Chapitre 11: La Confrontation

1 0 0
                                    

Le soir était tombé sur Porto, enveloppant la ville d'un voile obscur. Les rues étaient calmes, à l'exception des lumières étincelantes éparpillées dans l'obscurité, comme autant de lucioles dans la nuit. Dans sa chambre d'hôtel au Grand Hotel de Porto, Lambert était assis autour de la table rond situé au centre de la pièce, éclairé seulement par la faible lueur d'une lampe du plafond. Les documents que le réceptionniste lui avait remis étaient étalés devant lui, et le contenu de la lettre de la PVDE était gravé dans son esprit. Les révélations qu'il avait découvertes étaient choquantes. La lettre, frappée du sceau de la PVDE, était rédigée d'une main rigoureuse et anonyme. Elle détaillait la directive émanant directement de la PVDE, enjoignant au commissaire de résoudre les meurtres des prostituées dans la rua da Bainharia, "peu importe la manière". Cette directive éveillait en Lambert un sentiment d'injustice et d'indignation. Elle ne laissait aucune place à la véritable justice, seulement à la volonté de camoufler la vérité et de protéger les intérêts des notables de la ville impliqués dans l'affaire. Mais ce n'était pas tout. En lisant attentivement entre les lignes, Lambert perçut des références subtiles qui semblaient faire allusion au Maire de Porto lui-même. Des expressions telles que "certains membres influents de notre ville" et "collaborateurs proches du pouvoir" faisaient écho aux soupçons grandissants de Lambert. Il était de plus en plus convaincu que des personnalités haut placées étaient impliquées dans cette affaire sordide.

Le visage grave, il relut les documents une nouvelle fois, analysant chaque mot, chaque phrase, cherchant le moindre indice pouvant le mener à la vérité. Il savait que cette affaire dépassait largement les meurtres des prostituées dans la rua da Bainharia. C'était une toile complexe de mensonges, de trahisons et de complicités qui s'étendait bien au-delà du simple poste de police. Tout en étudiant la lettre, il songeait à Pereira, l'officier courageux qui avait risqué sa vie pour lui remettre ces preuves accablantes. Lambert se demandait où se trouvait Pereira à cet instant précis. Était-il en danger ? Avait-il été capturé par les hommes de la PVDE ? Ces questions le hantaient, mais il savait qu'il ne pouvait pas se permettre de laisser la peur le paralyser.

Le vent doux de la nuit caressait le visage de Lambert alors qu'il se tenait près de la fenêtre, le regard perdu dans l'obscurité de Porto. Une cigarette à la main, il laissa ses pensées divaguer, épuisé par la journée éprouvante qu'il venait de passer. La fatigue gagnait peu à peu son esprit, et il décida qu'il était temps d'aller se coucher. Le lendemain matin, Lambert se leva, déterminé plus que jamais à découvrir la vérité derrière ces meurtres horribles et les liens avec des personnalités influentes de la ville. Il savait que le premier pas crucial serait d'interroger le Maire de Porto lui-même. C'était un risque énorme, mais Lambert sentait qu'il n'avait plus le choix. Il devait confronter le Maire pour savoir s'il était impliqué dans cette toile de corruption ou s'il était lui aussi une victime. Après un petit-déjeuner rapide, Lambert se dirigea vers la mairie, se fondant parmi les passants affairés qui arpentaient les rues de la ville. Arrivé à destination, il fut accueilli par un bâtiment majestueux, témoignant du pouvoir et de l'autorité qui y régnaient. L'entrée de la mairie était gardée par des agents de sécurité, mais grâce à son badge d'Interpol, Lambert réussit à pénétrer dans l'enceinte du bâtiment. Au fur et à mesure qu'il gravissait les étages, il sentait la tension monter en lui. Il était sur le point de confronter l'un des hommes les plus puissants de la ville, et il ne savait pas quelles réactions cela provoquerait.

L'entrée de la mairie, une imposante structure de style néoclassique, était gardée par des agents de police en uniforme. Les murs étaient ornés de peintures représentant des scènes historiques de la ville, et les lustres en cristal répandaient une lueur chaude et tamisée. Les sols en marbre poli résonnaient doucement sous les pas de Lambert alors qu'il pénétrait dans le hall central, où il fut accueilli par un grand escalier en marbre menant aux étages supérieurs. Au fur et à mesure qu'il gravissait les étages, la tension montait en lui. L'atmosphère était chargée d'une aura de pouvoir et d'autorité. Les couloirs étaient décorés avec goût. Les portes des bureaux étaient en bois massif, avec des plaques en laiton gravées des noms des différents fonctionnaires. Lambert se trouva finalement devant une porte en chêne richement sculptée portant l'inscription "Bureau du Maire". Il hésita un instant, sentant l'ampleur de la situation. Mais il se ressaisit rapidement, conscient que chaque minute comptait dans cette enquête complexe. Lorsqu'il ouvrit la porte, il fut accueilli par une fonctionnaire en tailleur et chignon, assise derrière un grand bureau en acajou. Ses yeux scrutèrent Lambert avec méfiance.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jan 29 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

L'assassin de la BainhariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant