Le Chantage du Roi Alpha

Chapitre 57

Le silence de la forêt fit que l'échange de regard entre les deux femmes fut plus symbolique qu'il n'aurait dû l'être. Car Émilie tombait enfin dans la partie cachée d'Aaron, celle qu'il ne voulait pas lui laisser découvrir.

-Pourquoi... Aaron n'est-il pas en paix ?...

Son cœur se mit à battre fort, et Émilie se rendit compte avec stupeur qu'elle s'inquiétait énormément pour lui.

Zelda, quant à elle, se redressa et s'éloigna dans les bois après avoir jeté ces derniers mots, comme si elle n'avait pas entendu la question d'Émilie :

-Il le sera à nouveau losque ce qu'il a perdu lui reviendra une bonne fois pour toutes, Émilie. Que ce qui lui a été volé lui sera rendu...

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-TROUVEZ VOTRE LUNA MAINTENANT ! hurla Aaron en détalant au milieu du village.

Il avait senti sa tristesse, sa douleur. Et puis... plus rien. Tout s'était envolé. Il ne la sentait même plus en lui. Comme si elle n'existait pas...

Il se transforma, et courut dans les bois suivi d'une dizaine de Gammas.

Il n'y avait aucune présence inconnue sur son territoire, ça il en était certain. Mais ce dont il ne pouvait pas être certain, c'était si elle allait bien ou non.

Il arpenta les bois à une allure dépassant largement celle des autres membres de la meute.

Et puis il l'aperçut soudainement, au détour d'un bosquet. Elle était là fixant les bois d'un air contrarié et sérieux, ses ailes repliées dans son dos..

-Atten...

-Émilie ! s'écria-t-il en se retransformant.

Elle sursauta et se retourna vers lui, tout en faisant disparaître ses plumes d'oiseau.

-J'ai eu peur ! fit-il en la prenant dans ses bras et en enfouissant sa tête dans son cou.

-Tu n'avais pas à avoir peur...

Elle dit cela d'une voix distraite, ses yeux tournés vers les bois.

Il fronça les sourcils en regardant au même endroit. Il n'y avait rien. Ni personne.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il en la lâchant, pour venir s'enfoncer un peu plus dans les bois pour discerner un moindre mouvement suspect. Mais rien.

-Rien rien...

Il se tourna vers elle. Elle regardait toujours les bois.

-Il y avait quelqu'un ?

Elle ne répondit pas, comme si elle ne l'entendait pas.

-Émilie ?!

Il commençait à s'énerver, et son ton désagréable la fit revenir à elle.

-Euh... Non, non, rien ! T'inquiète pas ! C'était juste... Nan rien, j'ai juste rêvé. Ne t'en fais pas.

Il serra les poings. Elle mentait.

-Retournons à la maison, fit-il d'un ton dur. On en parlera là-bas.

Elle le suivit sans rechigner, toujours le regard pointé sur les bois. Il lui prit alors rageusement la main et la tira avec lui.

-Aaron ! Lâche-moi ! fit-elle, outrée.

Il ne répondit pas, ni obéit à sa requête.

-Aaron !