Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OC | EN PAUSE

46 - En chute libre -

J'ai l'impression de faire quelque chose de mal, de me confier trop facilement. Mais le fait qu'elle le fasse aussi me rassure, même si ce n'est pas commun d'agir avec un étranger comme avec un ami de longue date. Je suis sûrement parano, c'est même sûr.

Elle lâche un rire timide.

- Contrairement à Ateyo, mon frère, moi je n'ai absolument pas réussi à m'adapter à votre mode de fonctionnement. Le soleil m'éblouie et mon corps me brûle. Du coup j'ai continué de vivre la nuit.

- J'aimerais tellement faire de même moi aussi. Même si je le fais déjà à moitié.

Nous rions jusqu'a ce qu'elle me demande ce que moi je fais ici en pleine nuit.

- Pour faire court, mon copain a choisit de se lier à sa promise pour rendre fier son père et le clan. Donc je suis partie.

- Décidemment, tu n'as pas de chance. Ca va aller ?

- J'ai pas vraiment le choix mais bon, j'ai tout plaqué pour lui et il me fait ça. Enfin bref, quel âge as tu ?

- Quasiment 19. Et toi ?

- Presque 18. 

Je commence à réalimenter le feu et elle me demande si j'ai de quoi manger, ce à quoi je lui réponds négativement, me justifiant sur le  fait que je ne sais même pas ce qui est comestible ici. Je dois bien avouer que j'ai vachement faim.

- Moi aussi je galérais au début, tout est différent même si ça semble similaire. Tu as de la chance, il me semble que j'ai un Yovo, dit-elle en sortant le fruit d'une sacoche après avoir brièvement cherché.

J'affiche une mine surprise :

- Vous en avez ici aussi ? demandais-je.

- Bien sûr ! Il est présent sur toute la surface de Pandora.

Je réponds un simple "Oh, je ne le savais pas" et reprends mon simili arc pour en continuer l'artisanat. Ayrì me regarde faire en découpant le repas avec son poignard.

- Tu as l'air habile.

- On peut dire ça, j'ai l'habitude à force. Et au fait, quand tu dis que les Aranahe et les Omaticaya ont bonne réputation, tu sais pourquoi ?

- Oui, on les respecte beaucoup grâce à la grande bataille qui a eu lieu il y a longtemps dans les montagnes Hallelujah, juste sous nos pieds en fait. Pour nous, ce sont des vrais guerriers, ils ont vaincu le grand danger sans en avoir peur une seule seconde, ils n'ont pas hésité. Et tout cela s'est passé à leurs portes... C'est incroyable, ils nous inspirent la force et le courage.

- C'est une très belle marque de respect.

- Oui en effet.

Soudain, le couteau dérape et je me coupe au niveau de la paume. Je proteste avant d'informer ma connaissance que je vais aller chasser.

- D'accord. Fais attention, me prévient-elle gentiment en m'offrant un sourire que je lui rends.

- Si tu as besoin de quelque chose, cherche dans l'hélico, tu trouveras sûrement, l'informais-je tandis qu'elle acquiesce sans poser de question.

Je m'enfonce dans la forêt embrumée qui est sur la petite montagne. Il faut que je trouve une proie facile, je ne suis équipée que d'un poignard et il ne faut pas que je l'oublie. Je serre ce dernier de ma main blessée, laissant une trace rougeâtre sur le cuir marron clair.

Je progresse entre les arbres et déambule au hasard, restant discrète, à l'affut du moindre bruit. Je commence à perdre espoir au bout d'une vingtaine de minutes et je vais pour me résigner lorsque j'entends un bruit semblable aux pas d'un animal vulnérable.