Chapitre 60

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Axel n'était pas bien.

Oui, il les avait attaqués, mais Nicoleï connaissait bien son ami, maintenant. Il y avait quelque chose, un air, sur son visage...

Comme s'il se refusait à les attaquer mais y était contraint. Et ça, ça ressemblait bien à ce que Solerys aurait pu faire de lui. Nicoleï vit que Tabatha s'apprêtait à lui tirer dessus.

—Arrête !

La flèche se perdit au plafond mais Tabatha était déjà à la recherche de la suivante. Avec un juron, Nicoleï les protégea d'un bouclier de Vents. Déjà les tapis s'embrasaient et une fumée épaisse emplissait le couloir. Tabatha le tira dans l'une des pièces, ouvrit la fenêtre.

—Tu n'as pas d'ailes ! lui dit-il entre deux quintes de toux.

—Je trouverai bien un moyen de descendre ! Tu préfères affronter ton pote pyromane ?

—Axel est effrayé !

—Alors pourquoi protège-t-il Solerys ?

Nicoleï se trouva bien incapable de répondre. Quelles étaient les motivations d'Axel ? Pourquoi refusait-il son aide ?

Une bourrasque les écarta de la fenêtre. Stupéfait, Nicoleï vit entrer Maitre Kenog. Par la fenêtre.

—Eraïm ! marmonna-t-il, bouleversé.

Quelques gestes du Niléen et la fumée se dissipa. Kenog les ignora et se dirigea vers le couloir. Nicoleï et Tabatha le suivirent.

Dans le combat et la confusion qui suivirent, Nicoleï ne distingua qu'une impuissance grandissante sur le visage de son ami. Axel jetait de fréquents coups d'œil à Solerys, par peur, apparemment.

Mais peur de quoi ?

Pourquoi ne tuait-il pas Solerys, là, tout de suite ? Une boule de feu, et hop, c'était réglé !

À moins qu'il ne le puisse pas. Nicoleï fronça les sourcils. Solerys était un manipulateur, capable de droguer des gens à leur insu, alors... avait-il donné une substance à Axel, pour le contraindre ainsi à obéir ? Ou alors...

Ce n'était pas le visage de Solerys, qu'Axel regardait, d'ailleurs. Mais autre chose, plus bas. Un sac.

Le sang de Nicoleï se figea dans ses veines. Le Compagnon d'Axel. C'était avec ça, que Solerys devait contraindre Axel. Et c'était pour ça qu'Axel le protégeait, c'était clair.

Nicoleï serra les poings. Utiliser ainsi un Compagnon ! C'était une abomination. Si seulement il n'avait pas été en hibernation, il aurait été capable de se défendre par ses propres moyens. En l'état actuel des choses...

—Le sac, souffla-t-il à Tabatha.

—Quoi ? cria-t-elle en s'accroupissant dans un recoin, arc à la main.

Elle aussi gardait un œil sur le combat.

—Le sac, reprit Nicoleï, plus fort. Le sac de Solerys. Il faut le lui prendre. Et surtout, ne pas l'abimer.

—Pourquoi ?

—C'est ce qui oblige Axel à lui obéir. Je suis presque certain qu'il y a son Compagnon à l'intérieur.

Le regard de Tabatha se durcit.

—L'ordure ! Faire ça à un animal sans défense !

Nicoleï faillit lui faire remarquer qu'un Compagnon était loin d'être un animal sans défense, puis se retint. Il n'avait pas le temps pour lui expliquer les détails.

—Et donc, si on le récupère, ton ami cessera de travailler pour Solerys ?

Nicoleï hocha la tête.

Les Vents du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant