La rançon de la gloire

CHAPITRE 22

Deux mois plus tard...

       Mes talons claquent sur le sol lorsque j'entre dans le bâtiment entièrement fait de marbre. Je m'arrête quelques secondes pour faire la pose devant les paparazzis qui me photographient, avant de tourner les talons et d'aller voir mes parents. Accompagnés par ma meilleure amie, ils restent tous en groupe, ce qui me permet de les repérer facilement. Ils accourent vers moi en me voyant, me noyant sous les compliments sur ma robe ou ma coiffure. J'éclate de rire en voyant mon père, la bouche remplie de petits fours.

       J'ai l'impression qu'il y a moins de journalistes que lors de la promotion d'Arsenic, ce qui est logique en un sens. L'impact n'est absolument pas le même et je pense que je préfère le fait qu'il y ait moins de journalistes. Je me sens moins étouffée et épiée cette fois, ou alors peut-être que c'est simplement devenu une habitude pour moi.

       Je discute un peu avec tout le monde, mettant de côté ma timidité. Je jette parfois des coups d'œil autour de moi, espérant croiser le regard vert d'un certain garçon. À la place, j'aperçois plutôt Alison et Will discuter ensemble, me rendant curieuse de savoir ce qu'ils se disent, puisque la seule personne qui aurait véritablement pu me distraire semble absente. Ce manège se répète en vain, jusqu'à la diffusion du film.

       La salle dans laquelle nous sommes tous confortablement installés est plongée dans le noir et la diffusion commence. Les rires secouent la salle pendant tout le film. À la fin, nous organisons une petite session interview.

« Vous aviez une alchimie incroyable à l'écran, commence un journaliste au premier rang. Est-ce que cela est aussi le cas dans la vraie vie ?

Cette question me déstabilise quelque peu, ce qui n'est pas le cas de Sam qui répond naturellement.

— Oui, nous nous entendons très bien. Nous sommes amis. »

Il se tourne vers moi et me sourit. D'autres questions du même genre sont posées et j'ai à chaque fois l'étrange impression que les journalistes attendent une autre réponse. Après cela, la soirée se poursuit tranquillement. Je suis surprise de recevoir un appel d'Adam vers minuit. Je décide de m'isoler pour lui répondre.

** « Allô ? répondé-je doucement.

— Désolé de t'appeler aussi tard. Je voulais juste savoir comment se passait la soirée de promotion.

— Bien. Le film a bien plu j'ai l'impression et ton affiche aussi.

— Tant mieux...

Adam n'ajoute rien ensuite, alors j'en profite pour le questionner.

— Pourquoi est-ce que tu n'es pas là ?

Ne répondant rien, je crois d'abord que l'appel a coupé, avant de l'entendre se racler la gorge.

— J-J'ai eu un empêchement de dernière minute. J'aurais aimé être là ce soir, crois-moi.

La déception doit sûrement se lire sur mon visage à cet instant précis. Moi aussi j'aurais aimé qu'il soit là ce soir. Mais le veut-il pour les mêmes raisons que moi ? Cette question me brûle les lèvres, mais reste bloquée dans mon esprit.

— Je dois te laisser, lâche-t-il après quelques secondes. Passe une bonne soirée.

— Toi aussi.

— Oui..., répond-il avec un petit rire amer. » **

       J'ai à peine le temps de m'interroger sur la façon dont il a dit ce mot de trois petites lettres qu'il raccroche déjà. N'était-il pas différent de d'habitude à l'instant ? Mon téléphone vibre de nouveau, sauf qu'il s'agit de Carlos cette fois qui me demande de redescendre pour prendre des photos avec les invités, m'empêchant de poursuivre ma réflexion.