Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OC | EN PAUSE

47- Le reflet de nos pensées -

Tout ce que créent les humains n'est que médiocre, du moins, ils ne font pas bon usage de leurs rares idées de génie.

Je chasse ces démons de mes pensées et continue ma marche en effleurant du bout des doigts les tiges lumineuses qui se tiennent des deux côtés du chemin encré dans la terre avec le passage. Le sol s'éclairant sous mes pas silencieux me fais sourire. Ici, je me sens en sécurité, protégée et coupée du monde extérieure, plus aucune peine ne m'atteignant désormais.

Alors, me frayant un chemin inexistant à ma gauche, je choisis l'une des plantes qui est camouflée par les autres. Prenant mon kuru, je l'approche de la branche éclairée qui créé un éclat blanc une fois que je m'y suis connectée. Je ferme les yeux et me concentre, m'enferme dans ma bulle. Je les entends, nos ancêtres.

Mais dans ce brouillard de voix indissociables les unes des autres, deux sortent du lot, me permettant d'entendre peu clairement ce qu'elles disent. Cette consonnance me fait mal à la tête alors je me focalise un peu plus dessus et parviens à décrypter les deux fameuses voix.

- Ah, mon fils ! Je t'attendais justement, viens suis moi, je vais t'apprendre à pêcher, débute une voix enjouée et féminine.

Un blanc prend soudainement place et la femme change immédiatement d'intonation.

- Quelque chose ne va pas ? Pourquoi pleures tu ? paraît-elle demander avec inquiétude, se suciant de l'état de son enfant.

- Je suis juste heureux de te voir, se décide enfin à avouer une voix masculine, semblant au bord des larmes.

- Je suis heureuse de te voir aussi. Aller viens, tu pourras aider ta vielle mère en apprenant à chasser les poissons qui se faufilent dans les eaux !

- J'arrive Sa'nu (maman), termine faiblement le jeune homme.

Après cela, plus rien. Les voix s'estompent, semblant partir loin d'ici. Je réouvre les yeux, me déconnecte et laisse tomber ma tresse qui reste sur mon épaule dénudée, descendant jusqu'à ma hanche. Les sourcils froncés, je rejoue cette courte scène en boucle dans ma tête.

Je crois que je connais cette voix, mais d'où ?

Alors, je m'allonge sur le sol qui, encore une fois, s'éclaire sous mes appuis. Je ferme les yeux et me recroqueville sur moi même, tentant de m'endormir dans les bras d'Eywa.

PDV - Neteyam.

- On se sépare et on se retrouve ici, à l'aube. Pas de conneries ou je te promets que je me chargerais personnellement de ton cas, compris ? dis-je d'un ton autoritaire.

- Oui, mais tu ne penses pas qu'elle dort ? se demande Lo'ak.

- Bah au juste, ce sera plus simple, riais-je.

Il rit en retour et nous allons dans deux directions différentes. Je parcours du regard les petites clairières, souvent situées sur le bord ou au milieu de ces îles. Je ne vois strictement rien mais je continue de chercher. Persistant encore et encore malgré les longues dizaines de minutes sans rien trouver qui s'écoulent, j'appuie mon doigt sur le laryngophone qui orne mon cou et me mets sur le canal que je partage avec mon frère.

- Lo'ak, est ce que tu as quelque chose ? Terminé.

- Toujours pas, je te dis si c'est le cas, terminé.

Je grogne et poursuis mes recherches. Me posant sur une montagne aléatoire -comme ce qu'elle a sûrement fait-, je décroche mon arc de ma selle et prends quelques flèches de mon carquois.

On ne sait jamais.

- Je reviens, dis-je en faisant une légère tape sur l'encolure de ma monture.

Je m'aventure et commence à explorer la forêt dense, tout en criant son prénom. En vain.