Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OC | EN PAUSE

- Vitraya Ramunong -

- Je l'ai couchée, elle dort dans ma chambre.

- Merci Nawa, me remercia Kiri.

-  Ne t'en fais pas, c'est normal. Je n'allais pas la laisser dormir dans mes bras, ce n'est pas confortable ! Et puis ça ne me coûte rien.

- Mouais mais quand même, merci.

Nous nous reconcentrons sur nos activités dans le silence.

- D'ailleurs les filles, nous dit Tsireya ce qui nous fait relever la tête, vous aimeriez des enfants vous ?

- Je n'y pense pas je t'avoue ! A vrai dire...

Les paroles de mon autre amie s'envolèrent comme un murmure, jusqu'à ce que je ne les distingue plus du tout. Sa question m'a plongée dans le néant.

Si je voulais des enfants ? Oui, j'aimerais bien. Est-ce que j'aimerais que ce soit avec une personne en particulier ? Possiblement. Mais je veux que leur père ce soit lui, et c'est impossible. Pourquoi tout est si compliqué ? Je ne sais pas. Pourquoi je ne pourrais pas avoir une vie calme ? Aucune idée.

Non, je ne dois pas me plaindre. Je n'ai rien vécu de traumatisant, comparé à certains. Je veux dire, beaucoup ont été séparés de leur âme sœur, souvent par la mort. Moi je peux encore le voir. Pas forcément interagir avec lui, mais au moins m'assurer qu'il va bien. Et puis, pour ma famille, je suis loin d'être la seule. Pour ce qui est de mes traumatismes, je vais en faire abstraction. C'est encore trop... douloureux. Une voix me sort de mes pensées ;

- Nawa ?

- Oui ? répondais-je, encore perdue.

- Et toi ? Tu aimerais des enfants ?

Je souffle et répond ;

- C'est compliqué. Bon, mettons la viande à chauffer, le repas ne sera jamais prêt autrement. proposais-je pour changer de sujet, en faussant un sourire.

- Tu as raison.

Nous continuons de parler tout en faisant cuir la viande. Au bout d'une dizaine de minute, tout est prêt. Kiri prend la parole :

- Je vais réveiller Tuk, maman me tuerai si elle ratait l'un de ses repas.

- Pas de problème alors, lui dis-je en souriant.

Kiri part chercher sa petite sœur et je regarde à l'extérieur du marui en "retournant" la viande, le regard vide et perdue dans mes pensées. Au loin j'aperçois Taky et Roxto, du moins il me semble, parler calmement sur le sable. Le garçon éclabousse légèrement mon amie d'enfance, ce qui m'arrache un sourire déformé par la douleur qui s'empare de moi petit à petit, mon âme. Elle réplique gentiment et ils continuent de se taquiner amicalement.  Je redirige mon regard vers l'intérieur de la hutte puisque Tuk court de partout en s'apercevant que le repas est constitué de Yovo et de Hayìk.

Je sors difficilement de mon état léthargique et me relève avant de servir tout le monde. Nous mangeons alors tout en écoutant les contes féériques que nous raconte la petite ; d'après elle, sa grand-mère lui racontait ces histoires pour qu'elle s'endorme. Je débarrasse la table, encore un peu dans les vapes, et sert le dessert. Quand le repas prend fin, Kiri remet Tuk au lit, cette fois-ci dans la chambre supplémentaire, et Tsireya décide de commencer la confection d'un top.

Mon autre amie se joint bientôt à cette activité, trouvant l'idée excellente, alors que moi je les quittes en les saluant chaleureusement puis sort de la hutte pour faire une petite balade nocturne le long du récif. Je parcours le côté de ce dernier, étant donné que c'est le seul moyen d'accéder aux sortes de centaines de bassins qui forment la vraie barrière naturelle de l'île. Je m'assois sur le rebord de l'un d'eux en laissant tremper mes pieds dans l'eau transparente. Je remue ces derniers, légèrement amusée intérieurement par tous les petits poissons dorés qui suivent mes mouvements. Une voix masculine me sort de ma contemplation ;