ANGEL || MxM

CHAPITRE IX - DONNIE

Juin 2020

Avoir toutes les femmes du monde, c'est facile. Je suis quelqu'un de charismatique. Tout le monde le dit, je ne suis pas le seul à le penser. Alors, si j'avais le cran... je baiserais vulgairement tout ce qui bouge. Mais comme un idiot, j'ai toujours pensé qu'il était préférable d'attendre la perle rare. Après un mariage arrangé par mes parents, je me suis dit que la seule façon d'être heureux, c'était de trouver la personne qui donnerait à mon coeur un coup de boost.

Et... je l'ai trouvé, sans vraiment le chercher. Il avait cet air innocent collé sur le visage, et j'avais les joues rougies par l'envie de le serrer contre moi, de ne jamais le lâcher. Honteusement, je l'avoue, il avait fait de moi une poupée de chiffon. Ce garçon s'est pointé dans ma boîte de nuit, a dansé jusqu'à ce que j'en perde haleine à sa place et j'ai senti son odeur qui, depuis, est partout avec moi. Je ne sens que lui, je ne vois que lui, comme des hallucinations qui prennent plaisir à me jouer des tours.

Ce soir, il est là. Sur la piste, à se déhancher sans oublier de passer les mains dans ses cheveux qui lui arrivent aux épaules. Dieu merci, beaucoup de personnes travaillent pour moi, parce que j'en serais incapable. Ce garçon me ramollit ; Thai. Deux jours. Deux petits jours se sont écoulés, et le voilà à nouveau dans mon environnement.

- Patron, Marco est au téléphone et souhaite vous voir.

Je lève la main en signe de désapprobation.

- Plus tard, lancé-je. Dans deux heures, maximum.

Sans donner plus d'explication à Tim, un de mes hommes, je me lève et quitte le carré VIP afin de rejoindre l'homme de tous mes rêves, de mes désirs, le seul responsable de mon état si dissipé. Je dévale les escaliers sans le lâcher des yeux, même si lui ne me voit pas et préfère danser sans se soucier du monde autour. J'approche à pas de loup, de la même manière qu'un prédateur. Thai est ma proie, pas celle d'une nuit. Celle d'une vie. Je voudrais me délecter de son corps, sentir sa peau me frôler, ne faire qu'un avec lui. Son âge ne me dérange pas, parce que le mien n'avait pas franchement l'air de le contrarier.

Il se retourne au bon moment, pile poil lorsque j'arrive à ses côtés. C'est difficile à expliquer, mais il semble soulagé. Comme si, d'un coup d'un seul, il lâchait absolument toute la pression qui l'habite. Je m'approche de plus belle et son corps se colle contre le mien. Une bulle se crée autour de nous lorsque sa tête prend appui sur mon épaule, sa pomme d'Adam mise en valeur. Je me retiens, bon sang ! Je me retiens de ne pas glisser mes doigts sur sa gorge vierge.

Il est de nouveau dos à moi.

- Et si je n'étais pas revenu ? Dit-il faiblement.

- Alors je t'aurais cherché, sache-le.

Si j'avais voulu la jouer cliché, j'aurais dit que je l'aurais cherché jusqu'à la fin de ma vie... cependant, c'est la vérité, alors je la tais. J'ai tant pensé à lui que mes nuits l'ont ressenti.

Mais les paroles passent parfois par les gestes, et je me laisse entraîner dans les vices de ce garçon qui, aussi malin que le Diable, réussit à me rendre fou. Il se tourne face à moi et ses bras entourent ma nuque. Si c'est à ça que ressemble le Paradis, laissez-moi mourir. Laissez-moi mourir au nom de ses lèvres et de ses pupilles dilatées, alcoolisées, qui ne peuvent me quitter. À cet instant, je pourrais mourir pour lui.

- Je me souviens de ton prénom, dit-il.

Sa voix est vague, comme s'il avait un peu trop abusé du whisky.

- Donnie, souffle-t-il, trop proche de mes lèvres. Tu t'appelles Donnie.

- Thaï.

« Notre histoire a débuté de cette manière ; Il a souri, et j'ai senti mon estomac se tordre, mon cœur a même raté un battement. Peut-être deux, mais ça m'est égal. Thaï m'a montré cette facette de lui que je ne soupçonnais pas ; malgré son jeune âge, il n'était pas si innocent que ça. »