Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OC | EN PAUSE

- L'un sans l'autre -

Et il part.

Il vient de rajouter son nom à mon prénom et il part. Je tombe à genoux et laisse encore quelques larmes couler difficilement, signe que j'ai déjà trop pleuré. J'observe mes alentours, restés vides. Je ne vois plus le monde comme avant. Avant, tout était si beau, si resplendissant, si lumineux. Maintenant, tout est si morose, si triste, si sombre. Je rejoins ma hutte à pas lourds et m'affale sur mon lit avant de sombrer dans le sommeil, épuisée par toute cette accumulation d'émotions. Mon sommeil est des plus agité, je ne fais que de me réveiller toutes les demies heures environ. C'est un calvaire. A chaque fois j'ouvre mes yeux, en sueur, après avoir rêvé que tout le monde était contre moi, ou alors je vois Neteyam avec une autre, bien plus belle, et il a l'air bien plus heureux qu'avec moi.

Cette pensée me provoque une horrible douleur à la poitrine et à la tempe. Je grimace en posant mes mains aux points douloureux avant de tenter de me rendormir, sans succès. Je me mets donc en tailleur sur mon tapis et commence à cogiter. Tout plein de questions envahissent mes pensées et leurs réponses, elles, manquent sans surprise à l'appel. Le mal m'envahissant, je grogne et prend ma tête dans mes mains.

- Putain ! Jurais-je.

Je me lève brutalement, en colère contre moi même, et me dirige vers l'extérieur, où le soleil commence à faire son apparition. La lumière rosée mélangée au ciel topaze donne un mélange juste magnifique. Je m'étire et laisse le soleil frapper mon visage, en prenant bien sûr la précaution de fermer les yeux juste avant. Je marche à pas lents vers le centre du village où se trouve un arbre à Yovo. Ce sera parfait pour la journée.

Je passe évidemment devant la hutte des Sully, où Tuk m'accoste.

- Nawaaa !!! m'interpelle-t-elle.

- Oui je suis là trésor.

- Tu peux me porter ? Demande la jeune fille.

- Bien sûr mon coeur.

Je la porte et elle met ses bras autour de mon cou de façon à se maintenir. Je dépose un baiser sur le sommet de son crâne et sourie d'attendrissement en la voyant. Mon sourire disparaît bien vite lorsque je vois Neteyam sur le point de sortir du marui familial. Il me voit et s'arrête.

- Heum, je, je vais aller déposer Tuk avec ses amis. M'échappais-je.

La concernée relève la tête.

- Mais il est là Kamaì. fait-elle, incompréhensive.

Je vois Neteyam rouler des yeux à l'entente de ce prénom et je réprime un rire. Il n'arrive toujours pas à se faire à l'idée que sa petite sœur, la petite dernière, le joyau de la famille ait un ami garçon.

- Tu veux que je te laisse descendre ?

- Oui s'il te plait. Manifeste la petite.

Je la lâche et elle se réceptionne avant de foncer à toute allure dans l'eau. Je me retrouve alors complètement démunie.

- Je, je vais aller au centre du village. Exprimais-je dans l'espoir d'esquiver le jeune homme plante face à moi.

- J'allais y aller aussi, me fait part ce dernier.

Je le regarde avec une envie inconditionnelle qu'il me propose de faire le chemin à ses côtés. Il me regarde et penche la tête. Il a compris.

- On n'a pas le droit, Na'. Tu le sais.

- Je sais ...

Il tourne son regard puis sourit avant de diriger son regard à nouveau vers moi mais, moi, j'ai déjà tourné la tête dans la direction où il avait tourné la sienne, croyant que quelque chose là-bas le faisait sourire.