Chapitre 2: Ce n'est que le début

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Le matin se lève, avec lui, la brume commence à disparaître doucement, la pluie a enfin cessé de tomber au bonheur des habitants. Le ciel est toujours gris, il semble encore bien chargé. Les premiers riverains commencent à se réveiller et se préparer, pour débuter leur journée. Le corps de la pauvre Anita est devenu froid et rigide, les rares personnes qui sont déjà dehors passent devant elle sans même y prêter attention. La rue commence, peu à peu, à être chargée de monde, un jeune enfant âgé d'environs 8 ans sort précipitamment d'une maison située en face de l'endroit ou repose le corps de la jeune femme, quand il marque un temps d'arrêt et la remarque, sans réfléchir, il s'apprête à commettre son méfait favori, à savoir faire les poches aux passants. Il s'approche doucement d'Anita, dans l'objectif de lui dérober le peut d'objet de valeur qu'elle peut avoir, enfin si toute fois elle en a, quand dans la précipitation il bouscule son corps qui s'effondre sur les pavés en pierre de la rue, le jeune garçon remarque immédiatement que le mur contre lequel elle était appuyée est recouvert de sang, tout comme le sol ou elle était assise, il devient livide et se met à hurler. 

-Elle est morte, elle est morte, dit-il en courant se réfugier chez lui. 

D'un coup, la rue s'est arrêté de vivre, elle était comme paralysé, les portes et fenêtres des habitations aux alentours se sont ouvertes, une foule, c'est amassé autour du cadavre de la jeune femme et l'ont entend.

-C'est Anita la jeune catin, qui passe ses journées dans la taverne de Pedro.

-Qui la tué ? 

La foule se fait de plus en plus nombreuse, les gens affluent des rues voisines, la nouvelle de la mort d'Anita s'est répandue plus vite qu'une traînée de poudre, en à peine dix minutes deux agents de police arrivent sur place. Tous deux, vêtus d'un uniforme de couleur bordeaux, avec a leur taille, une grosse ceinture en cuire noir à laquelle pendait du côté gauche un bâton et à droite rangé dans leur étui un revolver.

-Poussez-vous, laissez-nous passer, dit l'un d'entre eux.

Très rapidement, ils dépistèrent la foule, ou du moins ils la repoussent et essayent avec de grande difficulté, de préserver la scène de crime, il ausculte le corps et commence à recueillir les premiers témoignages, l'un d'eux se dirige ver le jeune garçon pour recueillir sa version des faits, peut de temps après l'arrivé des deux agents, le corps est retiré pour être emmené à l'hôpital de Santo António. Les policiers ne restent pas plus de quinze à vingt minutes sur place, puis dispersent une dernière fois la foule avec virulence et repartent. L'enquête de quartier est bouclée en quelques minutes et tout le monde reprend sa petite vie. Cette triste nouvelle est déjà parvenue aux oreilles de Pedro, celui-ci est effondré et en pleure, il considérait Anita comme sa petite sœur. Pour lui, pas de doute, c'est le pécheur qui est à l'origine de ce crime odieux. Pedro décide de se rendre au poste de police pour parler à l'officier chargé de l'enquête, le poste se trouve à seulement quelques dizaines de mètres de la rue de la Bainharia. En à peine cinq minutes Pedro arrive au poste, il passe la lourde porte en bois blanc et pénétré à l'intérieur, face à lui un agent est en poste derrière ce qui semble être un comptoir servant à accueillir les citoyens. 

-Monsieur, bonjour, comment je peux vous être utile ?-Je suis Pedro, je tiens une des tavernes dans la rue Bainharia, je voudrais parler à l'officier chargé de l'enquête concernant la jeune femme retrouvée morte dans la rue tôt ce matin.

-Un instant s'il vous plaît.

L'homme sort de derrière son comptoir et se rend dans le bureau de l'officier en chef, il ressort une dizaine de minutes plus tard et explique à Pedro, que l'affaire a été classée et que tout laisse à penser que c'est un vol qui a mal tourné. Pedro est choqué de voir avec quelle vitesse ils ont classé l'affaire. 

-C'est parce qu'elle était une prostituée que vous ne faites pas d'enquête ? dit-il avec une certaine agressivité. Elle était dans mon établissement avant qu'elle ne soit tuée et il y a eu une altercation avec un client. -Monsieur, gardez votre calme, ou je serais dans l'obligation de vous arrêter -Mais ... ,

Pedro n'a pas le temps de finir sa phrase, que l'agent de police sort de derrière son comptoir, le prend par le bras avec virulence et le jette dehors avant de rentrer il se retourne et lui dit.

-Je vous ai dit que l'affaire était classée, l'homme, tourne les talons puis rentre dans le poste.

Dépité, anéanti, Pedro se relève, frotte ses vêtements, et rentre l'âme en peine chez lui, les larmes coulent le long de son visage, une partie de lui était morte en même temps que son amie Anita. Les jours passent, la vie dans la rue de la Bainharia avait repris un cours normal, les bonnes vieilles habitudes avaient repris, certains hommes, venaient toujours recherché du plaisir et d'autre venait simplement échapper à une vie monotone, sans grande folie. Environ une semaine après le crime horrible perpétré sur Anita, une autre jeune femme, elle aussi prostituée, était décédée dans les mêmes conditions. Son corps avait été retrouvé en bas de la rue à la jonction avec la rue de Mercadores, là aussi, ce crime avait été classé sans suite par les forces de l'ordre. Une certaine peur avait fait son apparition dans la rue et les rues voisines. Les habitants sortent de moins en moins le soir, les tavernes ferment plus tôt, seuls les marins, qui sont de passages, passent une grande partie de leur soirée dans les tavernes et bordels de la rue. Environ six jours après le second meurtre, une autre femme succombe à ce tueur anonyme, cette fois les forces de l'ordre ne peuvent pas fermer les yeux et n'ont pas d'autre choix que de confier cette tâche. L'enquête est confiée à l'officier Pereira. 


L'assassin de la BainhariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant