La rançon de la gloire

CHAPITRE 24

Le lendemain, je décide de me rendre sur le lieu de tournage d'une publicité dans laquelle est Sam. Redoutant une absence de coopération de la part de son agent, j'ai directement contacté Sam. Dans mon message, je lui ai simplement indiqué que je souhaitais lui parler d'un sujet en particulier et, sans rechigner, il m'a envoyé l'adresse de son lieu de tournage. Lorsque je l'aperçois, il vient tout juste de finir une scène. Dès que son regard croise le mien, il se lève et avance dans ma direction, tout souriant. En maillot de bain et le torse complètement dénudé, je regarde sur le côté, les joues rouges, en attendant qu'il enfile un peignoir.

« Allons dans un endroit plus tranquille, déclaré-je sans lui laisser le temps d'esquisser le moindre mot.

Toujours à l'extérieur, nous nous mettons un peu plus à l'écart du monde. Après avoir vérifié les alentours, je soupire et me reconcentre sur Sam en face de moi. Mon comportement semble l'amuser plus qu'autre chose.

— Tu étais si pressée que ça de me revoir ?

Je lève les yeux au ciel et lui donne une petite tape sur le bras.

— Je suis venue pour parler de quelque chose d'important. Et non, ça ne pouvait pas attendre.

Je marque un temps d'arrêt pour vérifier qu'il comprenne bien que je suis sérieuse. Il arque un sourcil, visiblement dans l'attente que je poursuive.

— Tu n'es pas au courant des rumeurs qui circulent sur nous ces derniers temps ? commencé-je prudemment.

— Si bien sûr, mais c'était prévisible.

— Ton agent n'en a pas parlé avec toi par hasard ?

— Comment ça ?

— Eh bien, tu sais...

Sam me regarde sans comprendre.

— L-Le faux couple, articulé-je en baissant les yeux.

Ses sourcils se haussent un instant, avant que son visage ne prenne une expression amusée.

— Ah... ça ! s'exclame-t-il en souriant. Je ne pensais pas que tu voulais parler de ça.

— De quoi pourrais-je bien vouloir parler ? m'agacé-je.

— Je ne sais pas ! Quelque chose de plus important, répond-il nonchalamment en haussant les épaules.

— Tu ne considères pas cela comme important ? Pourquoi restes-tu aussi calme alors que nos agents veulent décider de notre vie ?

— Ils ne décident de rien puisque je l'ai choisi.

Mon cerveau prend un moment avant d'assimiler cette information qui me paraît irréaliste, avant qu'elle ne me saute aux yeux. Avec un air effaré, je le regarde comme s'il venait de me gifler, ce qui est une sensation très similaire au choc que je ressens finalement.

— Mais qu'est-ce que tu racontes ? Ne me dis pas que c'est toi qui as eu cette idée ?

— Bien sûr que si. J'en ai parlé à mon agent et il a adoré l'idée. Je ne vois pas le problème.

— Eh bien moi je le vois ! m'emporté-je en haussant la voix plus que je ne l'aurais voulu.

Sam lève les yeux en ciel et soupire, avant de revenir sur moi. Il se rapproche doucement de moi.

— Est-ce que tu te rappelles ce que nous nous sommes dit ce soir-là, dans le parc ? me demande-t-il tout bas. Nous avons le même rêve, la même ambition... atteindre le sommet. J'ai vu ce feu qui brûle en toi Elena et j'ai le même.

Stoïque, je sens mon corps s'immobiliser lorsque Sam vient me prendre doucement par les deux épaules. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à répliquer quoi que ce soit ?