Chapitre 33

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-Que vas-tu faire ? risqua Damien.

Émilie entendit un choc entre deux objets et devina qu'Aaron avait posé quelque chose violemment sur son bureau. Sûrement un verre d'alcool...

-Je vais faire travailler les anges à mon service en attendant qu'Émilie se résigne enfin à s'avouer qu'elle m'aime moi et non plus lui.

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La jeune femme serra les poings, meurtrie de l'intérieur.

Quel conn*rd...

Elle se retourna et courut jusque dans sa chambre, des larmes de rage coulant le long de ses joues roses.

Elle se laissa tomber sur le lit, dos à la porte.

Il allait faire travailler les anges... Il allait faire travailler son peuple ! Il allait l'esclavager ! Elle donna un coup dans le matelas. Elle ne le laisserait pas faire. Il n'avait aucun droit d'humilier son espèce ainsi.

Les anges n'étaient pas au service des loup-garous. Les vampires et les sorciers non plus. Il se croyait le Roi du Monde ?!

"C'est ce que je suis, Émilie."

Son ton froid fit s'immobiliser la jeune femme. Il avait écouté ses pensées. Conn*rd.

"Merci."

Elle serra les poings, furieuse, et bloqua son esprit, mais ne répondit pas.

"Émilie, je peux savoir depuis combien de temps tu écoutais ?"

Elle ne répondit toujours pas et ferma les yeux pour ne pas succomber à sa colère.

"Réponds."

Elle n'obéit pas.

"Réponds sinon je viens."

Elle ouvrit les yeux.

"Fais ce que tu veux, je ne t'adresserai plus la parole."

"Vraiment ?"

Le ton malicieux de l'Alpha la fit frémir. Elle ne répondit pas, même si elle savait qu'elle était en mauvaise position par rapport à lui. Il la dominerait toujours.

Elle ferma de nouveau ses paupières. Elle n'arrivait plus à pleurer. Elle voulait dormir. Dormir et ne plus jamais se réveiller dans cet enfer.

Alors elle lâcha prise et arrêta de lutter. Elle arrêta de lutter contre elle-même. Et pour la première fois depuis qu'elle était là, elle se détendit volontairement. Ça ne servait à rien de lutter à part l'épuiser et la déprimer.

Aucune larme ne coula. Elle en avait assez de pleurer.

Aucune rage n'arriva. Elle en avait assez de fulminer.

Aucune reflexion ne l'occupa. Elle en avait assez de réfléchir.

Aucune sonoritė ne lui parvint. Elle en avait assez d'écouter.

Aucune image n'apparut. Elle en avait assez de voir.

Aucune agitation ne la secoua. Elle en avait marre de bouger.

Mais une pensée fleurit en elle.

Elle ne se l'était jamais dite de manière directe, mais elle relatait ce qu'elle était...

Elle était malheureuse. Elle était triste. Elle était fatiguée.

Elle ne croyait plus en rien. Elle ne croyait plus en Hélios. Elle ne croyait plus en l'amour. Elle ne croyait plus en la vie.

Le Chantage du Roi AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant