Chapitre 12

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Tout se passa vite, trop vite pour moi. L'humain, l'arbalète, ma sœur... Je me retournai et observai ma petite sœur qui jonchait sur le sol.

« Sméraldo ??? »

Je m'approche craintivement. Le fait qu'elle ne me donnait aucune réponse m'effraya.

« Petite sœur ??? »

Afin d'arriver à sa hauteur, j'utilisai ma tête et essayai tant bien que mal à bouger la sienne. Mais elle ne répondit pas, elle n'émit aucun son, ne fit aucun mouvement, un silence total.

« Sméraldo réveille-toi ! Ce n'est plus drôle ! » m'exclamai-je.

Je sentais mes larmes monter. Pourquoi ne se réveillait-elle pas ? Ce n'était pas son genre de faire des blagues comme ça. Mon grand frère Étincelle se posa à coté de moi et ne dit rien. Je me retournai vers lui, j'éclatai en sanglots, mon frère déplia son aile gauche et me fit un câlin.

« Aide-moi à la réveiller, Étincelle ! »

Je sortis de son étreinte et je continuai à bouger la tête de ma tendre sœur pour essayer de la réveiller. Étincelle ne bougea pas, et resta très raide. Une couleur que je ne connaissais pas jusque-là m'envahit et je me tournai vers lui.

« POURQUOI TU FAIS PAS TON RÔLE DE GRAND FRÈRE POUR UNE FOIS DANS TA VIE ! JE T'AI DIT DE M'AIDER !

-Astriia...

-QUOI, ASTRIIA ? JE T'AI DONNÉ UN ORDRE, TU VIENS M'AIDER !

-SMÉRALDO EST MORTE !!! »

J'arrêtai de pleurer. Que venait-il de dire ? Sméraldo n'est pas morte, ce n'est pas possible...

« ELLE S'EST SACRIFIÉE POUR TOI, ELLE T'A SAUVÉ LA VIE ! »

La voix colérique et brisée de mon frère me fit me sentir au plus mal. Je me retournai vers lui, ses yeux reflétaient toute la colère qu'il éprouvait, ainsi que la douleur.

« C'est de ta faute si elle est morte ! Foudre a raison, tu n'es qu'un monstre ! »

Je baissai mes oreilles et me mis en boule. Non, ce n'est pas possible... Sméraldo n'est pas morte, elle ne m'a pas sauvée... Ce n'est pas possible...

« Au lieu de donner des ordres, remets-toi en question ! »

Étincelle s'éloigna de moi et se roula en boule un peu plus loin pour pleurer. Je regardai ma petite sœur, elle avait les yeux clos. Mais quelque chose attira mon attention, quelque chose que je n'avais pas vu jusque-là. Une flèche était logée dans le corps de ma petite sœur. Je baissai les yeux et aperçus une flaque de sang. Instinctivement, je regardai mes pattes avant, recouvertes du sang de ma sœur. Je me mis à pleurer. Ce n'était pas moi, ce n'est pas possible...

« Les enfants, vous êtes où ? »

Je sentis une présence s'approcher de moi. Je ne bougeai pas. Actuellement ; je voudrais être morte aussi. Ma mère se mit à rugir de douleur. J'essayai de me cacher derrière l'arbre et de me faire la plus petite possible. Tout ceci était un cauchemar, un vrai cauchemar... Je n'osai pas regarder ma mère, ni mon frère. Ma mère continua à hurler, cet hurlement me donnait juste envie de m'enterrer sous terre et de ne plus jamais sortir. Je sentis une deuxième présence surgir sans aucune grâce. C'était mon père. Je le regardai discrètement, je le vis s'approcher de ma mère et utiliser ses ailes pour qu'elle puisse se lover contre lui.

« Ça va aller ma chérie, ça vas aller. »

Ma mère continua à pleurer encore pendant quelques secondes, et elle sortit finalement de l'étreinte de mon père. Ce dernier se retourna vers mon frère et s'avança vers lui.

« Où est ta sœur ? Grogna-t-il.

