Chap 44 : Râ Andromeda Promethium

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- Il y en a combien ? Bordel, il y en a combien !?

Harlock se baissa pour éviter un faisceau lumineux.
Bien qu'il soit un excellent tireur, ce n'était qu'une question de minutes avant qu'il ne soit submergé par le nombre de ses assaillants.
"J'espère avoir accordé suffisamment de temps à Koko pour... Pour trouver ce qu'elle cherche si désespérément. Que ce soit réel... Ou non."
Son cosmo-dragoon se déchargeait lentement mais sûrement et, s'il ne se voilait pas la face concernant ses chances de survie, abandonner n'était pas une option.
Et n'en avait jamais été une.

- Mon lapin... J'aurais volontiers sacrifié mon deuxième œil pour que tu n'aies pas à remettre les pieds sur cette planète lugubre.

Le Capitaine s'accroupit derrière une console et fit pivoter son pistolet entre ses doigts. Trois barres rouges clignotaient sur son côté gauche.

- Si je m'éternise ici, je vais manger les pissenlits par la racine plus vite que prévu. Pourvu que Reiko ait pu s'abriter... Elle est maligne et son instinct lui fait rarement défaut... Et, par-dessus tout, elle sait mieux que personne comment se soustraire aux regards inquisiteurs.

En revanche, quel que soit l'endroit où se posaient ses yeux, il ne discernait rien d'autre qu'un tas d'ennemis grouillant comme de la vermine.

- Une percée ?, marmonna-t-il. Ça ne se fera pas sans dégât...

C'est alors qu'elle lui parvint aux oreilles.
La clameur assourdissante.
Elle mêlait des hurlements féroces au fracas d'une course endiablée et se répercuta en un écho interminable dans le couloir.

- Mais... On dirait bien...!

Une horde de guerriers emmitouflés dans d'épais manteaux de fourrure débouchèrent au pied de la cage d'escalier devant laquelle le hors-la-loi vendait chèrement sa vie. Celui-ci se plaqua alors sur le mur pendant que des traits laser fusaient de part et d'autre du large corridor.
"Les humanoïdes ne peuvent rien face à un tel déferlement de haine et de détermination."
La suite des événements donna raison au rebelle car les robots furent tous anéantis sans exception.
Il se redressa ensuite maladroitement, sonné par cette intervention providentielle qui s'apparentait en tous points à un miracle.
Contre toute attente, des dizaines de fusils le prirent en otage et il leva les bras au ciel.

- Je ne suis pas votre ennemi.

L'un des hommes s'approcha et retira sa capuche.

- De qui êtes-vous donc l'ennemi, Capitaine Phantom F. Harlock ?

***

Hébétée, Reiko contemplait l'ouverture dans laquelle les âmes des enfants avaient été détenues durant plus de vingt ans.
Retenues captives à l'intérieur de rouages, de boulons et de vis.
Un sort qu'elle avait été incapable de leur épargner.

- Je ne dois pas me flageller. J'étais comme eux. Une pauvre gamine des rues.

La jeune femme s'ébroua et se releva péniblement, gênée par l'exiguïté du vide-sanitaire, tandis que des picotements tiraillaient sa peau.
Elle avisa alors avec horreur la chair à vif de ses phalanges et de ses tibias.

- Oh, c'est pas beau. Bruce va pas aimer. Papa non plus.

Elle rampa jusqu'à l'échelle menant au rez-de-chaussée.
"Pas un bruit... La voie est probablement libre."
Nauséeuse, elle enjamba le premier barreau. Des vertiges troublaient sa vision et il lui était difficile d'en faire abstraction.
Elle glissa deux doigts sous la lourde plaque de métal et la souleva de quelques millimètres.
L'obscurité était particulièrement dense et, à travers celle-ci, elle ne distinguait aucune forme de présence potentiellement létale.
"Je vais rejoindre Otto...."

A Galaxy Railways Story : ReikoWhere stories live. Discover now