Chapitre 11 - King 🏒

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Malgré toutes les complications qui se sont produites, nous avons bossé avec obstination, tous les maudits jours, afin d'être au top de nos capacités. Liam nous a poussés dans nos retranchements, nous avons donné tout ce que nous avions dans le ventre lors des entraînements, comme si nous disputions de vrais matchs.

Nos efforts paieront ce week-end, j'en suis persuadé. Seulement quatre équipes parmi les six conférences participeront à ce tournoi. Remporter le Ice Breaker serait une belle façon de débuter cette saison, et ça annoncerait un pronostic intéressant pour la suite. Même pour les bookmakers.

Plus que deux petits jours et nous rapporterons le titre à Oak Ridge. J'y crois.

— Reposez-vous ce soir ! Demain nous partons pour le Dakota du Nord, et vendredi, la demi-finale aura lieu.

Nous décollons demain dans l'après-midi, je dois encore préparer mes affaires. Malheureusement, au lieu de me taper une grasse matinée, je vais devoir me lever tôt pour rendre ce fichu devoir. La date butoir est vendredi, et je suis absent. Si je ne veux pas me faire recaler par ma prof de Droit, j'ai intérêt à me bouger le cul. Cette bonne femme a une dent contre moi, je n'invente rien. À chaque fois, on dirait qu'elle fait tout ce qui est en son pouvoir pour m'emmerder. Je me demande si elle n'a pas des liens de parenté avec Liam. Ils sont aussi casse-couilles l'un que l'autre.

Mes études de commerce et management ne m'enchantent pas des masses, mais c'était à peu près le seul cursus envers lequel j'avais un certain penchant. Je ne pouvais pas juste venir à l'université pour jouer au hockey. Non, cela aurait été trop beau pour être vrai.

Puis, mon beau-père a accepté de me payer la fac seulement à cette condition. Un jour, j'occuperai une place essentielle dans l'entreprise familiale. Selon James, je dois être préparé pour gérer notre petit empire.

Tu parles, comme si j'en avais quelque chose à foutre !

— Je vous veux frais, en forme, poursuit le coach. Alors s'il vous plaît, évitez de faire la fête ce soir !

Phillips n'est pas stupide, il a lui aussi été jeune. Il sait pertinemment ce que nous faisons en dehors de l'université. Il n'est pas tombé de la dernière pluie. Derrière ses cheveux virant au blanc, je l'imagine sans mal sauter les minettes de l'époque... Il a quel âge déjà ? Il doit approcher les soixante-dix ans. Est-ce qu'on draguait de la même manière au paléolithique ?

— Ils vont se tenir à carreau, certifie Liam. Ils savent à quel point ce premier tournoi est crucial pour nous.

Après quoi, cette saleté de capitaine nous lance un regard entendu. C'est sa manière d'insinuer que si nous merdons, il prendra un plaisir fou à nous faire regretter notre minable existence.

— Bien, dans ce cas, on se voit demain après-midi, les gars.

Le bus nous emmènera jusqu'à Richmond. Depuis la capitale, nous nous envolerons jusqu'à Fargo, où le tournoi se déroule cette année. Puis nous rentrerons dimanche dans la soirée. Une partie de notre club de supporters se déplace avec nous, tandis qu'une autre reste sur place afin de préparer les festivités en cas de victoire.

Le coach détourne son attention de nous. La plupart des gars soufflent, la pression n'a fait qu'augmenter ces dernières semaines. À présent, elle est cruellement palpable. Et ça, c'est loin d'être rassurant.

***

J'ai beau être propre comme un sou neuf depuis au moins trente minutes, je suis le « Maître des clefs ». En gros, étant donné que Patty me les a confiées il y a trois semaines, je suis responsable de la fermeture de la patinoire. Ce rôle devrait revenir à Liam, lui qui se vante d'être capitaine, mais visiblement, c'est selon ses envies. Pourriture.

Oak Ridge Campus #1 King ©Where stories live. Discover now