14. Incident..

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   J'ai donné une des chambres d'amisaux deux tourtereaux et ils se sont installés ensemble. Maisbizarrement, ce soir là je n'ai pas réussi à trouver le sommeil.J'ai eu ce qu'on pourrait qualifier d'insomnie, ou quelque chose dansle genre.


   Après de longues heures à regarderattentivement mon plafond, je me suis décidée à rejoindre monsalon afin de me poser sur mon canapé. Quitte à rester éveillée,autant rendre ce temps-là qualitatif. J'ai alors pris mon portable surmes genoux et ai commencé à pianoter dessus à 4h13 du matin. A cequ'il paraît, la plupart des écrivains ont une plus grandeinspiration dans la nuit, alors pourquoi pas moi ?


   Une heure après, un bruitprovenant du haut de ma maison a retenti, une sorte de boum. Au début,je pensais que mes amis s'amusaient entre eux...mais j'ai vite chassécette pensée de mon esprit quand j'ai entendu une porte claquersuivit du cri de Marie. J'ai alors déposé mon portable chaud avecénergie sur le sol et ai couru en haut des escaliers.


   Vision d'horreur en arrivant dans lachambre d'amis : Marie sur le sol, se balançant d'avant enarrière en se tenant la tête avec les mains. Et Théodore del'autre côté, la main ensanglantée et un miroir brisé à sa gauche. « 7ans de malheur pour toi maintenant  »

   Je me suis ruée vers mon ami etobservant sa main avec attention avant d'enfin demander ce qui avaitbien pu s'être passé.


   Marie et Théodore étaient en trainde dormir quand Marie s'est faite réveiller par un son de quelqu'unqui marchait dans la pièce. Pensant qu'il s'agissait de Théodore,elle ne s'est pas inquiétée. Mais lorsqu'elle s'est retournée versle côté de celui-ci, il était là, couché à ses côté. Il lui afait « chut » du doigt, lui faisant comprendre qu'ilavait aussi entendu et lui a chuchoté qu'il ne s'agissait pas demoi. Il s'est alors levé en trombe vers le bruit et a donné un groscoup de poing en sa provenance . Mais tout ce qu'il a touchén'était que le miroir. C'est là que la porte de la chambre s'estclaquée et 30 secondes après je les avais rejoins.


   C'était la goutte de trop, encoremoi je pouvais le supporter mais là il s'agissait de mes amis. Mameilleure amie a été traumatisée par l'evenement et Théodores'est blessé dans le processus. On lui diagnostiquera un stresspost-traumatique par la suite quant à Théodore il se retrouva avecdes fractures à plusieurs phalanges.


   La police et l'ambulance sontarrivées au bout de 4 minutes qui ont semblées durer des heurespour nous trois. Les ambulanciers se sont occupé de Théodore, ilsont fini par dire que ça ne devait rien être de « bienméchant » mais qu'il devait quand-même se faire transporter àl'hôpital. Alors lui et Marie se sont fait conduire dans la mêmeambulance, les enquêteurs prendront leur déposition plus tard.

   Quant à moi, ma déposition futprise à l'instant, hors de ma maison -bien évidemment, toujoursavec mon petit chat dans mes bras- pendant que des policiersfouillaient cette dernière par ma propre demande à l'instant où ils sontarrivés. Une enquête s'est alors ouverte pour retrouver qui est cepetit malin qui essaie tant de me faire peur afin de me faire fuir.Car oui, l'inspecteur principal était persuadé qu'il s'agissait dumême individu que les précédentes fois.

   Je ne voulais plus dormir danscette maison, du moins pour l'instant. Je ne voulais pas donner justeà cet individu et lui faire penser qu'il avait réussi à me fairefuir de ma propre maison, même si en ce moment c'était un peuvrai...

   Je me demandais où je pourraisdormir cette nuit -je ne voulais pas appeler mes parents, hors dequestion de les inquiéter encore plus que ça- et c'est là que j'aivu Michel sortir de chez lui. Il était vettu d'un peignoir bleufoncé attaché à la va-vite autour de sa taille. Il s'est empresséde me rejoindre afin de se renseigner sur ce qu'il s'est passé etvoir si tout allait bien.

   Quand j'en ai eu fini avecl'inspecteur, j'ai de nouveau tout raconter à mon voisin. Comme ladernière fois, son visage blanchissait de plus en plus au fur et àmesure que mon récit avançait.    J'ai eu l'impression d'entendre unsorte de « Saleté de Dany », bizarre.

- Tu ne veux pas venir passer la nuit chez moi ? Je t'imagines mal passer cette nuit dans ta maison. Dit-il en prenant ma main dans la sienne.


- Je ne voudrais pas te dérangé Michel, et en plus j'ai Oscar avec moi. Ne t'en fais pas, nous allons trouver un hôtel qui accepte les animaux et un officier m'a dit qu'un cousin non loin d'ici en avait un.


   Bon, ce n'était pas tout-à-faitvrai ni tout-à-fait faux non plus. Je n'avais pas « peur »de déranger Michel, je n'avais juste pas très envie de passer lanuit dans sa maison. Je le trouve toujours autant bizarre qu'à notrepremière rencontre et on ne se connaît pas réellement. Et puis,cette histoire d'hôtel était vraie donc...

   Mais après avoir appelé l'hôtelen question, il s'avère qu'il n'y avait plus aucune chambre de librepour mon petit chat et moi. Alors j'ai bien été obligée d'accepterla proposition de Michel sur ce coup là.. malgré moi.


   Sa maison semblait toujours aussivieille de l'intérieur, avec son bois foncé et ses poutres de lamême couleur que le parquet, ce qui donnait l'impression que ceux-cisortaient du sol pour venir s'accrocher au plafond.

   La chambre de Michel se trouvait aupremier et unique étage de la maison. Il me laissait la chambre pourla nuit quant à lui, il dormait sur le canapé. Sa seule demande futqu'Oscar ne dorme pas sur le lit, mais il a passé 10 minutes àtrouver une solution pour lui faire un petit panier à côté du lit.


   Mais ce soir là, je n'ai vraimentpas pu dormir, c'était définitive. Pas une petite insomnie de riendu tout, pas du mal à m'endormir ou autre chose. Je ne voulais pasfermer les yeux. De peur qu'il se produise à nouveau une tellechose.

Derrière nos mursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant