Chapitre 76

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Axel... Axel... Axel... AXEL !

Il sursauta, porta la main à sa tête, grogna. Ce mal de crâne ! Il se sentait... bizarre. Comme si une brume s'étendait dans son esprit.

Ce n'est pas trop tôt ! Ça fait des heures que je t'appelle !

Telclet ? hésita-t-il.

Par réflexe il tâta la poche sur sa poitrine, vide.

Où es-tu ?

Où tu es, toi ? contra le serpent des vents. Ils t'ont emprisonné aussi ?

Axel se redressa d'un bond. Que faisait-il allongé sur un lit, en pleine journée s'il en croyait la lumière qui se déversait par la fenêtre ? Ce n'était pas la pièce qu'on leur avait prêté pour la nuit non plus, pire, aucun de ses confrères n'étaient là.

Tu ne te souviens de rien ?

Son cœur rata un battement.

Il s'est passé quelque chose ?

Il perçut comme l'équivalent d'un soupir mental.

Ils vous ont drogués. Le petit déjeuner, tu te souviens ?

Axel plissa les yeux, posa les mains sur ses tempes. Il y avait comme un souvenir flou, quelque chose qui s'enfuyait chaque fois qu'il tentait de l'attraper.

Je ne sais pas. Je me sens... confus. Où sont les autres ?

Emprisonnés, aussi. Ils ont fait quelque chose à Hazel, je crois. Il est devenu... bizarre. Otal est inquiet mais a fort justement décidé de ne pas se rapprocher de nous. J'ai des nouvelles d'Alistair.

Au ton de son Compagnon, Axel devina qu'il ne s'agissait pas de bonnes nouvelles.

Dis-moi.

Ton colonel Padrog était un membre de la Coalition. Des gens qui voulaient renverser l'empereur Dvorking, à l'époque. Sauf qu'il trouvait que ça prenait trop de temps alors il les a quittés pour se rapprocher de la Coalition du Sang. Une branche obscure du mouvement, plus radicale, liée aux Prêtres d'Orssanc.Par contre, ni Alistair ni sa mère ne comprennent pourquoi ils ont choisi de déserter.

Une idée de leurs pouvoirs ?

La magie du sang est liée aux runes, comme tu le sais. Alistair a dit qu'il demanderait à Edénar les moyens de la contrer. Les effacer avec tes pouvoirs, comme tu l'as déjà fait, parait être une bonne méthode en attendant.

D'accord. Et Nicoleï ?

Il n'a pas été enfermé au même endroit que vous. J'ai perdu sa trace mais Hazel le traquait dans la forêt.

Alors il s'est enfui, dit Axel, soulagé.

Il semblerait. Que vas-tu faire ?

Axel pesa ses options.

Son logement – sa prison – était sommaire. Un lit, une petite table avec un verre et une carafe d'eau, un pot de chambre. Le strict minimum. On lui avait confisqué son arme, aussi, mais ça, s'il s'en serait inquiété quelques semaines plus tôt, il réalisait maintenant que cela n'avait pas d'importance. Même sans armes, il restait dangereux, parce qu'il avait son Feu et ses Vents. Il se leva, fut pris de vertiges et se rattrapa au mur. L'inquiétude de Telclet était palpable au travers du Lien. Sa gorge sèche réclamait de l'eau et la vision de la carafe était une tentation permanente. L'eau était claire, transparente, ne dégageait aucune odeur, et pourtant... Celle du matin avait été similaire. Avait-il été perturbé pour se laisser avoir de la sorte !

Les Vents du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant