Chapitre 105

Depuis le début
                                    

Elle se sépara de lui avant de baisser son regard sur le petit contenant qui reposait encore entre ses doigts fins et doux. Pui elle le lui tendit, en prenant son courage à deux mains.

-Regarde à l'intérieur.

Le jeune homme s'empara de son cadeau avec une certaine appréhension qui se traduisit par son hésitement qui avait duré quelques secondes avant qu'il ne la prenne dans ses mains.

Puis avant de l'ouvrir, il releva la tête vers sa compagne.

-Tu es sûre, mon amour ?

-Non, mais ouvre-la.

Il se mordit la lèvre avant de déclarer :

-Tu es ma compagne et la femme de ma vie. Alors si ce qui se trouve à l'intérieur est si important pour toi, ouvrons-le ensemble.

Il prit sa main entre ses doigts avant de la poser sur l'emballage.

Alors ils déplacèrent ensemble le couvercle, laissant apparaître au grand jour et sous les yeux du couple, le test encapuchonné.

-Qu'est-ce que...

Il se coupa brusquement.

La jeune femme avait relevé sa tête du test pour décrypter chaque ombre qui passait sur le visage d'Aaron. Mais rien n'apparaissait. Il resta impassible les premières secondes comme s'il essayait de comprendre le message.

La jeune femme attendit durant plusieurs secondes, qui durèrent pour elle une éternité.

Une éternité où son cœur s'affolait encore plus.

Une éternité où la peur dominait tout ce qu'elle ressentait.

Une éternité où son regard resta ancré sur le visage d'Aaron à la recherche d'une quelconque émotion.

Mais rien. Pendant plusieurs secondes.

Avant qu'il ne finisse pas relever ses yeux vers elle.

-Depuis quand ?

Son ton dur la fit déglutir, et elle serra ses bras contre elle en fuyant son regard ferme.

-Presque trois semaines...

Elle aperçut son poing se serrer en discontinu et brusquement il laissa tomber la boîte par terre, et le test s'en extirpa à la vue de tous.

-Aaron, murmura-t-elle en relevant brusquement la tête.

Elle le vit se passer une main nerveuse dans les cheveux, avant qu'il ne la contourne brusquement, et se précipite en-dehors du manoir dont il claqua violemment la porte.

La laissant là. Debout. Au milieu des autres au regard consterné.

-Tu es enceinte ? souffla Élijah qui venait de ramasser le test positif.

-Oui...

Mais elle ne l'écoutait même pas, son regard meurtri posé sur la porte.

Et brusquement ses larmes se mirent à couler.

Aaron ne voulait pas de son enfant.

Il ne voulait pas de leur enfant.

Elle passa rageusement la paume de sa main sur sa joue, essuyant ses larmes qui affluaient.

Il n'en voulait pas.

Il n'en voulait pas.

Il n'en voulait pas.

Cette phrase se répétait en elle en boucle. Détruisant tout sur son passage.

Détruisant une bonne fois pour toutes l'once d'espoir qui lui avait permis de ne pas tomber.

Plus bas qu'elle n'était déjà.

Il ne voulait pas de son enfant.

Et elle ignorait pourquoi.

Ses poings se serrèrent brusquement, sa rage se lisant sur ses traits au milieu de ses larmes.

Non. Non. Elle ne pouvait pas laisser Aaron l'abandonner. Et elle ne pouvait elle-même pas abandonner son enfant.

L'enfant qu'elle avait attendu pendant plusieurs années avec des étoiles dans les yeux.

Non. Non. Elle devait comprendre.

Pour se battre.

Alors elle se précipita dehors, sous les cris des garçons.

-Non attends Émilie ! Il y a l'orage ! Laisse-le se calmer !

Mais elle ne les entendait plus, et passa la porte en courant pour tomber sous la pluie qui tombait drue, battant contre les carreaux et le sol.

Les éclairs zébraient le ciel orageux, créant un bruit assourdissant qui assommait tout autre son.

Mais elle le sentait. A l'intérieur d'elle. Battre de rage et de douleur.

Elle le sentait réveiller la chaleur en elle.

Une chaleur tout droit sortie des Enfers.

Déjà trempée jusqu'aux os comme si elle se trouvait sous la douche, elle leva son regard pour tenter de le trouver autour d'elle.

Mais elle ne le voyait pas sous cette atmosphère sombre et cette pluie coulant à flot, si forte qu'elle piquait sa chair avec force.

Alors elle hurla son nom sous ces bruits assourdissants qui la rendaient muette à ses propres oreilles.

Au fond, elle sentait le loup exploser, prendre le contrôle, tout réduire à néant.

Ses larmes se mélangeant à celles du tonnerre, elle ferma les yeux, au milieu des cris poussés par l'orage.

Elle le sentait non loin d'elle. Elle sentait sa douleur. Elle sentait sa colère.

Qui se déchaînaient, les deux mêlées.

Son esprit quitta son corps et traversa les gouttes de plus comme les troncs d'arbre, et s'approcha de l'Alpha en perte de contrôle qui laissait éclater ses différents ressentis contre un arbre.

Jusqu'au sang.

Elle hurla son nom avant de laisser ses jambes la porter jusqu'à son compagnon dont les émotions diverses tourbillonaient au rythme des éclairs.

Et, l'apercevant malgré le sel dans ses yeux rouges, elle se précipita vers lui.

S'interposant entre l'arbre et l'Alpha.

Le regard rivé dans le sien.

Rouge.

Comme tout ce qu'il ressentait.

Voilà pour ce chapitre !!! Qu'en avez-vous penser ? Je le trouve plutôt touchant mais après je préfère ne pas trop m'avancer !

Voilàààà.

Le Chantage du Roi AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant