Chapitre 43

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Puis il se rendit dans le couloir de la chambre d'Émilie.

Il toqua à la porte, le cœur battant à tout rompre.

Aucune réponse.

Il fit le même geste sans obtenir de réponse.

Inquiet, il écouta la porte. Rien. Pourtant son odeur était bien présente dans la pièce.

Il entra dans la chambre après une énième tentative qui avait échoué comme les autres.

Elle était vide.

Il fut guidé dans la salle de bain par son odeur qu'il trouvait divine, et se figea quand il vit son corps penché sur une bassine remplie à ras bord, avec sa tête plongée dans l'eau.

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-Maman... Maman...

C'était noir. Juste noir. Aucune douleur. Aucun bruit. Aucune préoccupation. Juste... Maman.

-Maman... Maman...

Aveugle. Comme brûlée. C'est tout. Yeux aveugles. Poumons brûlés. C'est tout. Un souffle. Une braise.

Oui, du feu. Juste... du feu. Elle brûlait, étouffait, mourait. Et pourtant, elle avait froid. Oui froid. Froid dans cette noirceur, dans cette solitude, dans cette plénitude.

Oui... Oui. Plénitude. Plénitude.

Elle se sentait enfin complète, légère, heureuse. Elle n'avait plus ce poids étouffant sur les épaules qui l'asphyxiait au fur et à mesure que les jours, même les heures, défilaient.

Elle avait tout perdu, mais au prix de sa vie, elle était libre. Enfin libre.

Elle était heureuse. Oh oui, heureuse. Plus rien ne semblait l'arrêter désormais. Elle se sentait enfin Reine. Reine du monde. Une reine sans pouvoir, sans peuple, sans obligations. Juste... une Reine libre de tous ses devoirs. Juste... la reine que toutes les reines aimeraient être.

Elle voulait rester ainsi pour toujours, à jamais. Juste ainsi. Dans ce noir, dans ce silence, dans cette tranquilité. Elle voulait rester dans cette pénombre étincelante de beauté, dans cette liberté toxique.

C'était comme une drogue, ce sentiment d'être enfin quelqu'un, d'être là, oubliée de tous. C'était sa drogue.

Plus jamais, oh non plus jamais, elle ne détruira les autres comme elle a été détruite. Plus jamais.

Juste... Juste là. Elle était juste là, là où elle ne fera plus de mal a quiconque.

Elle se perdait, elle s'enfonçait, et elle aimait ça, d'être enfin libérée du devoir de vivre pour les autres.

C'était fini. Tout était à jamais fini. Pour elle, et pour tous les autres. À jamais.

Elle ne souffrirait plus, elle le savait, elle en était sûre. Plus jamais.

Le Chantage du Roi AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant