47- Le reflet de nos pensées -

Start from the beginning
                                        

- Ton peuple lui il ne te tournera pas le dos, là dessus tu as fait le bon choix, assenais-je.

Je l'entend souffler et il m'appelle :

- Nawa. Je ne sais pas ce que tu attends de moi. Je ne sais pas comment me racheter. Tout ce que je sais, c'est que tu comptes plus que tout au monde pour moi et que sans toi je ne vaux rien. Mon peuple... je m'en fous. Puisqu'il m'aimera quoi qu'il arrive, et même si ce n'est plus le cas, j'en ai rien à foutre tant que je t'ai toi. Laisse moi une chance, je perds la tête à essayer de comprendre ce qui se passe dans la tienne...

Je tente de rester de dos mais c'est plus fort que moi, je me retourne et reste figée, devant lui.

- Parce que je t'aime. Je t'aime plus que je n'ai jamais aimé et je n'ai jamais cessé un seul instant de t'aimer. Et que t'aimer est un risque que je prendrais autant de fois qu'il le faut, poursuit-il comme si ses mots précédents n'étaient pas suffisants.

Je mets sa tête entre mes mains et colle son nez au mien doucement. Oui, je le travaille un peu. Nous fermons les yeux et je sens son souffle chaud sur ma peau abîmée. Cette proximité, que je n'avais pas eu depuis assez longtemps, ou du moins cette tension qui règne entre nos deux êtres, me fait chavirer. Ma respiration s'accélère et il pose ses douces mains sur les épaules avant de les faire glisser sur mes bras.

- Laisse moi t'embrasser, je t'en supplie, murmure t-il extrêmement bas,

- Je ne peux pas, dis-je d'un ton à peine audible.

Je sens son visage se contracter contre le mien et il resserre son emprise sur mes bras durant une ou deux secondes. Le silence qui nous entoure nous laisse seuls, perdus, ne sachant pas quoi faire. 

- Mais je t'ai dis que je t'aimais. Que veux tu de plus ? s'obstine mon bien aimé sans bouger, sa tête toujours collée à la mienne. 

- Un long discours ne parvient pas à recoller ce qu'un seul mot a su briser et tu en a conscience, le raisonnais-je. 

- Nous n'avions pas le droit, tu le sais bien, persiste t-il. 

Je souffle et lui répond :

- Mais nous pouvions le faire. Désobéir, comme nous l'avons fait si souvent. 

Je recule légèrement et avance vers l'un des arbres. M'y connectant, Neteyam me suis dans mon mouvement en me lançant un regard interrogatif, ayant aucune idée de ce que je fabrique.

- Tu te doutais que je serais ici pas vrai ? demandais-je en changeant de sujet.

- A la seconde où j'ai vu ces arbres j'ai su que tu y serais, donc quelque part, oui, reconnait-il.

- Tu entends leurs voix ? 

Il acquiesce. 

- C'est ce que j'entends en permanence. Ma tête n'est jamais calme, c'est toujours un brouhaha sans fin qui s'y déroule. Je ne serais jamais comme les autres.

Il me regarde, attendant que je finisse. 

- Je cherche des réponses, j'en ai besoin. Je ne sais pas qui je suis Neteyam, je ne peux pas continuer ma vie sans avoir la moindre réponse à qui je suis réellement. Je ne sais même pas si mon prénom et mon âge sont réels. Je n'ai aucune base, je me suis construite à partir de rien, je me suis réinventé. Tout ça à cause de moi même. 

- Tu n'y peux rien. Et un prénom et un âge ne font pas une identité. 

- Si je n'avais pas perdu la mémoire, je n'en serais pas là, avouais-je avec des remords. Nos ancêtres sont ici et j'ai beau chercher je ne trouve aucune réponse. Tout ça, ça m'épuise, et je sais que j'ai besoin d'un soutien, mais je ne vois que toi et je ne veux pas t'empoisonner petit à petit à cause de tout ça, dis-je en prenant ma tête dans mes mains après m'être déconnectée.

Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OC | EN PAUSE Where stories live. Discover now