Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OC | EN PAUSE

46 - En chute libre -

- Tu vas trop loin Hel'aya ! hurlais-je de toutes mes forces malgré le vent filant à toute vitesse.

- Tu m'as trahie ! se justifie t-elle. Jamais je ne te le pardonnerais.

J'arrive à l'immobiliser et à lui faire lâcher mon bras, ce qui nous sépare et qui permet à mon frère de me récupérer au dernier moment, tandis que, quant à elle, son animal aérien la rattrape à temps.

- Tu nous as porté le mauvais oeil, dis-je avant de sauter sur le dos de ma monture.

Je me rapproche de mon ennemie et grogne :

- Plus jamais tu touches à Ika'lya tu entends ?! dis-je avant de feuler de toutes mes forces et de la faire perdre l'équilibre en faisant faire un vaste battement d'ailes à mon ikran.

Nous continuons malgré tout notre route pour nous poser sur la montagne la plus proche, histoire de vérifier l'état de la blessure de ma monture. Lo'ak s'en charge puisque je culpabilise cent fois trop pour le faire avec tout ce qui se passe. On peut se dire que c'est une journée chargée.

- Elle va bien, du moins c'est uniquement superficiel, m'informe mon cadet. Nous pouvons reprendre la route sans problème.

Je regarde l'horizon avant de basculer mon regard sur lui, murmurant un "j'ai cru la perdre, elle aussi" à peine audible.

- C'est sur que c'est pas avec ce truc pessimiste qu'on va aller bien loin...

Je secoue la tête :

- Tu ne comprends pas. J'ai déjà trop perdu.

- Vas dire ça à notre mère, dit-il en faisant référence aux multiples deuils auxquels elle a malheureusement dû faire face.

- On s'arrête ici, c'est terminé Lo'ak.

Il relève de nouveau la tête vers moi, puisqu'il était assis à regarder le sol, tout comme moi.

- Neteyam, tu as beau être mon grand frère, c'est non, refuse t-il en se levant.

- J'ai pas le choix, elle est blessée ! Je suis désolé, me justifiais-je en pointant ma monture assoupie du doigt.

Il s'approche de moi et me confronte.

- Alors pour commencer, ce n'est pas pour ça que tu veux faire demi-tour et je le sais. C'est juste que tu as peur, que tu as peur qu'elle te rejette, qu'elle te demande de partir.

Je roule des yeux et tente de l'interrompre, mais il persiste encore :

- Mais elle ne le fera pas, tu connais Nawa. Et Ika'lya, c'est un ikran. Tu sais très bien qu'ils sont extrêmement résistants et que si on doit faire des pauses toutes les trente minutes -ce qu'on va déjà à moitié faire puisqu'on va devoir fouiller le maximum de montagnes-, alors on fera des pauses toutes les trente minutes et c'est pas un problème.

- Lo'ak..

- J'ai pas terminé. Ne baisse pas les bras. Chaque minute sans rien faire est une minute de plus pour la laisser faire des conneries sous le coup de la colère. Elle est infernale, tu le sais. T'as déjà passé une journée entière à te lamenter dans ton coin, et là la nuit va bientôt tomber.

Je le regarde dans les yeux avant de fermer les miens et de prendre ma tête dans mes mains.

- C'est d'accord.

- Tu vois quand tu veux.

PDV - Nawa.

Essayant de me concocter un arc digne de ce nom avec un bout de bois trouvé aléatoirement, je le forge avec la lame tranchante de mon poignard.