Oak Ridge Campus #1 King ©

Chapitre 42 - King 🏒

Adossé contre la porte du frigo, je pousse un long soupir rempli de bien-être. Je n'arrive toujours pas à croire à ce qui vient de se produire dans cette chambre. Ma chambre. Cette passion, cette envie... ce besoin de me fondre en elle, de n'être plus qu'un avec Brooke. Jamais je n'ai fait l'amour avec quelqu'un de cette manière. Sans complexes, sans jugements. J'ai encore du mal à m'en remettre, pourtant, je donnerais tout pour recommencer, encore et encore, jusqu'à ce que mon corps n'en puisse plus. Mais comment être rassasié d'elle ? Cela me semble tout bonnement impossible.

L'intensité avec laquelle je désire Brooke est sans précédents pour moi. Être attiré par une femme, ça m'est arrivé des centaines de fois. Coucher sans rien attendre en retour également. Mais ce que j'éprouve lorsque je suis près de cette fille n'a pas d'explication, de logique, c'est juste physique. Nous sommes comme deux aimants qui ne peuvent s'empêcher d'être attirés l'un par l'autre.

Elle et moi, c'est une putain d'évidence. Inévitable.

— Tiens, on dirait que tu t'es enfin décidé à nous honorer de ta présence, raille Ian.

Mon coloc me gratifie d'une tape sur le bras et me force à dégager l'entrée du frigo. Une fois celui-ci ouvert, il me tend une bière que j'accepte de bonne grâce. Je suis à sec.

— Alors ? Brooke a aspiré toute ton énergie vitale ?

— Qu'est-ce qui te fait dire ça, gros jaloux ? plaisanté-je.

— Pour ton info, même à travers la musique, on vous entendait. T'as tout ton donné, mon brave!

Amusé, je lève les yeux au ciel. Je suis persuadé qu'il exagère. Nous n'avons pas été si bruyants que ça. Du moins, je ne pense pas.

— Et j'aurais continué si tu ne nous avais pas interrompus, lui reproché-je.

Après tout, je suis persuadé que sans son intervention, Brooke et moi serions en cet instant même en lice pour un second round. Elle en avait clairement envie, et moi aussi. Je ne plaisantais pas lorsque je lui ai demandé de rester dormir. Me réveiller à ses côtés, il n'y a rien de plus rassurant, salvateur, au monde. J'y ai pris goût après une seule fois. À présent, j'en redemande.

Nous séparer après le sexe me résulte... violent. Je n'ai jamais eu ce problème, mais lorsqu'il s'agit d'elle, je ne me pose plus de questions. Tout est différent.

— Putain, jure Ian. Qu'est-ce qu'il fout là ?

Vu son air hostile, je me retourne pour remarquer que Liam se tient au fond du salon, entouré de filles qui lui font les yeux doux. Instinctivement, mon sang bout dans mes veines, mes poings se contractent. Bordel, qui l'a laissé entrer ?

— Je vais régler ça, s'empresse mon ami, mon humeur ayant changé du tout au tout. Je te jure que je ne l'avais pas vu. Je reviens.

Mon pote se fraie un chemin à travers la foule. Ce fils de pute a plus de culot que je ne l'aurais imaginé. Après ce qu'il a fait à ma caisse, comment ose-t-il se pointer ? Certains ne craignent pas la mort. Il me connaît pourtant, et même si à présent je suis capitaine, rien ne m'empêche de lui fracasser la tronche. Nous ne sommes pas sur le terrain, à ce que je sache.

Toutefois, mon attention est vite attirée par une robe bleue très courte et des cheveux bouclés qui se dirigent vers la terrasse d'un pas hâtif. Brooke traverse la pièce, puis quelques secondes plus tard, elle revient, Poppy à ses basques. Néanmoins, ce qui me percute, c'est son visage, ses traits fermés et ses yeux rouges et brillants. Merde, j'ai quitté la chambre il y a à peine quelques minutes. Que s'est-il passé ?

Soucieux, je m'avance vers elle et lorsqu'elle arrive devant moi, elle se raidit. Ses yeux gris lancent des éclairs, on croirait qu'elle se retient de me tomber dessus. Alors que je m'apprête à lui demander ce qui lui prend, elle me contourne et trace sa route.