Le Chantage du Roi Alpha

Chapitre 96

Elle ramena ses genoux contre sa poitrine en soupirant.

Oui, elle ne le connaissait pas. 

Alors que pendant tout ce temps elle avait cru l'inverse. 

Elle avait cru avoir une personne de confiance au plus profond d'elle. Mais désormais elle comprenait. Qu'il n'avait agi que par pitié. Et que mieux elle allait, plus il s'éloignait.

Que de la pitié.

Elle serra les poings.

Pendant tout ce temps, il l'avait bernée, il avait essayé de lui faire croire qu'il l'appréciait. Mais juste pour mieux qu'elle se relève. Juste pour lui redonner confiance en elle et en la vie.

Minable.

Tellement minable.

Elle n'avait eu besoin de la pitié de personne. Elle n'en avait surtout encore moins besoin désormais.

Parce qu'elle était heureuse aux côté de l'homme qu'elle aimait. De tout son cœur et de toute son âme.

Pour toujours.

A jamais.

Elle se releva et s'avança vers la porte vitrée qui donnait sur le balcon, le regard déterminé.

Qu'il s'éloigne s'il le voulait.

Elle ne le retiendrait pas.

Elle ne retiendrait personne qui ne ressente pour elle que de la pitié et non une forte et profonde amitié, celle dont elle avait besoin, dont chaque personne avait besoin en ce monde. Des personnes sur lesquelles on peut vraiment compter. Des épaules sur lesquelles pleurer.

Aaron.

Inès.

Damien.

Tristan.

Et le reste des membres de la meute excepté Amy.

Et parmi ces personnes, ne figurait pas et ne figurerait jamais Elijah.

Il avait décidé de leur relation. Soit. Mais elle ne lui ouvrirait plus jamais sa porte.

Elle avait besoin d'amis.

Pas de personnes ayant de la compassion, pire, de la pitié, pour elle.

Elle se retourna vers le lit en soufflant.

Désormais elle ne voulait faire face qu'au présent. Et se noyer dans son bonheur jusqu'à ne plus penser du tout au passé.

Elle avait compris qu'elle ne pouvait pas oublier. Alors elle n'oublierait pas, elle n'y penserait juste plus.

C'était fini les cauchemars.

C'était fini les frayeurs.

Désormais place au bonheur et à la joie. 

Son téléphone vibra, mettant un terme au cheminement de ses pensées, et elle se pencha en avant pour regarder ses notifications, se doutant déjà qu'il s'agissait d'Aaron qui la prévenait qu'il arriverait bientôt.

Mais ce qui la fit sourire bêtement, ce fut les mains qui se posèrent sur ses hanches. Elle se retourna doucement puis posa ses lèvres sur celles de l'amour de sa vie.

-Tu crèves de fatigue, ça se voit, grogna-t-il en répondant à ses caresses.

-Toi aussi cher Aaron, fit-elle entre deux baisers, avant qu'il ne la pousse sur le lit et ne se mette au-dessus d'elle.

-Alors dodo pour tous les deux, sourit-il en éteignant la lumière.

Puis il se positionna sur le côté et elle se réfugia contre lui en souriant, les yeux fermés.

-Je t'aime, souffla-t-il, juste avant qu'elle ne s'endorme complètement.

***

Un courant d'air. Et encore un autre.

La jeune femme s'agita en sentant le froid picorer sa peau, et elle cligna des yeux doucement.

Et se figea brusquement alors qu'elle se préparait à se redresser pour inspecter la chambre autour d'elle.

Parce qu'elle la sentait.

Cette présence.

 Qu'elle avait eu peur de percevoir chaque nuit depuis deux semaines.

La jeune femme prit quelques secondes pour se calmer, puis fronça les sourcils pour écouter le moindre son. Mais n'étant pas louve, vous pourriez penser qu'elle ne pourrait rien faire.

Sauf qu'elle s'était préparée chaque nuit à cette venue impromptue. Imaginant tous les scénarios possibles et inimaginables.

Et elle était prête à lui faire face. Seule.

Le souffle régulier d'Aaron se posait doucement sur sa nuque, la faisant frissonner, alors la jeune femme savait qu'il dormait simplement.

Un Alpha qui dormait comme un loir. On aura tout vu.

La jeune femme sourit malgré la situation et passa à l'acte.

Jetant son esprit en-dehors de son corps comme elle l'avait déjà fait pour repérer les anges et Taylor autrefois. Mais cette nuit-là c'était pour Aaron qu'elle le faisait.

Elle inspecta la pièce tel un fantôme que personne ne pouvait voir.

La fenêtre était ouverte. Et une personne se tenait dans la chambre. Droite. Grande. Les fixant. A quelques mètres seulement du lit.

Un long couteau aiguisé à la main. 

Elle fronça les sourcils, en s'approchant, essayant d'apercevoir le visage de l'intrus sous sa capuche.

Mais au même moment où elle se rapprochait inconsciemment, il s'avança vers le lit. Du côté d'Aaron. Brandissant son couteau. Au-dessus du jeune homme.

L'esprit de la jeune femme hurla.

Et la lame qui brillait sous la lumière de la lune s'abaissa rapidement, à la vitesse de l'éclair qui éclata dans la nuit.

Mais ce qui les différencia fut que l'éclair frappa le sol. Alors que l'arme blanche, au lieu de frapper sa cible, résonna contre le choc avec de l'acier.

Le meurtrier recula rapidement en voyant une autre lame briller sous le clair de lune.

-Qui es-tu ? souffla la jeune femme sans baisser le revers de la lame qui avait contre-carré celle de son interlocuteur au-dessus du corps d'Aaron.

Son ennemi releva la tête sans pour autant dévoiler son visage que l'ombre de sa capuche masquait.

-Qu'est-ce qu'il t'a fait pour que tu veuilles sa mort ? 

Sous la lumière lunaire, Emilie vit ses poings se serrer et moins d'une seconde plus tard, le couteau fusa dans l'air droit sur eux.

Mais il heurta la lame de la Luna qui avait vu le coup venir, et résonna bruyamment en tombant sur le parquet.

-Je sais que tu sais qui je suis. Je sais me battre mieux que personne. Alors si j'étais toi je répondrais aux questions qui te sont posées. Qui es-tu ?

Au même moment, Aaron grogna dans son sommeil, visiblement dérangé par le bruit de l'argent qui avait rebondi sur le sol.

La jeune femme dévia son regard une fraction de seconde sur son compagnon. Mais quand elle le releva, elle ne put qu'apercevoir la silhouette sauter de la fenêtre ouverte.

La cape s'étant relevée, la jeune femme aperçut de longues et fines jambes dans un legging.

Des jambes de femme.

Voilà pour ce 96ème chapitre ! Qu'en avez-vous pensé ? J'accepte tous les commentaires tant qu'ils sont constructifs ! 

Place au prochain !!!