- Deux mois -

Depuis le début
                                        

- Neteyam ? Tu viens, on va manger s'il te plaît, m'appelle ma mère depuis la pièce centrale.

- J'arrive maman, dis-je en cachant mon hésitation.

Je traverse le long couloir qui crée notre immense demeure. Ici, nous avons la plus grande, évidemment.
Malgré cela, celle d'Awa'Atlu me manque terriblement, et ce serait mentir que de dire qu'il y a uniquement ça que je regrette fortement.
Arrivant devant toute ma famille qui m'attend patiemment pour débuter le repas, je m'assois en bout de table, place du prochain chef. Car oui, mon père a reprit son rôle initial, et Tarsem reste son conseiller.

Depuis que nous sommes arrivés, une nuit est passée et je n'ai pas bougé de ma chambre, enfermé sur moi-même. Je n'ai surtout pas envie de revoir Hel'aya, ça y joue particulièrement.

- Quand vas tu te décider à sortir ? demande mon père en s'adressant à moi.

- MaJake, laisse-lui le temps, tente ma mère.

- Non, ce n'est pas parce qu'il a quitté ses petites copines ou je ne sais quoi qu'il ne va pas sortir de cette hutte ! Cet après-midi, je veux te voir au centre du village. Tu iras voir Hel'aya au passage, elle trépigne d'impatience de te revoir, termine t-il sèchement.

Le regard que lui porte sa femme est tout sauf doux, s'ils pouvaient tuer, mon père serait déjà mort fusillé sur place depuis longtemps.

- S'il n'en a pas envie, il n'y ira pas. Net', essaye de sortir. Si tu n'y arrives pas ce n'est pas grave, rien ne presse. Pour ce qui est de la fille, nous en parlerons avec ton père.

Un silence plane dans notre marui et je joue avec ma nourriture tandis que ma sœur me donne un petit coup de pied pour m'inciter à manger :

- Aller mange ! s'exclame à voix basse Kiri.

- Je n'ai pas faim, désolé, dis-je en saisissant mon plat pour le débarrasser et retourner dans ma chambre.

Lorsque j'y suis, Lo'ak ne tarde pas à me rejoindre.

- Eh frérot qu'est ce qu'il y a ? Tu n'as rien avalé, s'inquiète mon cadet.

- Je n'arrive pas à être loin d'elle...

Il tente de me réconforter tant bien que mal mais nous sommes interrompus par des cris provenant de la pièce où nous nous trouvions une dizaine de minutes plus tôt, ce qui attire notre attention.

PDV - Externe.

- Je ne peux pas laisser mon fils aîné dans cet état, dit Neytiri, rangeant la hutte. Tu l'as vu depuis que nous sommes partis du récif ? Ça me fait mal au cœur de le voir ainsi.

- Moi aussi, mais il doit sortir, il faut qu'il y aille, poursuit le père.

- Il ne veut pas, elle ne l'intéresse pas.

- Il doit aller la voir ! Nous nous sommes mis d'accord avec sa famille depuis qu'ils sont nourrissons. Je ne laisserais pas tomber ! s'exclame Jake, tout à coup tendu.

- Nous avions dit que c'était uniquement s'il n'avait pas choisi de femme ! riposte la Palulukan Makto.

- Et c'est le cas à ce que je sache jusque-là ! poursuit l'ancien marine.

- Mais tu ne sais rien ! Ouvres les yeux c'est évident : c'est l'enfant qu'il a choisi ! le raisonne sa liée, complètement abusée par le comportement de son mari.

- L'enfant ? Tu parles de Nawa ? demande t-il.

- Qui d'autre ? demande plus calmement la mère de famille. Ils sont exactement comme nous lors de nos débuts. Ils appréhendent, ils ont peur de tout, ils ont peur de nos réactions ! De celle des parents de cette fantastique jeune femme, en particulier. As tu au moins vu leur regards l'un envers l'autre ?

Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OC | EN PAUSE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant