Chapitre 7 : Douceur et douleur

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-Quand est-ce-que je pourrais sortir de l'hôpital ? Demande Izuku.

Voilà deux semaines qu'il se trouve à l'hôpital.

-Vous pourrez sortir quand votre corps aura repris. Vous êtes encore assez faible et vous ne devez en aucun cas faire des exercices trop dur. Vous allez avoir de la rééducation.

-Je vois... Mais... Comment va mon corps. Demande Izuku.

-Vous vous remettez bien.

-Physiquement. Je ne me suis pas encore vu. Je ne sais pas à quoi je ressemble.

L'infirmière ne dit rien. Elle baisse la tête.

-Vous... Votre corps est... Il y a énormément de coupure et de hématome. Vous allez garder des citatrices à vie notamment sur les bras. Votre visage n'est pas trop abîmé malgré les coupures et les bleus. Vous êtes un... Survivant. Dit-elle avec un sourira avant de sortir.

Izuku reste seul dans sa chambre et soupire. Le téléphone se met à sonner ce qui surprit le vert sur le coup. Il décroche.

-Allô ?

-Bonjour Deku, c'est moi. Comment vas-tu ? Demande Katsuki au bout du téléphone.

-Bonjour Kacchan ! Je vais bien. J'ai hâte de sortir. Et toi ? Ta journée se passe bien ?

-Oui. Je m'ennuie un peu. Heureusement, Kirishima me donne des nouvelles de l'affaire. Le connard est placé en détention en attendant le procès, ils vont attendre que tu sois sorti de l'hôpital pour commencer le procès. Tu as vu le médecin aujourd'hui ?

-Oui. L'infirmière est venue pour me faire un compte-rendu. Je dois attendre encore et j'aurai de la rééducation. Les médecins refusent que je me vois dans un miroir. Je suis si laid à voir ?

Katsuki ne dit rien pendant un moment.

-Ton corps a gardé des traces. Tu es d'une extrême maigreur, avec des bleus, ton visage est lui aussi marqué par ce que tu as vécu. Tu n'es pas laid. Tu es encore touché par la douleur et la souffrance. Mais pour moi, tu n'es pas laid. Tu ne l'as jamais été et tu ne le seras jamais.

A l'entente de ces mots, Izuku sent une vague d'émotion.

-Kacchan... Je... Je suis désolé. Dit le vert.

-Quoi ?! S'énerve Katsuki au téléphone. Qu'est-ce que tu racontes ?!

-S-si je n'étais pas sorti avec lui, rien de tout ça ne serait arrivé... On apprend aux enfants à ne pas se fier aux apparences et moi, je n'ai pas fait attention... Je me suis mis tout seul dans cette situation.

-Ta gueule Deku ! Cri Katsuki au téléphone. Tu te rends compte de ce que tu dis ?! Mais merde ! Tu es la gentillesse incarnée ! Tu es si bon, si généreux, tu ne fais pas attention aux apparences, tu ne juges personne et ça, c'est comme ça que tout le monde devrait vivre ! C'est horrible ce qu'il t'est arrivé mais merde quoi ! Grâce à toi, des familles peuvent enfin faire leur deuil, des futures victimes sont sauvées et un salopard va pouvoir pourrir en prison ! C'est moi qui suis désolé... Si je ne t'avais pas abandonné, tu n'aurais pas subi ces sévices aussi longtemps. Tu es courageux Deku, tu es celui qui l'a livré.

Izuku laisse ses larmes couler sur ses joues. C'était tellement réconfortant d'entendre son ami d'enfance lui dire ces paroles.

-Merci Kacchan...

-Je vais essayer de venir te voir dès que j'ai terminé le boulot. Et si tu veux, en sortant de l'hôpital, je t'inviterai à la maison et je te ferai du katsudon.

-Tu te souviens que c'est mon plat préféré ? Demande Izuku en essuyant ses larmes.

-Bien sûr. N'oublies pas que je suis un génie.

Cet humour détend Izuku qui sourit. Ils restent un moment au téléphone avant que Katsuki ne raccroche, devant reprendre son travail. Izuku se retrouve de nouveau seul à attendre que le temps passe. Dans l'après-midi, sa mère vient accompagnée d'un homme avec un costume, maigre, blond aux yeux bleus.

-Bonjour mon bébé ! Comment vas-tu ? Demande Inko avec un sourire.

-Bonjour maman. Je vais bien merci. Qui est ce monsieur ?

-Bonjour monsieur Midoriya, je suis Yagi Toshinori et je suis avocat. Votre mère m'a engagé pour assurer votre défense lors de votre procès. Vous n'avez pas besoin de me raconter, j'ai pris la liberté de consulter les données que m'a donné la police. Cependant, je dois discuter avec vous de la procédure, vous expliquer comment se passe un procès, comment nous allons organiser notre contre-attaque et faire en sorte que vous soyez dédommagé à la hauteur du préjudice que vous avez connu.

-Je ne demande rien. Je ne veux pas toucher un centime de l'argent de cet homme. Je préfère de loin qu'il serve à des œuvres caritatives. Je demande simplement qu'il aille en prison et que je puisse avance.

-Rassurez-vous. Même s'il doit avoir des avocats, il va tout de même payer. De toute façon, le procès se déroulera en huit-clos. Vous ne serez pas assailli par la presse ou les curieux. Votre nom ne sera pas divulgué.

-Merci beaucoup pour ça. Dit Izuku.

-Je tenais à ce que tu vives confortablement et dans la tranquillité. Intervient Inko avec un doux sourire.

-Merci maman. Mais, Kacchan sera là j'espère.

-Si vous parlez de monsieur Bakugo Katsuki, il sera entendu car l'accusé a porté plainte contre lui pour coup et blessure. Mais cette plainte n'aboutera nulle part. Il ne gagnera pas la sympathie des jurés.

-Je vois. J'espère que Kacchan n'aura pas de problème avec sa hiérarchie.

-Ne t'en fais pas mon bébé. Il ne sera pas renvoyé pour ça. Il aura une mise à pied c'est tout. Rassure Inko.

Izuku sourit et regarde l'avocat.

-Je vous remercie monsieur. Mais, j'aimerai me reposer un peu maintenant. Dit le vert.

-Bien entendu, je reviendrai vous voir à votre sortie d'hôpital.

L'avocat sort de la chambre et laisse Izuku et sa mère seuls.

-Maman. Est-ce que tu peux me donner ton téléphone s'il te plait ?

-Pourquoi mon bébé ? Demande-t-elle.

-Parce que... J'ai besoin de me voir. Je veux me voir.

-Je ne peux pas Izuku. Ce serait trop difficile pour toi.

-Pour moi ou pour toi ? Je comprends que tu ne veux rien savoir mais moi, j'ai besoin de savoir à quoi je ressemble.

Elle lui donne à contre cœur son téléphone. Izuku ouvre la caméra et regarde son reflet. Il voit alors son visage. Son teint cadavérique. Ses yeux creusés. Ses joues tombantes. Les traces de coups encore bien visibles. Ses cheveux arrachés sur le côté droit de son visage. Il rend le téléphone à sa mère et lui demande de partir. Elle le fait, bien tristement. Une fois seul, Izuku se met à pleurer silencieusement.


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