9 - Sisar

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Une très longue nuit venait de s'achever, Osman n'avait pas réussi à fermer l'œil. Se retournant vainement en essayant de se trouver une position confortable il était de plus en plus mal à l'aise et se rendit à l'évidence qu'il ne trouverait pas le sommeil aujourd'hui. Une boule amère s'était formée dans son estomac. Il n'avait pas pu détourner les yeux de l'encadrement de l'entré couvert seulement d'une longue toile fine, si quelqu'un avait voulu entrer il n'aurait eu aucun mal. Si ils essayaient à nouveau de s'en prendre à eux, sans arme pour se défendre ils seraient à leur merci. Osman se mit à réfléchir au pire scénario qui pourrait arriver, si l'un de ces types changeaient d'avis et décidaient de les retenir en otage quelles seraient les chances de pouvoir s'en sortir ? Ce qui était arrivé plutôt était une chance incroyable mais qui ne se reproduirait surement pas une deuxième fois.

Le capitaine abandonna sa recherche de sommeil au moment où le soleil transperça la brume de ses rayons chauds. Il se rendit à la fenêtre et posa ses mains à plat sur la pierre. La ville était doucement illuminée par une lumière galvanisante laissant se dresser joliment les architectures en pierre. La mystérieuse citée donnait l'impression de flotter sur une mer de nuage. Seules les piques dégarnis des montagnes transperçaient cet horizon blanc qui semblait s'étendre à l'infini. Le spectacle était aussi incroyable que mystérieux et faisait palpiter le cœur du capitaine d'une vague de sérénité. Une grande bouffée d'air fraiche gonfla ses poumons, chaque paysage qu'il observait lui inspirait une grande paix et petit à petit il se laissa à la détente.

Du coin de l'œil, il remarqua un homme venir dans leur direction avec un panier dans les bras. Il pénétra dans la petite maison où les deux autres dormaient encore et noua la toile qui servait de porte sur le côté du mur, il avait déposé ce qu'il avait dans les mains sur la table suspendu. Toujours sur ses gardes, Osman avait pris soin de mettre une petite distance entre lui et l'inconnu pour ne pas être surpris en cas d'imprévu. Cependant il n'avait pas l'air d'un ennemi avec sa taille moyenne et sa tunique blanche qui cachait partiellement un long corps svelte. Il se dit qu'au corps à corps il avait toutes les chances de le battre mais n'en fit rien. Un regard plus attentif confirma les soupçons du capitaine, cet homme avait en effet le phénotype des descendants des civilisations d'Amérique Latine. Osman était stupéfait, les terriens et ces natifs était-ils semblables au point d'avoir une évolution ethnique commune ? Y avait-il d'autres communautés dispersées à travers la planète comme les européens ou les asiatiques ? Allaient-ils reproduire les mêmes comportements ? Les mêmes erreurs... ?

L'homme se retourna en direction du capitaine et le toisa du regard le plus vif qu'il n'ait jamais vu. Des iris d'un noir profond surplombé de deux sourcils qui lui semblait naturellement froncés et transperçait son âme. Il aspirait à la force et à la puissance dominatrice, Osman n'avait jamais été aussi confus de sa vie. Il était sans aucun doute très expressif, sans n'avoir dit aucun mot il émanait de lui une complexité écrasante. Néanmoins Osman n'avait aucunement peur, une atmosphère étrange et insondable avait envahi l'espace autour de cet homme qui imposait quelque chose de complexe.

D'un geste de la mâchoire, il invita le capitaine à le suivre, à une allure lente l'homme s'avança jusqu'à un canal creusé dans le dallage en pierre du sol. De l'eau coulait gentiment d'une espèce de gouttière artificielle et continuait son chemin dans un réseaux complexe traversant toutes les rues en contrebas. Il laissa s'échapper un hoquet de surprise et s'agenouilla pour prendre un peu d'eau dans ses paumes jointes, des gouttelettes glissaient entre ses doigts il était complètement ébahi. Il remarqua que l'homme lui indiquait le sommet des montagnes enneigés, il recroquevilla ses paumes et lui fit signe de porter l'eau à sa bouche. Osman l'imita et bu quelques gorgé de l'eau la plus pure qu'il n'est jamais goutté, il ne pouvait pas la comparer avec la Terre et son eau pollué et n'arrivait pas à croire qu'il serait aussi ému un jour de boire un peu d'eau. Il en profita pour se laver le visage et se passer un peu d'eau dans les cheveux sous les yeux de l'homme qui le regardait sans comprendre la source de cette joie.

Capitaine Osman Celik - Les Anciens Astronautes Where stories live. Discover now