29 - Masquer mes faiblesses

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(Rappel : Jenifer et Mika rendent visite à Garou à l'hôpital. Il est toujours dans le coma.

Ellipse d'une semaine.)

Samedi 23 Août 2014.

« Jenifer arriva à l'hôpital aux alentours de 17 heures. Mika n'a pas pu l'accompagner, trop occupé à travailler sur son album. Jenifer se présenta à l'accueil avant de rejoindre la chambre de Garou.
Il est toujours étendu sur le lit, inconscient. Elle se rapproche doucement de la tête du lit pour pouvoir regarder le visage de Garou. Il est tellement terne, dépourvu d'émotions, fermé. Jenifer a l'impression de le voir...mort. Elle retient ses larmes. Elle ne doit pas pleurer à chaque fois qu'elle le voit, ça ne fera pas évoluer la situation. Le médecin toqua à la porte avant de l'ouvrir et de rentrer dans la chambre.
Le médecin : « -Bonjour.
Jen : -Bonjour.
Ils se serrèrent la main, puis le médecin observa Garou, puis la jeune femme.
Le médecin : -Comme vous avez pu le remarquer, son état c'est un peu aggravé... Son pouls est de plus en plus lent, ce qui prouve que son traumatisme ne s'arrange pas... Pour l'instant il n'y à rien à faire d'autre que de patienter.
Jenifer soupira en regardant Garou, et hocha la tête. Le médecin se plaça face à Jenifer et planta son regard dans le sien. Il lui parla d'un ton tellement professionnel que Jenifer en fut surprise.
Le médecin : -Il ne faut pas déprimer. Ce n'est pas bon pour vous, ni pour lui. Si ses proches sont heureux il se sera aussi, et il se remettra plus vite. »
Jenifer hocha la tête d'un air entendu. Le médecin lui sourit et sortit de la pièce. Jenifer soupira une nouvelle fois mais se repris vite pour chasser ces idées noires. Elle se rapprocha de Garou et s'accroupit près de sa tête. Elle posa sa joue contre le lit pour avoir la bouche contre l'oreille de Garou. Elle chuchota doucement.
Jen : « -Pierre... Il faut que tu tiennes le coup...
Le pouls de Garou augmenta très légèrement. Jenifer continua sa manœuvre.
Jen : -Pierre...s'il te plait... Tu ne peux pas nous laisser... Tu ne peux pas ME laisser...Je tiens trop à toi... J'ai besoin de toi... Tu es un de mes amis les plus précieux... Je veux continuer à partager des choses avec toi... Rappelle toi tous nos bons moments... Tout ce qu'on a partagé... Je veux que tu voies grandir ma fille... Je veux qu'elle joue avec toi, qu'elle court dans l'appartement en disant : « Quand est ce qu'on va chez Pierre ? »Je veux que tu partages des moments avec elle comme on en a partagé... Je veux que tu sois là... Ta présence me manque... Tu me manques... Mika ferai une crise de jalousie s'il m'entendait, mais peu importe ! Tu me manques Pierre, il faut que tu reviennes maintenant... C'est trop dur sans toi... Tu as ce petit truc qui me fait sourire, qui me réconforte... Reviens je t'en supplie, je ne pourrai pas vivre sans toi... Pierre... »
Elle avait retenue ses larmes pendant les premières phrases, mais ses hormones avaient vite repris le dessus. Plus elle parlait, plus les larmes se faisaient abondantes. Sa voix était devenue chevrotante, et très faible. Le dernier mot avait été presque inaudible. Son petit monologue n'avait servit à rien. Garou était toujours pâle, endormi. Jenifer serra les dents pour retenir ses larmes et pour être forte devant Garou, mais elle n'y arrivait pas. Elle sortit subitement de la pièce, le visage dans les mains. Elle chercha un endroit où elle pourrait pleurer tranquillement, et opta pour les toilettes.

Elle pleurait de plus en plus, secouée de spasmes. Les larmes ruisselaient sur son visage et son cou, son cœur tapait contre sa poitrine, son ventre se tordait. Elle toussa, et sentit une nausée monter. Toujours secouée de spasmes, elle vomie dans les toilettes. Elle n'arriva pas à s'arrêter, entre pleure et vomissements.

Elle resta dix minutes dans les toilettes, jusqu'à ce qu'elle n'ait plus aucune larme et plus rien dans l'estomac.

Puis elle essuya son visage rougis par l'émotion et rejoint la chambre de Garou. D'un pas sûr, mais au fond d'elle complètement perdue, elle s'approcha de Garou, se pencha – autant que son énorme ventre le lui permettait – au dessus du lit et embrassa le front glacé de Garou. Puis elle sortit brusquement de la chambre et de l'hôpital.

Elle marcha longtemps, sur le trottoir, seule, perdue dans ses pensées. Elle avait mal aux jambes à force de marches, mais elle continua. Toujours plus loin. Elle marcha aussi loin que ses jambes le lui permettaient. Sentant la fatigue la gagner, elle marcha encore quelques minutes dans la capitale Parisienne, jusqu'à un parc. Là, elle s'assit sur un banc, dans le fond du parc. On entendait à peine les voitures. Juste le vent dans les arbres et les chaussures des gens qui passaient, qui crissaient dans les graviers.

Elle resta ainsi une heure, sans bruit, pour se retrouver avec elle-même. Quand elle eu retrouvé toute sa sérénité, elle se releva. Elle repris le même chemin en sens inverse, sans aucun bruit, et sans se faire remarquer.

Elle arriva à l'hôpital un peu essoufflée par sa marche. Elle remonta dans la chambre de Garou, et demanda qu'on y installe un lit, pour qu'elle puisse veiller sur lui toute la nuit.

Elle resta donc à son chevet, le regardant une bonne partie de la nuit, jusqu'à ce qu'une infirmière lui conseille de dormir un peu, ce qu'elle fit. Sa journée semblait tellement irréelle, qu'elle ne s'était même pas rendue compte de sa fatigue.

Elle s'endormie près de Garou, presque, mais presque, paisiblement. »

Ellipse d'une semaine.

Samedi 30 août 2014.

« Jenifer retourna à l'hôpital une semaine plus tard, cette fois accompagné de Mika. Le médecin les accueillit, et commença son habituelle description de la semaine.
Le médecin : « -Nous lui avons refait un scanner, le traumatisme ne s'est ni aggravé, ni amélioré. Son état est stationnaire. Il est toujours aussi faible, mais il s'en tire plutôt bien. Sa famille est venue ce matin juste avant vous. Ça à l'air de lui faire du bien d'avoir de la visite, vous devriez continuer.
Jenifer et Mika hochèrent la tête, et le médecin leur sourit avant de sortir.
Jen : -Merci d'avoir pu te libérer pour venir le voir.
Mika : -J'ai annulé une journée d'enregistrement, on devait travailler sur trois morceaux. Mais peu importe, on pourra le faire une autre fois. Je tiens à Garou, et si ça l'aide qu'on revienne, et bien je viendrais.
Il se rapprocha lentement de Jenifer.
Mika : -En plus ça me permet de passer un peu de temps avec toi. »
Jenifer lui sourit et rapprocha son visage de celui de Mika. Il posa ses lèvres sur les siennes et Jenifer passa les mains dans les cheveux de Mika pour accentuer le baiser. Ils s'embrassèrent longtemps, amoureusement, passionnément. Puis ils se sourirent, et se mirent sur les côtés du lit de Garou.

Ils lui parlèrent longuement, très calmement. Ils lui dirent à quel point il leur manquait, et qu'il devait tenir le coup.

Mais Garou ne bougeait pas d'un poil, et son état était toujours aussi inquiétant. Cette atmosphère monotone et désagréable commençait à être insoutenable pour Jenifer. C'était toujours la même chose : Aller voir Garou, lui parler pendant des heures, constater que son état était toujours stable et sans amélioration... Jenifer n'en pouvait plus, et elle savait que ça pourrait durer comme ça longtemps.

Mais pas aussi longtemps qu'elle le pensait... »

Ellipse d'une semaine.

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