ANGEL || MxM

CHAPITRE XIX - ANGEL

Novembre 2023

J'ai passé des heures à imaginer les plus beaux scénarios possibles entre Thai et moi. Des nuits à dévorer les délires de mon imagination, je me surprenais parfois à l'imaginer dans mes draps, l'entendre gémir, le voir au bord de l'extase. Dis comme ça, je sais qu'on peut y voir de la perversion, mais ce n'en était rien. Rien d'autre que de l'envie, des sentiments qui, sans crier gare, grandissaient seconde après seconde.

Et voilà que ça arrive ce soir.

Sur mon bassin, le corps entièrement nu, Thai se délecte de mes coups de reins délicats. À chaque poussée, il retient un souffle, plonge la tête en arrière et s'agrippe à mes chevilles. Sa beauté ne devrait plus me surprendre, et pourtant...

Pourtant, je suis subjugué par son visage tordu sous le plaisir. Plaisir coupable. Coupable, surtout. Pas une seule fois il n'a ouvert les yeux pour me regarder et je ne peux pas lui en vouloir. Donnie reste dans ses pensées, et je sais que la chute sera mortelle pour moi, mais pour l'instant, je préfère me concentrer sur les miettes qu'il accepte de me donner. Mes doigts glissent sur ses cuisses, remontent ses flancs et je me redresse pour le prendre dans mes bras sans jamais cesser de m'enfoncer en lui jusqu'à la garde.

- Plus vite, souffle-t-il.

Je fais ce que je peux.

Si je vais plus vite, le temps s'accélèrera également et tout sera terminé dans un laps de temps bien trop court. Mes lèvres cherchent les siennes et les trouvent rapidement. Notre baiser n'est pas fait d'amour, mais presque de violence. Entre deux souffles, il gémit, se cambre, m'offre sa pomme d'Adam et son cou est à ma merci. Cependant, je refuse de le souiller, lui et sa peau si blanche. Si belle, et qui ont déjà vu passer des morsures et griffures qui ne sont pas les miennes.

Pour l'instant, Dieu est de mon côté et je l'en remercie. Même si je sais que demain sera difficile, que le réveil me plongera dans les abysses, je refuse de voir la vérité en face. Soyons honnêtes ! Si je n'avais pas couché avec Thai, tout aurait été plus facile. L'oublier n'aurait pas été un calvaire... mais j'ai goûté sa peau, et son goût tout autant que son odeur me suivra jusqu'à mon dernier souffle.

- Putain, soufflé-je, tu n'imagines pas... comme tu es beau, Thai.

- Tais-toi, rétorque-t-il doucement. Je t'en prie, ne parle pas.

Parce que ce n'est pas ma voix qu'il veut entendre.

- Prends-moi à genoux, supplie-t-il. Maintenant.

Tout va très vite. À genoux sur les draps, la tête enfoncée dans un coussin, je m'exécute. La température de la pièce grimpe en flèche et la chaleur est quasi insoutenable. Son dos perle de sueur, tout comme mon torse. Une goutte au bout de mon nez vient s'écraser contre sa nuque lorsque je l'embrasse tout en ondulant le bassin. J'ignore si c'est un plaisir ou un supplice pour lui, mais perdu dans mes pensées, j'ai l'impression qu'un sanglot l'atteint. Je décide de ne pas m'y attarder car je sais que Thai ne me parlerait en aucun cas. Cependant, ma conscience prend le dessus ;

- Tu veux que j'arrête ? haleté-je.

- N...Non, surtout pas. Continue.

De toute façon, ça ne dure pas plus longtemps.

La cambrure de son dos me fait perdre les pédales. Tout est si parfait, son corps est semblable à une œuvre d'art. Des traits précis gravés dans le marbre. Une coulée de lave s'infiltre dans mes reins et je gémis. Plus fort. Le ton rauque.

Merde, Thai.

Le Nirvana m'enveloppe dans ses bras brûlants. Mes mouvements deviennent désordonnés. Thai s'agrippe aux draps, je continue. Encore, encore. Encore, bon sang ! Encore !