Chapitre 27 - Brooke ⛸️

Depuis le début
                                    

— Derrière ses couches de glace, il semblerait qu'il y ait quelqu'un de génial, acquiescé-je.

— Attention, Brooke, je vais finir par croire que tu l'aimes un peu trop. Je pourrais devenir jaloux.

Le regard qu'il me lance s'avère rempli de taquinerie, mais aussi d'une intensité qui remue quelque chose au fond de moi. Mes joues virent au cramoisie tant il met mes sens à rude épreuve.

— Tu es déjà jaloux d'Ian, lui rappelé-je.

— Plus maintenant, soupire-t-il, un petit sourire en coin. Je suis heureux que tu t'entendes bien avec lui. J'ai remarqué que tu avais une bonne relation avec les hommes. Tu es bien amie de Tray, c'est ça ?

Surprise qu'il soit au courant, je hoche la tête. De ce que je sais, mon ami ne l'apprécie pas des masses. Il a été le premier à me mettre en garde contre Dillinger, et à qui j'ai promis de le faire ramer si jamais je désirais qu'il trempe son biscuit dans ma tasse de thé.

Oui, oui, mon serment est bien présent dans mon esprit.

— Je n'ai jamais eu beaucoup d'amis, confié-je. À vrai dire, avec une mère comme la mienne, c'était mission impossible. Tout n'était que compétition, rien d'autre n'importait. J'ai jamais pu devenir amie avec d'autres filles qui pratiquaient le même sport que moi. Elles étaient des rivales, ma génitrice s'est fait un plaisir de me le rappeler jour après jour pendant toute mon enfance.

Pas de fêtes d'anniversaires, pas de soirées pyjamas, j'étais toujours mise à l'écart. Selon ma mère, je ne pouvais pas perdre mon temps comme les autres enfants.

— Tray et moi nous connaissons depuis l'enfance, soupiré-je. Son père était le meilleur ami du mien, et lorsque je venais passer les étés à Oak Ridge avec lui, on se voyait tout le temps.

Tray a été mon premier vrai ami.

— Tes parents sont divorcés, déduit King.

— Oui, depuis mes quatre ans. Je crois qu'en tout, ils ont été mariés cinq ans.

— Ça n'a pas duré longtemps. Je suis désolé.

— Il ne faut pas, c'est la vie. Puis honnêtement, je me demande sincèrement ce que mon père a pu voir chez ma mère pour l'épouser.

Ils étaient diamétralement opposés. Mon paternel était la gentillesse réincarnée, tandis que ma génitrice... c'est une vipère. Elle propage son venin autour d'elle avec une facilité déconcertante. Pourtant, Peter l'aimait. Ou du moins, il l'a fait, pendant un temps. Je sais que ma grand-mère n'a jamais pu l'encadrer. D'après ses dires, elle a vu sa nature dès le moment où elle a franchi le pas de sa porte.

— Ta mère s'est remariée ? continue Asher en se balançant.

— Oui, lorsque j'avais huit ans. Pas à n'importe qui, bien sûr. Non, elle a jeté son dévolu sur un homme riche qui était promis à une belle carrière politique. Depuis, il est devenu le maire de Boston.

Au moment où je lui confie l'occupation de mon beau-père, King recrache le café qu'il a en bouche. Heureusement que je ne me trouvais pas devant lui, sinon il m'aurait aspergée.

— T'es sérieuse ? toussote-t-il.

— Très, soufflé-je. Crois-moi, ça n'a rien de cool.

— C'est un con ?

— C'est un GROS con, le corrigé-je.

Pour ne pas dire « énorme ».

— À ce point ? ricane-t-il.

Oak Ridge Campus #1 King ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant