Misophonie et retrouvailles

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Hello !

J'espère que vous allez bien ! Ici ouiii, je suis très contente d'avoir eu le temps de reprendre un peu cette histoire ! Même si elle s'approche de son terme, je suis heureuse du chemin parcouru :) plus d'un an d'écriture et 110.000 mots, c'est un record personnel haha ! Et c'est grâce à toutes vos lectures et retours :)

Bonne lecture !

XXX

Peter était piégé dans un cauchemar.

Sa poitrine était prise dans un étau, il étouffait. Des sentiments terribles l'assaillaient, la haine dévorait ses pensées, la douleur se répercutait jusqu'à ses os.

Il ne t'aime pas. Il n'est pas ton père. Il n'a jamais voulu de toi.

Sa raison était engloutie par la colère, le ressentiment, la faim. Il ne voyait en Tony qu'un ennemi : un père qui l'avait abandonné, qui l'avait repoussé, qui n'avait pas su guérir les blessures infligées par d'autres avant lui — à cause de lui.

Les mauvais moments repassaient en boucle dans son esprit, effaçant tout le reste. La foule des parents d'élèves qui encourageait ses camarades lors du Décathlon inter-lycée, mettant en évidence le siège vide de Tony ; l'odeur d'alcool qui se mêlait à son souffle certains matins ; ses gestes d'affection qui s'arrêtaient à mi-chemin, n'osant lui apporter la tendresse dont il avait désespérément besoin ; sa poigne qui l'éloignait de Skip, comme s'il préférait protéger celui qui avait brisé une partie de son enfance plutôt que de le protéger lui...

Il était trop tard pour les excuses, trop tard pour les explications. Son sang bouillonnait, il devait se débarrasser de Tony.

Il devait... il devait...

Le premier tintinnabulement de la cloche interrompit brutalement ses pensées. Un cri d'agonie s'éleva dans la nuit ; il lui fallut plusieurs secondes pour réaliser qu'il provenait de sa propre gorge. Par réflexe, il avait plaqué les mains sur les oreilles, cherchant à échapper à la douleur qui vrillait ses tympans.

— Peter ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

A travers le tintamarre qui martelait son crâne, il entendit Gwen crier :

— Les cloches, M. Stark ! C'est le bruit des cloches qui lui fait cet effet !

— Les clo... Bon sang, tu as raison... on dirait bien que cet alien est misophone !

— Miso-quoi ? Vous voulez dire qu'il n'aime pas les femmes ?

— Non, pas misogyne : misophone ! Sensible aux bruits !

— Ooohh !

Peter voulait leur dire de se taire. Il avait l'impression que quelque chose coulait sur sa peau — une matière noire, visqueuse, qui s'étirait en filaments répugnants entre ses doigts.

La cloche sonna une nouvelle fois et la douleur foudroya son crâne.

— AaaAAAARRRRRGHHHH !

Il n'avait pu retenir un nouveau hurlement. Son corps se tordait, parcouru de spasmes ; il avait la certitude que l'on tailladait ses nerfs avec une lame de rasoir.

Tony cria quelque chose à Gwen. Elle répondit sur le même ton et ses pas s'éloignèrent précipitamment dans la nuit.

Il n'y avait désormais plus que Tony et Peter sur le toit du lycée.

Le premier s'était accroupi près du second (quand était-il tombé par terre ?), le visage près du sien, et Peter fut surpris de reconnaître le sentiment qui se reflétait dans ses prunelles : ce n'était pas de la haine, ni de la colère, ni même l'indifférence.

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