Chapitre 9

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« Seigneur Grimmel ? »

Ce dernier ne se retourna pas et regarda l'horizon, captivé par le lever du soleil et le reflet magnifique de l'eau.

« Seigneur Grimmel ? »

Il soupira et se retourna vers Havard. Cet homme suivait en question, pour éviter de perdre sa place de Main. C'était à la fois drôle pour Grimmel mais aussi lassant.

« Que veux-tu, Havard ?

-Nous nous approchons d'un gros nid de Furies. Vous voulez qu'on le contourne, ou vous souhaitez attaquer un plus petit ? »

Grimmel réfléchit à sa proposition. Il se retourna et regarda encore le lever du soleil à l'horizon, son dos droit et ses mains placées derrière. Il leva la tête au ciel, profitant du courant d'air frais. Le printemps était là. Ce qu'appréciait encore plus le jeune chasseur.

« Écoute Havard, tu sais très bien que je souhaite me faire une réputation. Pourquoi j'attaquerais un petit nid ?

-Je...

-On est bien d'accord que ce nid est bien le plus proche de Toniake ?

-Oui Seigneur.

-Allons donc anéantir ce nid. »

Havard hocha la tête et s'éloigna de Grimmel. Ce dernier ne s'était pas retourné, et continua de fixer un point invisible dans l'océan. Cela faisait à peine trois semaines que le coup d'État sur Toniake avait eu lieu, et que son amante Ida était cheffe de l'île. Juste avant le départ, Grimmel n'avait pas attendu, et avait demandé sa main. Il aimait certes Ida, mais c'était aussi une protection. En étant à nouveau le chef et en plus avec Ida, il aurait encore plus de liberté et de pouvoir, par rapport avec Klothide. Et donc à son retour, il épouserait Ida. C'est vrai que les deux avaient un petit écart d'âge, mais Grimmel s'en fichait royalement. Même si c'était la mère de Lagherta.

Grimmel décida de bouger pour rejoindre ses appartements. Une fois arrivé, il ouvrit son carnet pour contempler les dessins, mais il s'arrêta sur l'un d'eux. Ses yeux s'humidifièrent. Avec ses doigts, il retraçait tous les traits de son visage. Il craignait que son visage ne s'efface au fil du temps. Voilà presque sept ans que la femme de sa vie avait disparu. On lui avait dit qu'au fil des années, la douleur de la perte d'un proche disparaîtrait. Mais pour lui, cela le renforçait de plus en plus. Il lui arrivait encore de faire des cauchemars de cette nuit-là. Et même de trouver des solutions pour ne pas qu'elle se fasse tuer. En examinant le dessin, son visage dévoilait toute la douceur qu'il avait connue, et ses yeux qui exprimaient une douceur et aussi une curiosité. Il se rappela quand il avait fait ce dessin. Ils étaient tous les deux dans un champ. Lagherta regardait les fleurs qui venaient d'éclore, tandis que Grimmel était à côté avec son carnet de dessins. Et quand elle s'était retournée pour savoir ce qu'il faisait, il avait figé son visage dans le dessin. Au début avec quelques traits rapides. Puis le soir, quand il rentrait chez lui, il finissait le dessin. Grimmel contempla le dessin, mais sa vue se troubla. Il se mit a pleurer, seul, dans ses quartiers. Lagherta lui manquait cruellement.









« Que fais-tu Grimmel ? »

Lagherta regarda son petit ami. Ce dernier avait un carnet et un charbon dans sa main droite.

« Rien de spécial, je dessine.

-Et qu'est-ce que tu dessines ? demanda la blonde avec malice.

Dragon, La légende des Furies tome 1 la découverte du mondeМесто, где живут истории. Откройте их для себя