Mon frère ne répondit pas, mais jeta un œil dans ma direction. Mon père se retourna et me vit cachée derrière l'arbre. Ma mère se précipita dans ma direction, me lécha doucement la tête et colla la sienne contre.

« Tu es vivante ! Je ne veux pas te perdre aussi... »

Ma peur retomba peu à peu. Je regardai ma mère, qui me lança un sourire triste mais rassurant.

« Et toi, où est-ce que tu étais ! s'écria mon père à l'adresse de mon frère.

-Je...

-OÙ EST-CE QUE TU ÉTAIS !

-J'étais dans les airs pour tirer...

-TU AURAIS DÛ METTRE TES SŒURS À L'ABRI ! TU N'ES PAS EN ÂGE DE TE BATTRE !

-Mais...

-IL N'Y A PAS DE MAIS, ÉTINCELLE ! TU A FAILLI DANS TON RÔLE DE GRAND FRÈRE ! UNE DE TES SŒURS EST MORTE ! TU AURAIS BIEN PU PERDRE LA DEUXIÈME AUSSI !

-Papa...

-NON, tu m'as déçu Étincelle ! Tes sœurs étaient en danger, et au lieu de penser à les protéger, tu n'as pensé qu'à toi.

-Fantôm, c'est à cause de moi si on a perdu notre fille. J'aurais dû les faire partir quand j'ai vu les hommes et ces dragons. Il a essayé de les protéger. Il n'a pas pu sauver les deux, mais il en a sauvé au moins une. »

Mon père se retourna vers maman et baissa la tête. La perte de Sméraldo faisait perdre à tout le monde la raison. Il se retourna vers mon frère, qui s'était fait petit jusque-là.

« Je suis désolé, fils. Et je suis désolé, ma fille. »

Mon père s'avança vers le corps sans vie de Sméraldo. Il le prit dans sa gueule et s'envola, mais il s'écroula bien vite sur le sol, en grognant de douleur.

« Fantôm ! Tu vas bien ? » s'écria ma mère en s'avançant vers lui.

Ce dernier posa Sméraldo et se releva tant bien que mal. J'aperçus une partie de son aile gauche manquante, ce qui le déséquilibrait donc.

« Je vais bien Isis, ne t'en fais pas. »

Il reprit Sméraldo dans sa gueule et s'envola avec beaucoup de difficulté. Ma mère me prit dans sa gueule et s'envola à la suite de mon père, et Étincelle nous suivit. Je regardai le vide. Beaucoup de corps de dragons, ainsi que d'humains, jonchaient le sol, le feu éliminait toutes les traces de cette journée en consumant les corps. Aux loin, deux-trois navires s'éloignaient doucement. Le soleil reflétait la lueur de l'eau qui avait une couleur rougeâtre. Un spectacle horrible à voir. Ma mère s'aventura dans le nid, et c'est là qu'on vit beaucoup de corps de jeunes dragons, dont quelques dragonnets, sur le sol. Des corps de beaucoup de Furies, ainsi que d'humains était présents. Et l'odeur de la peur et de la mort régnaient en maîtresses. Ma mère se posa à l'endroit où se trouvait notre nid. Entre tous les endroits, c'était le seul qui n'avait pas bougé. Je me réfugiai contre les roches imprégnées de nos odeurs, et notamment celui de Sméraldo. Mon frère s'avança prudemment vers moi, je le regardai et le dévisageai. Ce dernier ignora et continua à avanccer. Je lui grognai méchamment et il s'arrêta. Il retourna sur ses pas et s'éloigna. Soudain, une Furie Nocturne au yeux jaunes surgit dans notre cocon, effrayant mon frère au passage.

« Le roi Foudre souhaite réunir les Furies restantes.

-Foudre n'est pas roi, on ne l'a pas élu.

-Je me fiche de ton avis, le roi demande de nous réunir. »

Sur cela, la Furie s'éloigna. La seule chose qui me traversa l'esprit, c'est que quelque chose de mauvais se préparait, surtout venant de Foudre...

Dragon, La légende des Furies tome 1 la découverte du mondeDonde viven las historias. Descúbrelo ahora