Un début difficile

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Hello !

Je suis ravie de vous retrouver pour ce quatrième chapitre ! A la fois plus court et long que prévu, disons que j'avais prévu d'y inclure d'autres évènements mais je préfère y consacrer d'autres chapitres entiers, quitte à faire plus court mais plus travaillé :) Cette histoire avance lentement mais c'est à dessein, j'ai vraiment envie de développer tous les aspects de la vie quotidienne de nos deux loustics en plus du scénario de base, je crois que ma passion des histoires enfant/parent peut pleinement s'exprimer ici !

Bonne lecture !

***

La nouvelle vie de Peter était... déroutante.

Depuis leur première rencontre — et leur visite de la Tour placée sous le signe de l'embarras —, M. Stark avait complètement disparu de la circulation. Il n'apparaissait que brièvement durant le petit-déjeuner, dégageant un parfum d'après-rasage et de café auquel Peter n'était pas habitué, et qu'il n'arrivait pas encore à associer au mot "père". Il avait les yeux rivés sur son téléphone ou sa tablette et ne levait que brièvement le regard dans sa direction, comme s'il voulait s'assurer qu'il était toujours là ; puis, après un "bonne journée, petit, ne fais pas exploser ton lycée et pense à te laver les dents" il disparaissait dans l'ascenseur pour ne plus réapparaître de la journée.

Peter aurait toutefois eu du mal à s'en plaindre. M. Stark s'était assuré qu'il ait de nouveaux vêtements (beaucoup mieux taillés que ceux que lui achetait M. Stacy), des affaires de toilette (avec une brosse à dents électrique ! Peter n'avait jamais eu de brosse à dents électrique), un nouvel ordinateur (tellement fin qu'il craignait de le casser en appuyant trop fort sur une touche) et un nouveau téléphone (tellement high tech qu'il avait déjà manqué de faire exploser un satellite en voulant simplement prendre une photo), ainsi que de quoi se nourrir convenablement le matin et le soir ; il aurait été particulièrement ingrat de sa part de lui reprocher d'être trop occupé pour passer du temps avec lui.

De toute façon, ce n'était pas une chose inhabituelle : M. Stacy non plus n'avait jamais cherché à avoir une relation privilégiée avec lui. Tant que Peter ne s'attirait pas d'ennuis, respectait les règles de la maison et, surtout, était en bons termes avec Gwen, il ne s'était jamais soucié de ce qu'il faisait de ses journées. Il se contentait de lui glisser, de temps à autre, un billet de vingt dollars dans la main ou de lui administrer une tape sur l'épaule, puis repartait travailler sans plus s'occuper de lui. "Je te fais confiance, mon grand" était son credo.

Alors pourquoi le comportement distant de M. Stark faisait-il naître un tel sentiment dans sa poitrine, un nœud confus de frustration et d'angoisse ? Était-ce parce que malgré tout, il avait eu l'espoir ténu de découvrir ce qu'était d'avoir un vrai père, comme ce que M. Stacy était pour Gwen ? Un espoir né de la pensée que fois-ci, l'homme qui aurait sa garde était son père biologique ?

Mais la biologie ne faisait pas la famille. C'était quelque chose que lui avait dit un jour cette fille bizarre qui était dans sa classe, Michelle Jones. Il commençait seulement à comprendre la signification de ses paroles...

L'autre nuage gris, dans sa nouvelle vie, était l'impossibilité de patrouiller dans les rues de New-York après le lycée. Happy (après quelques jours, le "Monsieur" avait disparu et le tutoiement s'était naturellement glissé sur ses lèvres) venait systématiquement le chercher à la fin des cours, discrètement garé dans une rue perpendiculaire à Midtown. Une fois dans la Tour, Peter n'avait plus aucun moyen de sortir sans qu'une caméra ou un témoin ne l'aperçoive.

Malgré tout, Peter ne pouvait nier qu'il y avait des points positifs à la Tour. Tout d'abord, il pouvait regarder tous les films et toutes les séries qu'il voulait, même les vieux épisodes de Dr Who qu'il n'avait jamais réussi à dénicher sur Internet. De plus, Friday était une compagnie très agréable : elle répondait aimablement à chacune de ses questions et ne rechignait jamais à partager des anecdotes amusantes avec lui, à l'inverse de Happy qui ressemblait curieusement à un vendeur de fleurs mortuaires lorsque Peter lui faisait le récit détaillé de ses journées.

Future DaysWhere stories live. Discover now