Capitaine Osman Celik - Les Anciens Astronautes

12 - Ichuri Watuk

Les trois terriens ressortirent du temple ébloui par le soleil du milieu d'après-midi, ils descendirent les marches interminables se posèrent un instant à l'ombre de la végétation pour réfléchir.

_ J'ai le cerveau complètement retourné avec toute cette histoire. Avoua Franck.

_ Qu'est-ce qu'ont fait maintenant ?

_ Capitaine Celik si vous n'avez plus besoin de mes services j'aimerais vous fausser compagnie pour la journée. J'ai l'intention d'aller trouver le ou la guérisseuse de la cité.

_ Vous êtes vraiment obstiné docteur. Dit Franck les bras derrière la tête.

_ S'il vous arrivait malheur vous seriez bien heureux de me voir vous guérir.

Il s'était contenté de hausser les épaules en guise de réponse.

_ Vous ne m'accompagnez pas ?

_ Sans façon, j'ai d'autres chats à fouetter que de jouer à la baby-sitter aujourd'hui. Dit-il en s'éclipsant.

Sur le chemin de la ville Osman écoutait Tomris parler de l'ambition qu'elle avait à apprendre des autres et transmettre son savoir. Elle avait les yeux brillants et la voix mélodieuse d'une femme heureuse. Sa joie de vivre rassurait un peu le capitaine lui faisant oublier son anxiété. En revenant à la rue marchande Tomris tenta d'expliquer avec des gestes qu'elle cherchait un guérisseur, l'une des femmes les accompagna jusqu'à une maison près du temple du soleil, elles firent un signe de respect en entrant et s'installèrent timidement sur les tapis.

Osman n'entra pas complètement, appuyé contre le mur de l'entré il resta sur ses gardes et observa la vielle femme qui écrasait un mélange vert dans un pilon en pierre. Ses longues tresses blanches pendaient devant son visage strié de ride grossière, elle avait un charme particulier avec sa petite taille et son long visage qui transpirait la sagesse. Elle portait une robe simple noir qui découvrait ses avants bras et un châle rouge à rayures coloré sur les épaules. En levant les yeux, elle toisa tours à tours les deux terriens puis s'adressa en Quéchua à la jeune femme. Après quelques minutes elle s'avança vers le docteur et lui prit la main pour l'emmener dans la pièce d'à coter, en voulant la suivre la jeune femme se mit face à lui et lui fit comprendre de rester à l'extérieur. Un peu réticent à l'idée de laisser sa camarade avec des inconnu il se laissa finalement convaincre et alla s'installer sur les marches du temple.

Les gens qui passaient devant lui s'arrêtaient dans leur trajet pour offrir de la nourriture au capitaine, il était très flatté de la générosité des habitants de cette citée et rempli son estomac avec la nourriture la plus incroyable qu'il est mangé. La comparaison avec ce qu'il y avait sur Terre était impossible, il se sentit vivant comme jamais, les gouts, les odeurs, les nuances de parfums dans les épices utilisés étaient indescriptibles. C'était comme si il n'avait jamais ressenti la saveurs des choses avant d'être arrivé ici, il vivait une sensation vraiment incroyable. Juste pour cette cuisine incroyable il aurait pu réfléchir sérieusement à rester avec les incas. Soudain une sensation lui traversa le cœur et il posa son plat vide à côté de lui, le menton plongé dans ses paumes il se mit à avoir mauvaise conscience. Qu'allait devenir sa femme si il restait coincé ici pour toujours ? La solitude grignotait lentement les espoirs qu'il avait de revoir sa femme à mesure que les jours passaient et il avait l'impression qu'une éternité avait passé depuis le début de la mission. Il n'avait qu'un objectif, toujours le même, retrouver le Discovery et rentrer chez eux. Osman avait mis un point d'honneur à ne pas oublier le chemin par lequel ils étaient arrivé ici, la route était encore fraiche dans sa mémoire mais ils n'avaient pas le luxe de passer toute leur vie chez les incas. Ils avaient été accueillant et généreux envers eux, il ne pouvait qu'espérer autant de bonne chance pour le vaisseau qu'ils ont dû laisser sans protection au milieu de nulle part. Il passa une main dans ses cheveux et ignora la tentation de s'enfuir en courant dans la jungle.