Capitaine Osman Celik - Les Anciens Astronautes

6 - Un petit pas pour moi

La violence de l'impact avait complètement sonné le capitaine, il regardait difficilement autour de lui en essayant de comprendre la situation. Des lumières clignotaient sur le tableau de bord et il remarqua que l'ordinateur fonctionnait encore en indiquant des données qu'il ne voyait pas bien. En se penchant un peu plus vers l'écran il vit qu'aucun système d'urgence ne s'était activé et que le suivi automatique de la trajectoire ne s'affichait plus. Les données étaient incompréhensibles ou au mieux totalement invraisemblable. Il défit péniblement les sangles qui le retenait à sa place et s'étira un peu, soulagé de voir qu'il n'avait rien de cassé. Cependant il ressentait quelque chose de désagréable lui écraser les épaules, en se dégageant pour se laisser flotter le capitaine retomba comme une pierre sur le sol. Il grogna en se relevant toujours avec cette gêne sur lui, les pieds tenant solidement sur le sol un éclair de lucidité le transperça, les yeux écarquillés d'effroi rivé sur ses pieds. Toutes ses pensées tournaient dans son esprit comme dans un tourbillon mais une en particulier ouvrait la voie à d'autres certitudes. Il y avait à nouveau de la gravité dans le vaisseau, plus forte cependant que celle de la Terre et si il pouvait tenir debout alors ils avaient bien atterri quelque part. Effrayé, il chassa toutes ces hypothèses d'un geste de la main et alla réveiller son second.

_ Franck ! Dit-il en lui secouant l'épaule.

Du coin de l'œil, Osman remarqua un programme clignoter sur l'écran de l'ordinateur de Franck. En regardant de plus près, il remarqua qu'il s'agissait d'un signal inconnu capté il y a peu de temps, c'était un enregistrement de la courbe d'un cardiogramme. Il pouvait voir le mouvement de l'axe descendre et remonter d'un coup, comme les battements lents d'un cœur. Ne croyant pas ce qu'il était en train de voir, il retranscrit ce message en enregistrement sonore et n'en cru pas ses oreilles.

TOUDOUM... TOUDOUM... TOUDOUM...

Osman cru que ses jambes allaient le laisser tomber une nouvelle fois mais Il entendit son collègue gémir.

_ Franck ! S'inquiet-il en s'abaissant au niveau du siège. Tu vas bien ?

_ J'en sais rien, j'ai l'impression d'être passé dans un mixeur. Dit-il en se détachant difficilement.

Il tomba à son tour lamentablement par terre. Osman alla l'aider en le retenant par le bras.

_ Tient ça t'apprendra à te précipiter.

_ Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est quoi cette gravité ? Il demanda encore plus inquiet que le capitaine.

_ Je n'en sais pas plus que toi pour l'instant mais il faut en avoir le cœur net. Je te laisse retrouver tes esprits et moi je vais voir si le docteur est toujours en un seul morceau. S'enfuit-il après lui avoir donné une tape sur l'épaule.

Le vaisseau n'avait pas l'air d'avoir subi de dégâts trop importants, il observa attentivement l'état des cloisons autour de lui à mesure qu'il avançait et se rassura, tout était en place toujours d'un gris impeccablement peint, les caisses vissées contre les murs n'avaient pas cédé. Il rejoint la salle centrale qui n'avait pas non plus l'air touché, le docteur était solidement attaché à son siège sans bouger, ses yeux étaient mi ouvert et fixaient le hublot d'où apparaissait l'image d'arbres aussi imposant que majestueux.

_ Vous avez fait demi-tour sur Terre sans m'avoir consulté ? Elle demanda à voix basse.

_ Qu'est-ce que vous allez chercher là ? C'est bien le moment de plaisanter.

Il lui expliqua ce qu'il put mais ça ne suffit pas à résoudre toutes les interrogations qui tournaient dans leur tête. Il crut même instant la voir avoir peur, cependant il déchanta à l'instant où il vit yeux s'illuminer à l'idée d'être perdu dans sur une autre planète. Osman n'arriva pas à trancher si le plus effrayant était de se perdre dans l'inconnu ou d'avoir une camarade assez folle pour vouloir l'explorer. Un rictus se forma sur son visage la voyant se lever d'un coup.