Tout comme le Jour ne pourrait exister sans la Nuit, Gabriel et Joshua sont nés pour être à jamais liés.
Depuis toujours, alors que s'extirpait à peine leur premier souffle, la société s'était déjà chargée de les ranger dans une case. Trop petite p...
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Cher Gabriel,
J'ai quelque chose à te dire.
Certaines vérités que je me sens enfin prête à partager avec toi.
Quand bien même je t'ai forgé un cœur plutôt solide, je te souhaite qu'il soit bien accroché car, malgré tout ce que tu auras pu enduré, c'est maintenant à mon tour de me livrer.
Tu es arrivé à un moment de ma vie où les subtilités semblaient s'effacer. Un monde où les nuances n'existaient pas. Sans couleur, sans éclat. Une période où je m'égarais entre chaque intervalle, dans l'espoir qu'on puisse m'oublier autant que j'étais prête à me délaisser. Une époque où tout l'insensé et l'imaginaire prenaient bien plus de vie que la morne réalité qui m'entourait. Pourtant, aussi triste cela puisse être, tu es arrivé pour les illuminer, ces moments interminables où le jour et la nuit semblaient s'inverser.
Aujourd'hui, après tant d'années, je crois pouvoir affirmer être passée par de nombreuses épreuves avant de parvenir à t'écrire ces quelques mots.
Six ans que tu parcours mes songes comme des routes infinies, sans repos ni sortie. Six ans que tu peuples un univers où le silence s'approprie le son de ta voix, où l'obscurité arbore un visage marqué mais délicat, où le vide s'emplit d'émotions au rythme de tes propres palpitations.
Tu as toujours été là.
Chaque fois que j'ai tenté de t'adresser ces quelques lignes avec la douceur la plus infime qui soit, les larmes n'ont jamais cessé de couler.
Et une fois de plus, je m'immerge dans le limpide océan de sentiments que je souhaite te partager. De la joie, de la tristesse, un peu de colère, mais surtout, avant tout, de l'amour.
Peut-être penses-tu que je suis celle qui t'a permis d'exister, qui t'a guidé et t'a mené là où tu devais probablement te trouver. Pourtant, tu ne saurais imaginer combien ton existence était la raison de ma propre rédemption.
Nous avons tous des choses à nous faire pardonner. Envers les autres et envers nous-mêmes. Des erreurs qui pèsent sur notre conscience et un besoin irrépressible de reconnaissance. Je crois sincèrement que, dans toute cette obscurité qui subsistait autour de moi, tu étais la lumière destinée à me guider. Tel un phare dans mes nuits noires.
Alors non, Gabriel, je ne suis pas celle qui t'a animé, soutenu, permis de vivre au delà de mes propres pensées... Tu es celui qui m'a incontestablement sauvée.
Ce ne sont que quelques mots maladroits écorchés sur du papier, mais sache que je te serais, pour toujours et à jamais, reconnaissante pour tout ce que tu es. Alors allons plus loin que la fin de nos chapitres, au delà de ces quelques pages et de ces quelques mots, et ne cessons jamais de grandir.
De tout mon cœur,
Noske Malrow.
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