprendre ce qui se passait. Ses jambes le portaient instinctivement, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir une anxiété grandissante.

Soudain, il s'arrêta net, son souffle haletant dans l'air froid de la nuit. Il vit alors, avec une terreur croissante, une silhouette familière se dessiner devant lui, c'était un double de lui-même. Son double le pointait du doigt avec une arme, ses propres mots résonnant comme un écho déformé dans l'obscurité. "C'était de ta faute si tout ça s'est passé pour Fabrice" entendit-il, juste avant qu'un coup de feu retentisse.

L'art D'aimer Where stories live. Discover now