Chapitre 9 - King 🏒

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— Je peux savoir comment tu es arrivée à une telle conclusion ? reprends-je, en tentant de garder mon calme.

La jolie patineuse hausse les épaules, puis fixe à nouveau son regard droit devant elle. Nerveuse, elle tripote la lanière de son sac de sport, qui repose sur ses jambes. Elle se cramponne limite à lui comme si sa vie en dépendait.

— En général, les mecs vous ne faites jamais rien gratuitement. Il y a toujours une intention cachée derrière vos « pseudo » actes de gentillesse.

Certes, des énergumènes, il y en a plein, je ne le nierai jamais. Cependant, je suis vraiment vexé qu'elle ait pu penser une telle horreur à mon sujet.

— Désolé de devoir te l'apprendre, Wolfy, mais nous ne sommes pas tous aussi manipulateurs et calculateurs, réponds-je, outré.

J'ignore à quel genre d'hommes elle a dû faire face dans sa vie, mais honnêtement, ça m'inquiète. Si elle a une aussi piètre opinion de la gent masculine, ce n'est pas sans raison. Il n'y a pas de fumée sans feu.

Elle lâche un petit rire, caustique.

— Je t'en prie, on m'a mise en garde contre toi, tu sais ? Donc, je préfère être claire depuis le départ. Et arrête de m'appeler comme ça.

Automatiquement, mes mains se crispent autour du volant et je me tends de la tête aux pieds. Génial ! Si les gens s'occupaient de leurs putains d'affaires au lieu de se mêler de mes histoires, ce serait sympa. Vu la réputation que je me traîne, finalement, je vais être obligé d'admettre que ce sale con de Liam a raison. Et bordel, ce que ça peut me faire chier !

— Il ne faut pas croire tout ce que l'on raconte.

— Je te mets juste en garde. Si jamais tu penses que je vais te remercier par autre chose qu'un simple « merci », tu te fous le doigt dans l'œil.

Le feu passe au vert. Toujours aussi pétrifié par la situation, la voiture derrière moi klaxonne pour me ramener sur terre. La boule au ventre, je redémarre la bagnole, non sans dire ce que je pense.

— Tu sais comment mettre les points sur les « i », en plus de rendre les gens mal à l'aise. Tu devrais l'ajouter à tes compétences dans ton dossier universitaire, ironisé-je.

J'ai droit à un regard foudroyant de sa part, mais je m'en fiche. Elle aurait pu aborder le sujet d'une autre façon. J'ajoute « brute de décoffrage » à la liste mentale que j'ai commencé à dresser de cette nana. Même si au fond, je suis certain qu'il ne s'agit que d'une façade. Je n'oublie pas la comparaison avec la rose. C'est totalement elle. À présent, je dois me confronter à la rudesse de ses épines, et elle me le fait bien comprendre.

— Tu as raté ton bus, tu semblais dans la panade. Je voulais juste être sympa. Je n'avais aucune idée salace en tête.

— J'ai un peu de mal à te croire, mais je vais faire comme si.

Sa réponse m'en bouche un coin. D'accord, ce n'est pas à une rose que j'ai affaire, mais à un putain d'oignon ! Je commence à me demander si son passe-temps préféré ce n'est pas d'émasculer des types dans mon genre. L'agressivité que je ressens dans sa voix ou encore l'hostilité de son attitude me poussent à me poser plein de questions à son sujet. C'est quoi son foutu problème à la fin ? Si elle me déteste, avant d'avoir même pris la peine de me connaître, pourquoi est-elle montée dans ma voiture ? À ce que je sache, je ne lui ai pas flanqué un pistolet sur la tempe. Je ne me suis même pas montré insistant, ce n'est pas mon genre de supplier. Surtout, que celle qui était dans la merde, c'était elle, pas moi.

Je veux bien qu'elle soit méfiante, cependant, je n'apprécie pas ce qu'elle insinue. J'ignore ce qu'on est allé lui rabâcher à mon sujet, mais à croire qu'elle me prend pour un prédateur sexuel.

Oak Ridge Campus #1 King ©Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt