Chapitre 47

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Puis... un visage, macabre, édenté, apparut derriere les barreaux d'une autre cellule.

-Coucou, petite...

Elle hurla de terreur, tandis que la silhouette disparaissait dans un rire sombre.

Terrifiée, elle se cacha le visage contre ses genoux.

Et soudainement, la serrure de sa prison fut décrochetée.

-Alors, princesse... Voyons ce que va faire ton père pour te libérer...

Puis la porte claqua. Et les cris de l'enfant rejoignirent ceux des mourants des autres cellules.

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Dix jours plus tard

-Émilie... Il faut que tu manges...

Recroquevillée sur elle-même, elle ne répondit pas et bougea encore moins. Elle ne voulait pas manger. Elle n'avait pas faim. Ni soif. Elle était juste malade. De se sentir mourir chaque jour un peu plus. Et de ne jamais partir. Ça la tuait plus que le fait même de mourir. De continuer à respirer, alors qu'elle voulait tout arrêter.

Aaron...

Un souffle de son esprit. Qui ne franchit pas la barrière de ses lèvres.

Elle serra les dents. Elle voulait arrêter de penser à lui. Elle voulait arrêter de l'aimer à la folie.

Une larme s'échappa de son œil rouge. Une seule. Parce qu'elle avait mal qu'une seule fois. Par seconde.

La porte fut fermée, et elle devina qu'Élijah était sorti.

Elle se redressa et pleura. Encore.

Elle ne sentait même plus son cœur battre. Il était comme mort. Mort à l'intérieur d'elle. Mort à jamais. Mort comme elle voulait l'être.

Une semaine plus tard

Un hurlement. Un second. Un troisième.

Mais elle ne s'arrêtait pas de courir.

Ses cheveux continuaient de gifler l'air comme un fouet, ses pieds à battre le sol de terre de leur élan.

Elle ne voyait rien. Rien à part des troncs d'arbres aussi hauts que des gratte-ciels.

Elle ne voyait pas leur feuillage. Elle ne voyait pas le sol non plus. Elle ne voyait rien. À part des géants de bois qui lui montraient à quel point elle n'était rien. À quel point, personne ne s'intéressait à elle. Enfin, à quel point, elle n'existait pas.

Mais elle continuait. Elle continuait à courir. Comme si sa vie en dépendait.

Alors qu'elle ne vivait plus. Alors que son cœur était mort en elle. Alors que son âme aussi. Ses nerfs, de même.

Un nouvel hurlement déchira le silence de la nuit.

Et, au milieu du brouillard épais, apparut une silhouette.

Le Chantage du Roi AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant