Tout comme le Jour ne pourrait exister sans la Nuit, Gabriel et Joshua sont nés pour être à jamais liés.
Depuis toujours, alors que s'extirpait à peine leur premier souffle, la société s'était déjà chargée de les ranger dans une case. Trop petite p...
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Baltimore, Irlande, 4 Octobre.
Un frêle rayon de soleil se mit à percer par delà le store vénitien. La vitalité du jour parut en de légers fragments de lumière sur les murs tapissaient de fleurs et le bois vernis des meubles, minutieusement disposés dans le salon.
L'un d'eux vint délicatement effleurer le visage ensommeillé de Joshua. Allongé bien droit sur le canapé, la tête reposant contre l'accoudoir molletonné et les mains posées sur son ventre, suivant le rythme sensible de sa respiration. Joshua était plongé dans un sommeil serein, d'où rien ne pouvait l'extirper. Pourtant, peu à peu l'éveil commençait à percer. Il ressentit, à mesure que le soleil s'élevait un peu plus dans le ciel, la tendre chaleur s'attardait sur ses traits paisibles. Elle semblait l'appeler, d'une voix inaudible, à se réveiller tout doucement. Une prévenance à tel point semblable à l'affectueuse caresse d'un être, cherchant à le sortir de son profond sommeil, sans le brusquer, en usant tout simplement de douceur.
Par delà les murs de la chaumière dans laquelle il résidait avec sa famille, le jour prenait de plus en plus de place et le soleil irradiait dans le bleu du ciel. Bien que les rues avaient commencé à revêtir leur robe d'automne brunie, les allées tapissaient de feuilles mortes et une légère brise exhalant le parfum échauffé du bois fumant dans les cheminées, le temps radieux troublait le début de la saison.
Joshua ouvrit doucement les yeux, papillonnant légèrement des paupières pour accorder à sa vue le temps de s'accommoder. Il ne lui fallut que peu de temps avant que son esprit, désengourdi du sommeil dans lequel il était plongé, rétablit les derniers détails de la veille.
En compagnie de sa petite sœur Clarisse, Joshua était parti en randonnée dans le bois de Knockomagh où la nitescence d'un jour tout aussi radieux sublimait la nature avec légèreté. Le turquoise de l'eau du Lough Hyne, moins intense que lors des jours d'été, demeurait merveilleux. Josh et Clarisse avaient emmené avec eux un pique-nique préparé sur un coup de tête, embarqué avec quelques affaires dans leur sac-à-dos de voyage qu'ils traînaient depuis des années. Pour les avoir vu si souvent partir en vadrouille, armés de leur casse-croûte et de leur détermination habituelle, leur mère avait fini par les affubler du surnom bien choisi de « Super - Tramps » – de véritables aventureux. Pour Josh et Clarisse, l'appréciation des moments soudains, imprévus, était sensiblement meilleure quand ils apportaient leur lot de positivité, comme leur désir subit de partir à l'aventure.
Un tendre sourire modela le visage de Josh. Cela suffisait à l'emplir de bonnes ondes, bien que la fatigue n'était jamais loin. A peine eut-il ouvert les yeux sur ce nouveau jour que les braises de l'épuisement, à peine consumées, se ravivaient. Un disque rayé qui persistait à rejouer la même scène dont-on savait tout, jusque dans les détails les plus imperceptibles.
Josh passa mollement sa main sur son visage dans l'optique de réveiller, à leur tour, les parcelles de sa peau encore endormies. Dans la poursuite de son réveil, il se redressa doucement pour venir s'asseoir. La position stimula les muscles de son dos sortis de leur paisible position, impliquant de venir les étirer un bon coup.
