Chapitre 30

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Dans sa chambre, Axel avait posé son sac contre le mur, pris le temps de s'approprier les lieux. Une odeur de lavande flottait dans l'air ; les draps étaient ornés de motifs géométriques dans des dégradés de gris et Telclet avait déjà trouvé sa place sur l'oreiller.

Je vais me plaire ici.

Axel s'en voulait un peu pour la brutalité du changement qu'il lui imposait. En quelques jours, il avait quitté sa forêt, l'avait suivi ici, sur Iwar...

Où tu vas, je vais.

Tu n'es pas obligé.

Je ne suis pas obligé. C'est mon choix.

Sa présence était un réconfort, une touche de familiarité. Axel ouvrit la porte de la salle de bain, désireux de se rafraichir. Il y trouva Nicoleï, en train de brosser sa veste.

— Ça va ?

L'Envoyé lui retourna un faible sourire.

— Je crois. Ma chambre est plus grande que celle de l'École, tu sais. C'est gentil à Dame Esbeth de nous accueillir alors qu'elle a tant de choses à gérer par ailleurs.

— Je n'étais jamais venu ici, avoua Axel. Je m'attendais à quelque chose de plus... différent.

Ils se rafraichirent, puis Axel reprit la parole :

— Je sais que nous n'avons pas toujours été en bons termes, mais... si je peux faire quoi que ce soit, n'hésite pas. C'est un monde différent, ici.

— Merci, répondit Nicoleï, touché.

Ils terminèrent leurs ablutions, et se rejoignirent devant les portes de leurs chambres. Le couloir était désert, et le soleil couchant assombrissait les lieux. Devant eux, les lumières s'allumèrent, les faisant sursauter.

Beaucoup de choses étaient automatiques, ici, se rappela Axel. Telclet s'était lové sur son épaule et observait les lieux avec curiosité.

Depuis la fenêtre, Axel pouvait voir les enfants jouer dans le jardin. Aéryn avait rejoint ses frères plus jeunes, semblait-il. Il serait un voltigeur incroyable, s'il ne se tuait pas avant.

Il n'avait aucune idée de l'endroit où il devait se rendre ; c'était l'occasion parfaite pour explorer les lieux. Nicoleï sur les talons, il avança, se repérant aux noms ou mentions parfois apposées sur les portes. A priori, l'étage était réservé aux chambres et bureaux de travail. Quand ils eurent fait presque le tour complet, ils descendirent les escaliers.

Une agréable odeur circulait, lui mettant l'eau à la bouche. Par Eraïm, il avait faim ! Impossible par contre de savoir où se trouvaient les cuisines.

Heureusement, ils croisèrent Alistair et Lypherin.

— Ah, j'allais vous chercher, sourit Alistair. Ce n'est pas très grand, mais quand on ne connait pas les lieux...

— Et du coup, Lypherin et toi, vous...

— N'anticipe pas, Axel, coupa Alistair. Ma mère aura ma tête si elle n'est pas la première à l'apprendre.

Lypherin tapota son bras.

—Tu t'inquiètes trop, Alistair. Tout se passera bien.

— Elle a raison, tu sais, ajouta Axel.

— Je ne sais pas. Je suis l'ainé. Et Liam n'a que quatorze ans. Tous sont bien plus jeunes que moi. Je crois qu'elle ne réalise pas.

— Vrai que Surielle n'est pas encore...

Les Vents du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant