CHAPITRE 23

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Quelques semaines plus tard...

       Prête depuis une trentaine de minutes, j'ai l'impression d'être comme un lion en cage. Actuellement chez moi, j'attends un message d'Adam qui est censé venir me chercher. Aujourd'hui, nous avons prévu de nous voir, comme nous l'avions convenu quelques mois auparavant. J'ai dit à Will de prendre sa journée. D'ailleurs, nos rapports sont à peu près redevenus comme avant. Il s'est excusé pour la façon dont il m'avait parlé le lendemain de la soirée. Et depuis, chacun de nous évite minutieusement de parler d'Alison.

       En dehors de cela, le film est sorti il y a une semaine et a fait de bonnes ventes d'après ce que l'on m'a rapporté. Les personnes que je croise dans la rue et qui me demandent une photo ou un autographe ne me parlent plus seulement d'Arsenic lorsqu'elles viennent me voir. À chaque fois, je vis ça comme un accomplissement. Par la suite, je déchante souvent lorsque ces mêmes personnes me demandent si je suis en couple avec Sam. Au début, je répondais « non » en rigolant, mais maintenant, cela ne m'amuse plus vraiment. Je savais déjà que le public avait tendance à mettre les stars jouant une romance à l'écran ensemble, et je l'ai déjà fait aussi soyons honnêtes, mais le vivre est déstabilisant et pour le moins dérangeant. Sam et moi ensemble ? Cela ne peut être qu'une farce pour moi. Nous nous sommes revus quelques fois depuis la fin du tournage pour continuer la promotion du film enfin sorti en salles. Je le trouve toujours sympa, mais je ne le vois que comme un bon ami. En plus de cela, je me vois mal envisager quoi que ce soit avec lui, alors que mon esprit est obnubilé par celui que j'attends en ce moment même justement.

       Comme s'il avait entendu mon appel silencieux, mon portable se met à vibrer affichant un message du concerné. Je me lève du canapé et le rejoins dans sa voiture. Il n'a pas voulu me dire où nous allions, alors je trépigne d'impatience à l'idée que nous arrivions à destination. Sur la route, nous discutons joyeusement de tout et de rien. Lorsque la voiture s'arrête finalement et que nous en sortons, je suis surprise de me trouver face à un musée.

« J'ai appris qu'ils avaient une exposition temporaire sur le thème du cinéma, m'informe Adam.

— Il risque d'y avoir du monde...

— J'ai demandé de réserver la salle cet après-midi. Elle est tout à nous.

Souriant face à moi, je le vois attendre ma réaction. Je lui rends un sourire éclatant.

— Qu'est-ce qu'on attend alors ? »

       Nous nous pressons dans le musée, nos casquettes sur la tête. Un vigile nous fait passer par une autre entrée moins fréquentée en passant par un dédale de couloirs. Une fois dans la salle, j'observe tout ce qui m'entoure avec curiosité. Les murs de couleur noire sont recouverts d'images, d'objets exposés et d'inscriptions en lettres blanches. Nous visitons les lieux dans l'ordre indiqué par les numéros. Cette salle retrace non seulement l'histoire du cinéma dans le monde, mais donne également des informations insolites. Des films culte sont présentés et décortiqués. À chaque nouveau film, c'est un nouvel univers dans lequel nous plongeons. Nous restons une bonne heure dans cette salle à discuter de tout ce que nous voyons ou lisons, avant d'en passer deux de plus pour regarder un vieux film diffusé dans un renfoncement de la salle.

       Lorsque le film prend fin, le directeur du musée vient nous voir, un grand bouquet de roses rouges dans les mains. Nous souhaitant la bienvenue dans le musée, il me demande s'il serait possible de prendre une photo devant l'exposition. Adam préférant ne pas apparaître, je me retrouve à faire la photo seule avec le directeur du musée. Nous décidons ensuite de partir. L'énorme bouquet entre les mains, le retour vers la voiture est beaucoup moins discret. Je vois des personnes faire des messes basses sur notre passage, ce qui doit sûrement être dû à toutes ces roses que je tiens entre les mains. Nous décidons ensuite d'aller dans un coin de la ville où il y a moins de monde pour manger, en vain. Adam commande à manger pour nous deux pendant que je l'attends dans la voiture. Nous nous rendons ensuite dans un petit parc non loin de l'endroit où nous sommes pour déguster notre repas. Là-bas, de nombreuses personnes me reconnaissent, me faisant bien vite regretter d'avoir eu l'idée de manger à l'extérieur. Entre ceux qui zieutent et ceux qui font des messes-basses, je ne sais pas ce qui me dérange le plus. Adam mange en silence à côté de moi, ignorant tous ceux qui nous entourent. J'ai l'impression qu'il mange vite pour que nous puissions partir rapidement. Je me mets alors à faire de même, avant que des voix de filles près de nous n'attirent mon attention.

La rançon de la gloireWhere stories live. Discover now