Chapitre 85

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Axel s'éveilla au petit jour et s'étira, étouffa un bâillement alors que la douce odeur de la tisane du matin parvenait à lui. Il s'approcha de Léander qui surveillait le feu, veillant à ce qu'il ne dégage pas de fumée, le salua.

— Bien dormi ? l'accueillit Léander.

— J'ai connu des nuits meilleures.

Ils s'étaient partagé les tours de garde. Alistair avait eu le premier, Léander le dernier et lui s'était retrouvé avec le pire, celui du milieu. À peine avait-il réussi à s'endormir qu'il avait été réveillé par son cousin.

Mais c'était calme, cette nuit. C'était beau, c'était doux.

Tu dormais, toi, rétorqua Axel.

Tu as de jolis souvenirs en tête.

Alistair les rejoignit autour du feu, accepta une tasse avec un hochement de tête.

— Encore une journée grise en perspective, dit-il.

— La dernière avant de retrouver l'Envoyé Nicoleï, si Eraïm nous est favorable.

Axel l'espérait aussi.

— Comment va Aéryn ?

— Il ne devrait pas tarder à se réveiller, d'après Zéphyr. Ah, justement...

Les yeux ensommeillés, le jeune ailé s'avançait vers eux, les ailes basses. Alistair ouvrit les bras et il se blottit contre lui.

— J'ai dormi longtemps ? J'ai faim !

— Trois jours. Faut dire que tu nous as fait gagner beaucoup de temps ! Tiens, prends de quoi te réchauffer.

Des barres énergétiques et quelques biscuits complétèrent la tisane. Axel se sentit mieux. Le repas du matin, c'était sacré. Aéryn dévorait encore des biscuits avec appétit tandis que Léander et Alistair rangeaient le camp en effaçant toute trace de leur passage. Axel lança doucement ses Vents, chercha à saisir une trace de Nicoleï... Il ne devait pas être loin.

Il se figea. Il avait senti quelque chose, mais ce n'était pas du tout l'écho auquel il s'attendait.

Essaie encore, l'encouragea Telclet.

Plus concentré, attentif, Axel lança ses Vents. Il y avait une familiarité dans cet écho et pourtant ce n'était pas Nicoleï, il en était à peu près certain.

— Lyx dit que notre contact est un peu plus au nord.

— Encore une journée à marcher sous la pluie, maugréa Alistair.

— Moi j'aime bien la pluie, fit Aéryn. On peut sauter dans les flaques et en plus maman n'est pas là pour nous gronder.

— Ça semble se calmer, pourtant, ajouta Axel en tendant la main.

Il ne sentait plus que quelques minuscules gouttes.

Ils se mirent en route, guidés par leurs Compagnons.

— Pourquoi on ne vole pas ? se plaignit Aéryn après quelques mètres.

— Parce que le reste de l'équipe d'Axel est sous emprise et nous recherche. C'était possible de voler pour rejoindre la forêt, maintenant que nous y sommes il nous faut faire profil bas.

— Il faudra bien que nous les confrontions à un moment ou un autre, dit Léander, soucieux.

Axel frissonna. L'affrontement lui paraissait tout aussi inévitable, sauf qu'il ne voyait pas comment s'en sortir sans les tuer et il s'y refusait. Soudain, il regretta de ne pas avoir prêté plus d'attention aux enseignements de son père. Lui ne tuait pas, comme tous les Veilleurs. Il aurait trouvé un moyen de les neutraliser.

Les Vents du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant