Chapitre 64

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Le Feu rugissait en lui. Axel inspira, se demanda distraitement si cela lui était encore utile.

Cette puissance ! Elle le renforçait et l'écrasait tout à la fois. Il se sentait plus vivant qu'il ne l'avait jamais été, si fort, si... oui, invulnérable.

Plus rien ne pouvait le blesser, maintenant.

Solerys ne pourrait rien contre lui. Il allait détruire cette maison maudite, l'écraser sous le poids de son courroux, la brûler jusqu'à son cœur et en disperser la moindre de ses cendres.

Quand il en aurait terminé avec la demeuse de Solerys, il raserait le village. Ils étaient tous coupables, ils avaient tous aidé Solerys, ils avaient tous ri de le voir cloué au sol.

Sans compter que Solerys avait enfermé Telclet. Ca, c'était impardonnable.

Axel inspira longuement, savourant les courants de Feu qui parcouraient son corps. Pourquoi sa mère ne lui avait-elle pas parlé de cet état plus tôt ?

S'il avait su... sa machoire se contracta. Il lui aurait suffi de s'enflammer pour réduire l'emprise de Solarys à néant. Jamais il n'aurait blessé Nicoleï, jamais Telclet n'aurait eu à souffrir de ses agissements.

Axel ?

Il se figea. Cette voix...

Je me sens... étrange. Où es-tu ? J'ai peur. Que m'est-il arrivé ?

Je suis là, répondit aussitôt Axel. J'arrive. Tu m'as tellement manqué.

Il délaissa le village, Solerys, ses parents. Plus rien n'avait d'importance. Plus rien ne comptait, sinon Telclet.

Il survola la forêt à toute vitesse, guidé par la présence de son Compagnon, droit sur son objectif. Il était une ligne de Feu qui rasait la cime des arbres.

Bientôt, la petite grotte où il avait laissé Nicoleï et Tabatha lui apparut. Il atterrit devant l'ouverture, ne perçut pas les exclamations des deux jeunes gens, son attention toute entière fixée sur Telclet. Le serpent des Vents oscillait doucement au-dessus d'une couverture, près d'un feu.

Axel fit disparaitre ses flammes et tendit le bras vers lui. Telclet s'y lova aussitôt et Axel le caressa du bout des doigts, rasséréné par son contact.

Oh Telclet je suis tellement désolé.

J'ai l'esprit confus.

Solerys t'a fait quelque chose. Il a essayé de briser notre Lien, il t'a utilisé pour me contraindre.

C'est moi qui suis désolé, Axel, fit le serpent des Vents qui déroulait le fil de sa mémoire pour compléter la sienne. Tu as du te sentir si seul.

Nicoleï se racla la gorge et lui jeta une couverture.

— Moi aussi je suis content de te voir, Axel, content aussi de voir que tu n'es pas qu'une boule de feu, mais, si je peux me permettre sans que tu m'incinères, tu es fort nu.

Axel jura et s'empressa de draper la couverture autour de ses reins, croisa le regard de Tabatha qui riait en sourdine et vira à l'écarlate.

— Désolé... c'est la première fois que... je ne pensais pas que tous mes vêtements seraient réduits en cendres !

Nicoleï gloussa.

— C'était un sacré spectacle ! Ta forme de feu, je veux dire. Je ne savais pas que tu étais capable de ça.

Axel eut un mince sourire, essuya son visage avec un pan de la couverture. Telclet restait contre lui et son poids était réconfortant. Eraïm, dire que Solerys avait failli parvenir à ses fins !

Les Vents du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant